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Rocade de Bordeaux : 4 mesures pour décongestionner le trafic

Écosystème
mardi 27 septembre 2022

Entre 85.000 et 140.000 véhicules empruntent la rocade bordelaise quotidiennement. Crédits : J-B Mengès, Bordeaux Métropole

Modulation tarifaire pour les poids lourds, voie réservée au covoiturage ou aux transports en commun : voici ce qu’il faut retenir des projets portés par Bordeaux Métropole et la Préfecture de Gironde, dont certains entreront en vigueur dès 2023.

45 km, 27 échangeurs et un trafic journalier allant de 85.000 à 140.000 véhicules. La rocade bordelaise était au cœur d’un échange, ce mardi 27 septembre, organisé conjointement par Bordeaux Métropole et la Préfecture de Gironde. Objectif : présenter plusieurs leviers d’action qui seront déployés dans les années à venir, pour améliorer la mobilité métropolitaine à court et moyen terme. La problématique des poids lourds, sujet récurrent des critiques sur la congestion, a fait l’objet d’une attention particulière. Entre 6.000 et 18.000 camions empruntent quotidiennement la rocade, même si, a précisé Christophe Noël du Payrat, secrétaire général de la Préfecture de Gironde, « ils ne représentent que 15% du trafic sur la partie Est, et 8% sur la partie Ouest ». La question de leur stockage aux heures de pointe, « qui est un serpent de mer », a d’entrée été évacuée. « Nous avons mené des analyses poussées mais à ce stade, notre conclusion est que cette solution n’est pas envisageable, a affirmé le secrétaire général. Cela aurait des incidences très lourdes sur les territoires voisins en termes d’artificialisation des sols ou de stockage. » Une action qui serait également difficile à gérer, et qui aggraverait la congestion lorsque les poids lourds reprendraient la route.

Péages : moduler les tarifs poids lourds

Deux solutions sont aujourd’hui retenues pour endiguer les bouchons liés aux camions. D’abord, celui d’une modulation tarifaire, voulue par Bordeaux Métropole sur l’A63. Si Alain Anziani reconnaît qu’il faudra « beaucoup de concertations, car on ne pourra pas imposer cela aux transporteurs et aux entrepreneurs sans discussions », l’élu métropolitain pense qu’il y a « un pari à relever ». Les poids lourds devront payer un tarif plus élevé au péage durant les heures de pointe, pour les dissuader d’emprunter la rocade, et bénéficieront d’un tarif plus incitatif aux heures creuses. L’expérimentation se fera sur deux ans, et la modulation tarifaire ne pourra aller au-delà de 30% du prix de base. Une concertation démarrera cet automne avec les différentes parties prenantes, « toute la difficulté étant que si les prix restent abordables, la mesure n’aura aucun sens », a souligné Alain Anziani. La mesure devrait entrer en vigueur dès le 1er février 2023.

Une interdiction de doubler pour les poids lourds

Second projet à l’étude, dès le premier trimestre 2023, les véhicules de plus de 3,5 tonnes seront interdits de doubler d’autres véhicules sur toute la partie Nord et Ouest de la rocade, entre les échangeurs 1 et 15. « Cette interdiction n’existe que sur des portions assez limitées aujourd’hui [NDLR, sur les ponts d’Aquitaine ou François Mitterrand], et Fabienne Buccio a pris la décision d’expérimenter cela sur une portion assez large, et durant un an », a précisé Alain Anziani. Un comité de suivi sera formé pour veiller aux questions de sécurité routière, et notamment à l’insertion de véhicules à travers « un mur de camions ».

Utiliser la bande d’arrêt d’urgence pour les bus

Autre levier d’action, l’utilisation par les transports en commun de la bande d’arrêt d’urgence de la rocade – déjà effective entre les échangeurs 12 et 13 depuis trois ans. S’il faut préserver son usage pour les secours, « compte tenu des travaux de mise à 2x3 voies qui s’achèveront en 2023, on peut envisager une extension d’usage de la bande d’arrêt d’urgence », entre les échangeurs 4A et 19 - du stade Matmut Atlantique à l’A62. 20 millions d’euros seront à minima nécessaires, pour une durée de travaux de deux ans. Objectif : réduire les temps de parcours, et assurer une régularité des fréquences. « Les travaux les plus sensibles concerneront le franchissement d’ouvrages, il faudra donner la priorité aux bus au niveau des échangeurs », précisent les élus. Seraient concernés les bus express de la Métropole, le car express de la Région entre Créon et Bordeaux, ainsi que plusieurs lignes TBM. La vitesse de circulation, elle, serait limitée à 70 km/heure.

Inciter au covoiturage via une voie réservée

Dernier levier pour décongestionner la route, d’ici trois à cinq ans, une voie réservée au covoiturage (dès deux occupants). Si plusieurs études sont en cours, le projet le plus avancé concerne l’arrivée de l’A10 sur la rocade bordelaise. Un tronçon porté par le concessionnaire Vinci, dans le cadre d’un contrat entre ce dernier et l’Etat (2022-2026). La période de congestion sur ce secteur s’étend de 6 heures à 10 heures, « majoritairement entre l’échangeur 41 (Ambès) et la rocade », et la voie de gauche pourrait ainsi être réservée en amont de l’échangeur 40 aux covoitureurs durant les heures de pointe. Une seconde étude de faisabilité est également en cours sur l’A62, entre La Brède et la rocade, l’arrivée de Bordeaux. « C’est un vrai débat, insiste Alain Anziani. Ce dispositif ne serait appliqué que durant les heures de pointe, et nécessiterait une signalétique dynamique pour que nous ne soyons pas enfermés dans une mesure qui, sur une période, ne fonctionnerait pas. Quelques villes comme Genève, Grenoble et Lyon ont mené l’expérimentation, et montrent que ça peut apporter un intérêt de fluidité. »

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