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Conjoncture économique : les entreprises de Nouvelle-Aquitaine inquiètes pour les mois à venir

Écosystème
vendredi 30 septembre 2022

L'industrie revoit ses perspectives de rentabilité à la baisse pour les mois à venir. Photo d'illustration : Adobe Stock Seventy Four

La Banque de France et la CCI Nouvelle-Aquitaine ont présenté, il y a peu, une grande enquête sur l'économie en région et les prévisions pour la mi-année. Si la Nouvelle-Aquitaine résiste, les chefs d’entreprises restent inquiets.

« Après le rebond de l’an passé, l’économie néo-aquitaine résiste dans un environnement international difficile, marqué par la guerre en Ukraine et les fortes tensions sur les marchés des matières premières. » Tel est le résumé d’une étude, récemment présentée par la Banque de France et par la CCI Nouvelle-Aquitaine. Comme tous les ans, les deux institutions ont dévoilé leurs analyses et leurs prévisions, lors d’une conférence intitulée « d’une crise à l’autre, rebond et résilience en Nouvelle-Aquitaine ».

Durant le premier semestre 2022, plus d’un tiers des entreprises néoaquitaines interrogées ont enregistré un chiffre d’affaires en hausse, contre à peine un quart au premier semestre 2021. Une reprise d’activité qui se fait sentir dans les carnets de commandes comme dans la trésorerie : les indicateurs de la CCI montrent une hausse de 35% des commandes, et de 22% de la trésorerie. Toutefois, comme le souligne l’enquête, « les perspectives restent entourées d’une incertitude significative ». 8 entreprises sur 10 déclarent être impactées par la hausse du coût des matières premières, et près de la moitié connaissent des difficultés d’approvisionnement.

Une rentabilité revue à la baisse pour l’industrie

En Nouvelle-Aquitaine, « l’industrie rehausse légèrement ses prévisions de chiffre d’affaires, mais révise à la baisse sa rentabilité pour 2022, à mi-année », précise la note de conjoncture de la Banque de France. Quant aux investissements, s’ils sont en hausse au premier semestre, 31% des chefs d’entreprise interrogés disent avoir reporté ou annulé des projets au second semestre 2022. « Dans l’ensemble, l’activité régionale résiste, en dépit d’une tension sur les recrutements qui s’accentue et participe à une perspective de quasi-stabilité globale des effectifs », poursuit l’analyse.

L’industrie alimentaire fait face aux pénuries d’intrants et à la hausse de leurs prix, ce qui pousse les professionnels interrogés à la prudence. Au premier semestre, 46% des industriels ont déclaré avoir enregistré des marges en baisse, contre 10% en hausse ; et cette tendance se retrouve dans les prévisions des mois à venir (37% attendent une réduction des marges, et 13% une hausse). Si les secteurs du bâtiment ou du papier suivent une bonne dynamique, « en revanche, les pénuries de matières premières pèsent sur l’organisation des productions des fabrications électriques-électroniques ». Globalement, dans l’industrie, la rentabilité est revue à la baisse.

L’hébergement enregistre une nette progression

Les services marchands, eux, « restent sur une tendance favorable mais de moindre ampleur qu’en 2021 ». Si les projections 2020-2021 tablaient sur une hausse du chiffre d’affaires de 12%, celles pour le second semestre 2022 dégringolent à 3,9% de hausse. Selon la Banque de France, le secteur de l’hébergement enregistre la progression la plus franche (+21,5%), avec notamment le retour de la clientèle étrangère. A contrario, le secteur du transport, qui subit de plein fouet l’augmentation du prix des carburants, voit son activité freinée. D’autres secteurs, comme l’informatique et les services d’information, prévoient « une amélioration très légèrement moins soutenue que prévu du chiffre d’affaires ».

Les services marchands sont eux aussi concernés par les problèmes de recrutement, et notamment les CHR (cafés-hôtels-restaurants) : les trois-quarts des professionnels interrogés déclarent être concernés. Globalement, malgré une hausse des tarifs de prestations – tous secteurs confondus -, la rentabilité est attendue en replie.

Les TP réévaluent leur croissance à la hausse

Enfin, dans la construction, « la poursuite de l’accroissement d’activité s’accompagne de marge et d’investissements en demi-teinte », note la Banque de France Nouvelle-Aquitaine. Si les prévisions de chiffre d’affaires sont en hausse pour le second semestre (+3,7% contre +2,4% au second semestre) de fortes tensions sur le recrutement freine la croissance. « Par ailleurs, note l’enquête de conjoncture, les carnets de commandes jusqu’alors à un niveau historiquement élevé, se consomment progressivement ». Selon la CCI Nouvelle-Aquitaine, 37% des interrogés ont enregistré une hausse des carnets de commandes (37%) au premier semestre, ils ne sont plus que 31% à prévoir une nouvelle augmentation pour la fin de l’année.

Dans le détail, si la rénovation est très dynamique dans le bâtiment, « un tassement s’opère pour les maisons neuves pénalisées par la hausse du coût de construction ». La Banque de France précise que l’activité des travaux publics table sur une progression réévaluée de 2,5% à 4,8% pour les mois à venir ; prenant en compte les révisions des devis liées à la hausse des prix des matériaux. Selon le baromètre de la CCI Nouvelle-Aquitaine, 9 entreprises de la construction sur 10 sont pénalisées par la hausse du coût de l’énergie et des matières premières.

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