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ArianeGroup supprime 264 postes en Gironde

Écosystème
jeudi 16 décembre 2021

La Gironde concentre la moitié des effectifs français d'ArianeGroup. Crédits : Adobe Stock Oceanprod

Alors que la suppression des 527 postes en France est actée par ArianeGroup, dont la moitié en Gironde, l’année 2022 apparaît comme cruciale pour le groupe. La commercialisation d’Ariane 6 puis la conférence ministérielle décideront de l’avenir de l’industriel franco-allemand, premier employeur de Gironde.

La décision était connue depuis octobre dernier, mais elle est officielle depuis le 8 décembre. ArianeGroup vient d’acter la suppression de 527 postes en France, dont 264 en Gironde (contre 250 annoncés). Ce « plan d’adaptation des effectifs » est la conséquence d’un accord signé avec l’ESA, l’Agence spatiale européenne, en août 2021, pour revoir le dimensionnement de la filière spatiale européenne. ArianeGroup avait ouvert une information-consultation du CSE central sur la réduction d’effectifs, arrivée à son terme le 6 décembre. Les quatre syndicats de l’industriel (CFE-CGC, CFDT, CGT et FO) ont tous rendu un avis négatif – purement consultatif. « On vit un moment très difficile de la vie de notre entreprise, commente Philippe Géry, délégué syndical central CFE-CFC au Haillan. Mais dans le cadre de cette information-consultation, la direction a été relativement transparente, et je pense que le dialogue social a été de qualité, à la hauteur du contexte. » Parallèlement à ce temps fort, un accord a été signé le 8 décembre par la CFE-CGC, la CFDT et FO sur les conditions de départ des salariés dont le poste sera supprimé.

50% des suppressions de postes en Gironde

En Gironde, les trois sites de production d’ArianeGroup sont concernés par la baisse d’effectifs. 75 postes seront supprimés au Haillan, 61 à Saint-Médard en Jalles dans le site dit « de l’ex-poudrerie », et 128 sur le site d’Issac, toujours à Saint-Médard-en-Jalles. « C’est à peu près cohérent que la moitié des postes supprimés en France viennent de Gironde, reprend Philippe Géry, car le département concentre 3.500 salariés sur les 6.400 de l’Hexagone. Malheureusement, oui, on s’y attendait. »

Les postes concernés sont en quelques sortes des fonctions support. Selon le syndicaliste, la structure de l’entreprise est apparue « trop lourde », et ce sont des postes de production, de qualité ou encore d’informatique qui sont donc touchés. « Mais leur volume d’activité n’est pas directement lié à l’activité opérationnelle, de production ou les bureaux d’étude, souligne notre interlocuteur. Donc ce n’est pas en lien direct avec le chiffre d’affaires de l’entreprise. »

2022, année cruciale pour ArianeGroup

Philippe Géry reste néanmoins confiant sur la pérennité des capacités de production des sites girondins. Tout en étant soucieux des conséquences des postes supprimés. « Ce ne sont pas des gens qui n’avaient rien à faire, alors la question est, comment allons-nous pouvoir digérer l’activité que faisaient 527 salariés ? » L’une des pistes d’ArianeGroup serait l’accélération digitale de ses sites, même si, selon le syndicaliste, « on voit bien que la majorité des projets informatiques font du sur place aujourd’hui, car les équipes sont sous-dimensionnées ».

Si les suppressions de postes s’échelonneront sur 2022, deux autres échéances sont à noter l’année prochaine. Le lancement d’Ariane 6 d’abord, « qui fera l’objet de toutes les attentions », et la prochaine conférence ministérielle prévue au dernier trimestre. Une rencontre qui a lieu tous les trois à l’échelle européenne pour dessiner les grandes lignes de la stratégie spatiale européenne. « Ce sont des discussions très politiques. L’enjeu majeur est que l’Europe continue d’accompagner le groupe dans le développement de ses lanceurs. On verra si la commercialisation d’Ariane 6 arrive à engranger des contrats, mais à partir de fin 2022 tout est possible, le meilleur comme le pire en ce qui concerne les activités spatiales d’ArianeGroup », conclut Philippe Géry.

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