Logement neuf : « Une rentrée complexe », selon Pierre Vital (FPI) - Premium
Pierre Vital, président de la FPI Nouvelle-Aquitaine. Crédits : Aurélien Marquot pour Id&al groupe
Du 23 au 25 septembre, le 16e salon du logement neuf sera organisé par la Fédération des promoteurs immobiliers de Nouvelle-Aquitaine. Un événement qui se déroulera sur les allées Tourny, et comptera une trentaine d’exposants. Et pour les professionnels du secteur, les enjeux sont multiples. Explications avec Pierre Vital, président de la FPI Nouvelle-Aquitaine.
À qui est destiné ce salon, et que pourra-t-on y trouver ?
Cet événement sera ouvert à tous. Sur les précédentes éditions, nous avons accueilli jusqu’à 3.000 personnes, et nous espérons avoir la même dynamique cette année ; sachant que notre offre représente bien ce qu’est la promotion immobilière neuve sur la métropole bordelaise. Il y aura de l’accession à la propriété, y compris des logements abordables, mais aussi une offre orientée vers les investisseurs. On sait qu’ils viennent chercher le dispositif Pinel, mais aussi des thématiques comme les résidences seniors ou étudiantes. Côté exposants, le salon regroupera les adhérents de notre fédération et des partenaires connexes à l’acte de construire. Nous aurons un parcours complet, de l’offre immobilière neuve au financement et aux aides.
Quels sont les enjeux de cette rentrée, pour la promotion immobilière ?
D’abord, la rentrée est complexe à plusieurs niveaux. On assiste à une raréfaction de l’offre car il y a une baisse des permis de construire mais pas seulement. Les coûts de construction continuent d’augmenter, on voit certaines opérations qui ne démarrent pas car il n’y a plus d’équilibre économique. C’est une situation inquiétante, conjoncturelle, liée à la crise des matières premières ; mais on assiste à une seconde vague, celle de l’énergie. Dans nos métiers, nous sommes directement concernés – par exemple, 80% du coût d’une tuile est liée à l’énergie. Second élément anxiogène, le crédit. On attend beaucoup de voir comment vont se positionner les banques, en particulier sur la thématique du taux d’usure, et de voir si la Banque de France va rehausser suffisamment son taux d’usure pour permettre de délivrer de nouveau des financements.
Y a-t-il beaucoup d’opérations qui ne démarrent pas, sur la métropole bordelaise ?
Nous sommes en train de faire un état des lieux. Mais aujourd’hui, plusieurs dizaines de chantiers sont bloqués car les appels d’offres travaux ne permettent pas d’aboutir. On a même quelques opérations qui sont carrément abandonnées, alors que tout était validé. À court terme, ces six prochains mois, les devis seront directement touchés. Mais on n’est pas à l’abri, comme il y a moins de chantiers, que les entreprises acceptent des opérations à marges réduites voire à perte pour faire tourner leurs équipes.
Vous avez mentionné les investisseurs, qui viendront sur le salon. Sont-ils moins présents sur le marché, aujourd’hui ?
On constate que c’est une frange d’acquéreurs pouvant être un peu moutonniers. Au moment du Covid, c’était une situation exceptionnelle donc mécaniquement, ils se sont retirés du marché. C’est d’ailleurs le segment qui s’est le plus retiré. Aujourd’hui, les taux d’intérêt augmentent, l’économie est moins intéressante, on voit que c’est le segment qui souffre le plus. Dans nos statistiques, au deuxième trimestre 2022, on compte plus de 55% d’accédants à la propriété alors que par le passé, on comptait une majorité d’investisseurs. Mais aujourd’hui, un investisseur voulant acheter dans l’ancien à des contraintes. Il y a le plafonnement des loyers, le dispositif de classement énergétique qui a mis à la marge les logements mal notés… Donc ces investisseurs se posent des questions. On peut penser qu’on conservera notre socle d’investisseurs classiques dans le dispositif Pinel, car les résidences neuves ont moins de charges, sont moins énergivores.
