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Agroalimentaires : « Il y a une cohésion à trouver entre les startups et les entreprises classiques »

Écosystème
vendredi 08 juillet 2022

Stéphane Douence, directeur général associé de la Vinaigrerie Générale, est le nouveau président de l'Aria Nouvelle-Aquitaine. Crédits : Eric Barrière

Le 30 juin dernier, l’association régionale des industries agroalimentaires (Aria) de Nouvelle-Aquitaine a tenu son assemblée générale, et a élu son nouveau président : Stéphane Douence, directeur général associé de la Vinaigrerie Générale. Pour Placéco, il revient sur sa stratégie à horizon 2025, pensée autour de l’attractivité des métiers, de la digitalisation et de l’éco-construction.

Pourquoi travailler sur un plan stratégique dont l’échéance est à trois ans ?
On ne se projette pas plus loin pour l’instant, pour deux raisons. Tout d’abord, on est en première ligne dans la crise que nous vivons, nos adhérents et les entreprises agroalimentaires ont des besoins à l’instant présent. Je pense notamment à la hausse des matières premières… Et puis, j’ai toujours pensé que dans chaque crise il y a des opportunités. Je considère qu’il faudra que l’on travaille ensemble, sur l façon d'accompagner ces entreprises agroalimentaires. L’Aria Nouvelle-Aquitaine est composée, à près de 80%, de PME de moins de 50 salariés, très souvent familiales.

L’une des pistes de travail concerne l’attractivité des métiers de l’agroalimentaire. Où en est-on, aujourd’hui ?
On a un vrai boulot à faire sur ce sujet. Avant le Covid-19, l’agroalimentaire ne suscitait aucun intérêt forcé. Avec la crise, tout le monde s’est aperçu de l’importance de se nourrir. On a connu un intérêt soudain – et tant mieux – avec des gens qui se sont dit, « c’est quand même pas mal de travailler dans une boite qui nourrit les concitoyens ! » Cependant, aujourd’hui on a encore plus de 5.000 postes qui ne sont pas pourvus. Il y a un vrai travail de formation, d’accompagnement, de fidélisation de nos collaborateurs, et cela doit passer aussi par une évolution dans le modèle social. Il y a la notion de salaire, mais pas que - retrouver des horaires de travail plus adaptés, peut-être. On est dans une période de grand questionnement, on a parfois des réponses, mais pas pour tout.

On voit émerger une nouvelle génération de startups, souvent digitales, et qui se positionnent sur le secteur de l’agroalimentaire. Pensez-vous que les talents attirent les talents, et peuvent contribuer à cette attractivité recherchée ?
Oui, je pense que ça peut être un cercle vertueux. Je pense aussi que l’accompagnement de ces jeunes talents deviendra notre rôle, à nous, les « anciens ». Comme on peut le voir avec les « licornes » dans les nouvelles technologies [NDLR, les entreprises tech non-cotées en bourse dont la valorisation atteint 1 milliard d’euros], il y a un mouvement qui se met en place. On n’a pas forcément ce réflexe mais je pense qu’il y a une cohésion à trouver entre les startups et les entreprises classiques. Notre secteur d’activité est très traditionnel, et intégrer des startups n’est pas si évident, mais il faudra y aller ; ce sera aussi notre rôle, à l’Aria.

Un autre axe de développement est l’éco-conception. Pour vous, comment seront les produits de demain ?
Le produit de demain, je pense qu’il doit avoir un axe local, terroir, régional, qui passe par la production, le sourcing. Nous allons essayer de créer un peu une économie inter-adhérents à l’Aria Nouvelle-Aquitaine car parfois, on va peut-être chercher des produits à 500 kilomètres alors qu’on les a chez le voisin. Le produit de demain passe aussi par la préservation de son propre environnement. Demain, on sera en très grande partie sur du PET recyclable [NDLR, polyéthylène téréphtalate, type de plastique le plus commun] ou du verre ; même si la transition a déjà été amorcée pour beaucoup. Je pense aussi à la gestion des déchets, de l’eau ; c’est vraiment un écosystème à créer.

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