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Transition agricole : le groupe landais Maïsadour va s’appuyer sur Bordeaux Sciences Agro

Écosystème
jeudi 25 mai 2023

Jean-Pierre Raynaud, Sabine Brun-Rageul, Christophe Bonno, Camille Massol, Pierre Flye Sainte Marie, Jean-Louis Zwick. Crédit : DR

Maïsadour et sa filiale semencière MAS Seeds viennent de signer un partenariat avec Bordeaux Sciences Agro. L’objectif ? Développer des projets communs de formation, d’études et de recherche en agroécologie et en numérique « pour répondre aux nécessaires transitions de l’agriculture de demain ». Une manière aussi de créer un cadre de mobilisation, d’émulation et d’enrichissement partagés.

« La lutte contre le changement climatique doit devenir le fer de lance de l’agriculture d’aujourd’hui. Gestion de l’eau, aléas climatiques, réduction des produits phytosanitaires… la production agricole connaît de nombreuses contraintes qui doivent se concrétiser par une nouvelle approche. L’agriculture doit devenir régénératrice, c’est-à-dire qu’elle doit participer à recréer la richesse des sols, stocker le carbone, mieux optimiser la ressource en eau, développer la biodiversité, tout en maintenant de bons rendements pour répondre à la souveraineté alimentaire. » C’est le constat et l’ambition posés par Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole du groupe coopératif agroalimentaire landais Maïsadour, dans le cadre du partenariat qui vient d’être signé, aux côtés de sa filiale dédiée aux semences MAS Seeds, avec Bordeaux Sciences Agro. Cet établissement public, avec sa double casquette sur l’enseignement supérieur mais aussi la recherche agronomique (sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation), permet d’apporter une approche à large spectre d’accompagnement des acteurs impliqués dans la transition agricole.

Conclu à l’initiative du groupe landais, cet accord permet à la fois de formaliser la coopération à venir, mais aussi de mieux la faire connaître, du côté des équipes et adhérents de Maïsadour, mais aussi auprès des élèves de Bordeaux Sciences Agro, explique à Placéco Christian Germain, professeur directement impliqué au sein de l’établissement girondin dans la définition de ce partenariat. Du côté de Maïsadour et de sa filiale, l’attente porte notamment sur la sensibilisation des salariés : il est ainsi prévu la mise en place d’une formation autour des concepts de l’agroécologie, en priorité pour les techniciens agronomes, les conseillers de terrain et les cadres dirigeants des deux entités.

Une transition via le numérique

« Les outils numériques nous permettent d’approfondir nos connaissances et d’avancer plus vite dans nos projets, explique François Harambat, directeur du marketing stratégique chez MAS Seeds. C’est un défi d’amener cette transition technologique et numérique en interne, puis auprès des agriculteurs. L’expertise de Bordeaux Sciences Agro dans ce domaine est pour nous très précieuse », poursuit-il. Le semencier et le groupe coopératif s’appuieront donc sur le département Numérique pour l’Agriculture (NumAg) de l’école, composé de cinq enseignants-chercheurs et cinq ingénieurs agronomes experts des technologies numériques. « Bordeaux Sciences Agro apparaît comme un partenaire de choix pour anticiper et accompagner la phase de transformation digitale de l’agriculture », apprécie Fabien Skiba, directeur Recherche et Innovation du pôle agricole de Maïsadour. Les outils ne manquent pas, l’école « développe des formations adressées aux professionnels dans les champs des data sciences, des systèmes d’information et de l’agriculture connectée », est-il souligné. Elle a également créé avec l’Institut Agro Montpellier la chaire AgroTIC, qui fédère 28 entreprises autour d’actions (séminaires, études, veille, groupes de travail…) pour le développement et le partage de connaissances autour du numérique agricole. « Cette formation de spécialisation créée il y a près de 30 ans et portée par cette chaire, c’est presque devenu une marque », illustre Christian Germain.

Formations mutuelles

Autre ambition partagée par chacun des partenaires de l’accord, « l’échange de connaissances auprès de tous leurs publics » : étudiants, chercheurs, professeurs, agronomes, techniciens et adhérents. Avec une logique d’irrigation réciproque : formations à destination des collaborateurs de Maïsadour, recrutements d’étudiants de Bordeaux Sciences Agro dans le cadre de stages, d’alternances ou de projets étudiants, participation de Maïsadour à la formation des étudiants « avec le cas concret d’une coopérative agricole »… Une des premières actions concrètes sera la réalisation d’une enquête sur les usages et les besoins en matière de numérique en agriculture ainsi qu’un travail d’appui à la définition d’une stratégie numérique. « Il faut transformer notre modèle agricole de l’intérieur. Ce partenariat doit nous permettre de trouver des personnalités, des expertises, qui vont réfléchir à ce changement et l’accompagner, grâce à leur vision et leur savoir propres », confirme Pierre Flye Sainte Marie, directeur général de MAS Seeds.

« En tant qu’organisme de formation et de recherche fortement impliqué dans la transition du monde agricole, c’est pour nous une joie de pouvoir accompagner des acteurs de premiers plans. Nous sommes convaincus que cette collaboration sera bénéfique à toutes les échelles, que ce soit pour nos étudiants, nos chercheurs ainsi que pour les adhérents et salariés de MAS Seeds et du groupe coopératif impliqués dans ces projets », conclut Sabine Brun-Rageul, directrice de Bordeaux Sciences Agro.