C’est quoi l’usine en énergie blanche dont va se doter VDLV ? - Premium

Certains n’en sont pas à une révolution près. La société girondine VDLV (acronyme de Valoriser, Développer, Légitimer la Vapologie, ex-Vincent dans les Vapes) innove clairement sur le segment du vapotage depuis sa fondation en 2012. Déjà en devenant le deuxième producteur français (en volumes) d’e-liquides. Mais aussi en étant le seul à fabriquer de A à Z en Europe sa nicotine destinée aux e-liquides. Structurant autour de son implantation cestadaise tout un écosystème d’entreprises en circuit court qui permet de mutualiser techniques et logistique, cette PME se prépare à renverser à nouveau la table, avec un projet de nouvelle unité d’extraction de nicotine. Le procédé se fera sans solvant nocif pour l'environnement, avec une faible consommation d’eau et en circuit fermé. Et la gestion énergétique du site sera inédite.À écouter également - Podcast : Charly Pairaud, le dynamique des fluidesFun fact : il y a de la nicotine dans les tomates. Ou encore dans l’aubergine. Mais le tabac en produit 40 fois plus que ces légumes à ratatouille. « Une cigarette, c’est de l’énergie en barre », lance Charly Pairaud, ancien d’Air Liquide, cofondateur et DG de VDLV. C’est la combustion du tabac qui va fournir l’énergie pour libérer la nicotine. Mais cette même combustion rend la « clope » potentiellement mortelle, rappelle-t-il. « Nous avons calculé quelle était la disponibilité énergétique dans la matière organique tabac, sachant que ma nécessité, c’est utiliser cette énergie pour libérer la nicotine mais sans combustion ». Comment faire ? Plus ou moins en sachant faire du thé. « L’énergie contenue dans l’eau chaude libère la théine », illustre-t-il. Encore faut-il amener la juste quantité d’énergie. Au moment de construire sa première usine, VDLV a fait poser des compteurs partout, pour maîtriser sa consommation énergétique. Les équipes savent donc précisément la puissance nécessaire pour extraire la nicotine. Un procédé qui crée un déchet organique.De l’or dans la poubelle ?En calculant le pouvoir calorifique de cette matière organique, Charly Pairaud se rend compte que cela représente 123% des besoins énergétiques pour l’extraction. « En gros, dans notre déchet, il y a assez pour l’énergie dont nous avons besoin. » Mais impossible de recourir à la combustion, on l’a vu. Pour résumer, le déchet est envoyé en méthanisation. Par ce procédé, « il va nous produire non plus 123% de l’énergie nécessaire, mais 110% ». Suffisant, légèrement excédentaire, même. La nouvelle unité d’extraction est dimensionnée « de manière à ce qu’elle puisse être limitée à la capacité d’absorber les déchets d'un méthaniseur proche, à Saint-Jean d’Illac ». C’est ce qu’il appelle « le concept d’usine à énergie blanche, c’est-à-dire qui se limitera à la capacité qu’ont ses propres déchets à générer l’énergie nécessaire au process de fabrication ». L’usine sera ainsi connectée au réseau de gaz, « avec une logique comptable d’acheter du biogaz, en quantité équivalente à celui qui sera produit en méthanisation par les déchets organiques de l’usine ». Et pour la capacité, « on a calibré en fonction du besoin pour tout le marché du vapotage européen et des substituts nicotiniques, soit 40 tonnes par an ». Vous avez dit autonomie européenne ? Outre les quantités suffisantes, « on arrive à produire une nicotine qui est économiquement compétitive avec celle produite en Inde ou en Chine ».Selon les secteurs d’activité et les procédés, le rendement n’est pas toujours aussi favorable énergétiquement. Mais « il faut se dire qu’une matière qu’on fait entrer dans son process aura deux vies. Celle d’être votre première nécessité. Puis ce déchet qui a un pouvoir énergétique. Finalement, est-ce qu’on ne jette pas de l’or à la poubelle ? », s’interroge-t-il, avec la volonté de « sensibiliser la totalité des acteurs ». Aux côtés de cette approche, Charly Pairaud développe l’idée qu’avant de faire un business plan, chaque entreprise devrait d’abord faire un energy plan. Il faut « regarder l’énergie qu’on a en interne ou celle qu’on s’autorise éventuellement à emprunter. Est-il possible d’assumer son objectif commercial en se demandant d’abord si on a l’énergie pour le faire. Plutôt que d’avoir à décarboner, autant chercher à ne pas carboner. »VDLVSAS fondée en avril 2012Siège social : CestasEffectif : une centaine de personnesCA : n. c.

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