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Télétravail : le coworking veut faire partie de la sortie de crise

Écosystème
mardi 12 janvier 2021

L'espace de travail Coolworking à Bordeaux - photo Coolworking

Un collectif de quatre espaces de coworking indépendants bordelais appelle les pouvoirs publics à s’appuyer sur ses tiers-lieux pour favoriser le télétravail et la sortie de crise.

« On a connu une situation ambiguë pendant laquelle on avait le droit de rester ouverts mais nos clients potentiels n’avaient pas le droit de se déplacer. Accueillir des télétravailleurs, c’est notre cœur de métier », attaque Fabrice Jeannet, gérant de l’espace Coolworking, ouvert en 2012 à Bordeaux. Avec trois autres patrons bordelais d’espaces de coworking indépendants (la Girafe, le Wigi et le MOTA-Coworking), il a choisi d’interpeller directement les pouvoirs publics pour mieux faire connaître la proposition de valeur de leurs tiers-lieux.

Leur « manifeste » doit être envoyé très prochainement à la mairie de Bordeaux, aux députés de la circonscription, ainsi qu’à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). « L’objectif n’est pas de demander des aides financières - nous en avons déjà reçu - mais plutôt de souligner qu’il existe une alternative au télétravail à la maison, dont les problématiques liées à l’isolement ou aux conditions matérielles sont désormais bien connues. Une solution existe, c’est le coworking », explique Fabrice Jeannet.

Dans leur texte, les quatre gérants soulignent que leurs espaces, gérés de façon indépendante, sans le soutien financier d’un institutionnel ou d’un grand groupe, ont été adaptés pour offrir un respect sans faille des mesures sanitaires. Surtout, ils soutiennent que le télétravail en espace de coworking permet à la fois de maintenir un lien social, d’accéder à des postes de travail ergonomiques et de séparer la vie professionnelle de la vie privée.

Les signataires rappellent par ailleurs que les accords interprofessionnels pour une mise en œuvre réussie du télétravail, signés fin novembre 2020, prévoient explicitement la possibilité d’exercer ses missions depuis un tiers-lieu tels qu’un espace de coworking. « C’est une excellente nouvelle, mais nous avons l’impression que cet accord est resté confidentiel, le grand public et les entreprises n’ont pas réalisé que le coworking fait partie des solutions », regrette le gérant de Coolworking.

Dédommager le coworking au même titre que le travail à domicile 

En réponse, les quatre signataires du manifeste proposent trois mesures concrètes : une autorisation d’accès à leurs espaces pendant les périodes de confinement, la mise en place de mesures pour inciter les entreprises à participer aux abonnements en espaces de coworking - au même titre que le dédommagement du télétravail à domicile, et l’intégration d’un abonnement de trois à six mois dans les dispositifs d’aide à la création d’entreprise dispensés notamment par Pole Emploi et les CCI. « L’économie sera durablement touchée par la crise, il va y avoir des fermetures, des faillites, et donc beaucoup de professionnels en reconversion, dont une partie va se tourner vers l’entrepreneuriat. Le coworking est l’endroit idéal pour monter une société, en profitant de l’expérience et du contact de gens qui partagent les mêmes problématiques », estime Fabrice Jeannet.

« Nous appelons donc nos élus, locaux et nationaux, à inclure le coworking dans la stratégie de relance économique via ces trois propositions qui conditionnent à la fois la survie de nos espaces de coworking et contribuent pleinement à la reprise économique », concluent les signataires, qui font état d’une baisse d’activité moyenne de l’ordre de 30% sur l’année 2020.

Une étude commanditée par l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine (a’urba) révèle que 28% des actifs girondins ont télétravaillé pendant le premier confinement, avec un exercice réalisé dans 90% des cas au domicile.