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Enter : un pôle de compétitivité régional pour accélérer sur le numérique responsable

Écosystème
mercredi 05 avril 2023

La filière numérique néo-aquitaine annonce la création du pôle de compétitivité ENTER (Excellence Numérique au service des Transitions Environnementales et Responsables), labellisé à l’occasion de la phase 5 annoncée il y a quelques jours. L’objectif est de structurer et d’accélérer encore dans le domaine du numérique responsable, en croisant la dynamique des pôles de compétitivité avec la logique des entreprises à mission. Explications avec Trang Pham, présidente de Digital Aquitaine.

Pourquoi lancer la création d’un pôle de compétitivité néo-aquitain sur ce thème du numérique responsable ?
On était dans une dynamique d’augmenter la collaboration au sein de l’écosystème numérique régional, avec une meilleure coordination sur l’ensemble du territoire. Ceci avec une orientation de plus en plus importante dans nos thématiques, autour de la responsabilité au sens large : la sobriété, l’éthique, l’inclusion… Des thématiques qui ont pris de plus en plus de place dans nos travaux depuis des années. Au sein des clusters, on était en train de s’en emparer et on a vu l’opportunité de l’appel à candidatures lancé par l’Etat en août dernier pour accélérer cette collaboration et rendre plus visible la force de l’écosystème qu’on a sur le territoire. C’est arrivé au bon moment.

Avec le soutien du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, les clusters Digital Aquitaine et NAOS (Nouvelle-Aquitaine Open Source), soutenus par les clusters SPN et ALIPTIC, se sont associés afin de porter la candidature pour la création de ce nouveau pôle. Initiative qui a reçu plus de 150 courriers de soutien d’entreprises du numérique ou engagées dans les transitions (Suez, Telespazio, Groupe La Poste, Thales, EDF, Sanofi, Cap Gemini, Talan, Adista, la CAMIF, Serma, Lectra…), des universités régionales et centres de transfert de technologie « rassemblant une taille critique de 1.600 chercheurs » et des 7 principales agglomérations autour de la Région, « ainsi que de très nombreuses startups et PME innovantes ».

Quels sont les objectifs ?
Les pôles de compétitivité sont là pour porter l’innovation collaborative et soutenir le développement des filières d’excellence en France. Ce qu’on a voulu, en lien avec les objectifs régionaux qui sont notamment portés au travers de la feuille de route Néo Terra, ceux que l’Etat donne autour de la condition climatique mais aussi de l’Europe qui va réglementer de plus en plus dans ce domaine-là, c’est fédérer l’ensemble des forces du territoire, qu’elles soient industrielles ou académiques - au niveau de la recherche mais aussi de l’enseignement - et permettre d’accélérer. En trouvant plus facilement des partenaires, des fonds et en se positionnant plus rapidement sur son marché. Mais aussi en accélérant des travaux de recherche dans le domaine. Afin de positionner l’écosystème régional comme acteur national mais aussi européen, pour contribuer à faire de la Nouvelle-Aquitaine la première région écoresponsable de France, aux objectifs France 2030 autour de la décarbonation de l’industrie ou de la transition agroécologique, pour ne prendre que ces deux exemples, accompagner l’évolution des modes de vie et de consommation, aller vers des mobilités plus durables… Autant de sujets sur lesquels on souhaite que le pôle et ses adhérents apportent des solutions. ENTER aura aussi un rôle de diffusion de bonnes pratiques, de formation à l’attention des entreprises du numérique ou de celles qui utilisent le numérique de façon à ce que les pratiques tendent vers le plus de respect du vivant.

D’où l’ambition de faire d’ENTER le premier pôle de compétitivité à mission…
Compte tenu de la thématique qu’on a embrassée, on a choisi de se positionner comme un pôle de compétitivité à mission. La cible, c’est le numérique responsable : une des bonnes façons, c’était de prendre ce modèle et de se l’appliquer à nous-mêmes. Cette notion n’existe pas pour les pôles de compétitivité, mais nous avons cette volonté d’expérimenter à notre niveau cette forme d’engagement collectif. Les labellisations des projets qui passeront dans le cadre de ce pôle suivront une charte du numérique responsable. C’était totalement naturel. Il s’agit d’inventer un nouveau modèle de pôle, dont la performance sera économique mais aussi environnementale et sociale. On va s’appuyer sur ce qu’on connaît des entreprises à mission, on va aussi travailler avec elles, elles nous accompagnent. Et si ça peut donner des idées aux autres pôles, tant mieux.

La labellisation est obtenue, quelles sont les prochaines étapes pour ENTER ?
Formellement, le pôle n’existe légalement pas encore. En pratique, on va le constituer juridiquement d’ici la fin de l’année et le doter d’une gouvernance et d’une feuille de route. Les structures existantes amorcent une trajectoire pour constituer le pôle. En attendant, les actions des adhérents vont être menées de façon de plus en plus collaborative et seront autant “d’assets” qui contribueront à une première dynamique, jusqu’au moment où le pôle sera créé. Alors on entrera dans le concret. Sur le fond, on a deux grands objectifs. D’une part travailler sur la filière numérique elle-même, pour qu’elle soit plus responsable dans ses développements et ses solutions, pour aller vers plus de circularité, de réutilisabilité… On comprend ici le rôle de l’open source dans cette démarche. Et d’autre part que ce numérique responsable irrigue les autres filières et accompagne leurs transitions.

« Les logiciels libres et open source et les communs numériques ont un rôle essentiel à jouer dans la réduction de l’empreinte environnementale du numérique (fabrication et usage). Le partage des ressources et le travail communautaire permettent d’optimiser les ressources engagées par les différentes parties prenantes, d’augmenter la durée de vie des matériels et de mutualiser les usages. C’est donc naturellement que Nouvelle-Aquitaine Open Source (NAOS), pôle de compétences régional en logiciels et technologies libres et open source, a entrepris de s’engager activement pour un numérique plus responsable », est-il souligné dans un communiqué.