Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

« Nous avons une certitude, c’est l’incertitude permanente » pour André Garreta, président de la CCI Pays Basque

Écosystème
mercredi 08 février 2023

Le président de la chambre de commerce et d'industrie André Garreta partage ses inquiétudes pour l'année 2023

Après une année 2022 marquée par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, le président de la chambre de commerce et de l’industrie fait part de ses inquiétudes pour l’année 2023.

“Il y a autant, voire plus d’opportunités que de menaces” déclarait dans ses voeux le président de la chambre de commerce et de l’industrie du Pays basque André Garreta. Après la pandémie de COVID, et les conséquences de la guerre en Ukraine, les 24.000 entreprises du territoire sont aujourd’hui confrontées à des factures d’énergie qui explosent. Quelles perspectives pour cette année 2023 ? On a posé la question à André Garreta.

Quelle est la situation actuellement au Pays basque ?
Nous avons une certitude c'est d'être dans une incertitude permanente puisque après le COVID, nous avons eu des problématiques de pouvoir d'achat, d'énergie avec beaucoup d'entreprises impactées. Nous avons aujourd'hui 80 % des entreprises qui se disent impactées. Il faut savoir qu'en juillet 2021, le mégawattheure était à 75 €. Aujourd'hui il est quasiment à 600 €, même si pour les boulangers, ça a été ramené à 240 €, soit tout de même trois fois plus. Donc forcément les marges se réduisent ou sont nulles. Je ne veux pas broyer du noir mais bon, on verra sur le prochain rapport de conjoncture si les radiations sont en nombre important ou pas.

De nombreuses entreprises ont fermé du fait des crises successives en 2022 ?
Je n’ai pas tous les chiffres. Mais par exemple, rien que sur ce mois de décembre nous sommes à plus 60% de radiations par rapport à l'année 2021. Il faut dire aussi qu'il y a des entreprises qui ont bénéficié des aides, dont certaines qui auraient dû être fermées ne l'ont pas fait et qui l'ont fait maintenant.

Qu'est ce que vous craignez le plus pour 2023 ?
En 2023 ce qu'on craint le plus, c'est que la situation ne s'améliore pas et que l'on continue sur ces problématiques, le coût de l'énergie ainsi que les problématiques d'approvisionnement. Mais paradoxalement, il y a une grosse demande en recrutement, donc on est un peu dans le paroxysme là.

Comment la CCI va accompagner les entreprises justement pour tenir le cap ?
Nous avons mis en place une cellule de crise qui ne fait que ça. C'est-à-dire qui accompagne les entreprises sur les aides, comment trouver des solutions sur les renégociations des contrats sur l'énergie, sur les délais avec l'Urssaf, sur la fiscalité, les délais avec la fiscalité mais pour les accompagner aussi sur tout ce qui est développement durable et RSE.  Nous sommes en ordre de marche et, par ailleurs, on vient de mettre en place une stratégie plus globale.

Ces mesures suffiront-elles ? 
Je vais vous dire honnêtement, je n'en sais rien. Nous, on va faire le job, on va faire le maximum de ce qu'on peut faire et j'espère que les problématiques de conflit international vont se calmer à un moment donné parce que plus ça va, plus on va vers des dispositifs guerriers, et ça ne donne pas un optimisme à toute épreuve. Donc nous sommes dans l'incertitude complète, ce qui complique la visibilité et la mise en place d'une stratégie à l'échelle de l'entreprise. 

Vous évoquez une stratégie plus globale, quels sont les principaux axes d'intervention envisagés par la CCI ? 
Le premier c'est celui de d’agir pour entreprises par l'accompagnement de proximité et l'enracinement territorial parce qu'on sait que seule cette proximité permet aux équipes de la Chambre de commerce de comprendre la situation des entreprises et donc de répondre avec efficacité et rapidité à leurs besoins, pour contribuer à leur croissance, qu'elles soient TPE ou PME. 

Nous souhaitons par ailleurs stimuler la recherche et le développement. Nous avons créé donc et on dispose d'une école d'ingénieurs, l'ESTIA ce qui permet à la Chambre de commerce d'ouvrir les portes de la recherche et du transfert de technologie au PME et PMI du Pays basque. L'objectif est aussi d'offrir aux entreprises les compétences et les talents qui favoriseront leur croissance, grâce à des formations d'excellence, reconnues au national comme à l'international. 

Nous devons assurer la compétitivité de nos équipements logistiques et de transport, dont le développement du Pays basque et son attractivité économique dépendent. Nous souhaitons aussi défendre avec force, le développement des entreprises du territoire, ce qui passera, entre autres, par la lutte contre toute nouvelle pression fiscale locale exorbitante. 

Un autre axe sera de franchir le cap de l'export qui est l'objectif évidemment, en harmonisant et en régionalisant l'accompagnement à l'international du réseau des chambres de commerce, justement pour faire bénéficier à nos entreprises locales des synergies de notre réseau consulaire et donc en proposant un parcours solide pour soutenir la structuration des filières régionales prioritaires. Enfin, et je m'occuperai personnellement de ce point là, nous voulons mieux accompagner les entreprises face au défi climatique.