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Santé : Ocean DX lève 1 M€ pour révolutionner le diagnostic du sepsis et d’autres maladies - Premium

Demain
jeudi 23 mars 2023

Les fondateurs, le Dr Cyril Dian (directeur technique) et le Dr Franck Tarendeau (président et directeur technique). Crédit : Ocean DX

La jeune medtech girondine Ocean DX entend apporter sa pierre à la lutte contre les maladies infectieuses, en accélérant drastiquement la phase de diagnostic. La promesse ? Une action plus rapide, mieux ciblée et une réduction spectaculaire de la mortalité ainsi que des coûts de prise en charge. A l’appui de sa R&D, elle vient de lever 1 million d’euros. Une manne qui permettra de recruter et d’enclencher les étapes suivantes, notamment une étude clinique à l’automne prochain.

A l’origine de la jeune pousse girondine Ocean DX se trouve un duo fondateur, Franck Tarendeau et Cyril Dian, dont la première rencontre remonte à une vingtaine d’années, dans l’environnement de l’EMBL, Laboratoire européen de biologie moléculaire. Chercheurs passés par les industries du diagnostic in vitro (bioMérieux) pour le premier et du vaccin (Imaxio-Osivax) pour le second, ils ont fondé l’entreprise il y a 4 ans quasiment jour pour jour. Avec l’idée de porter des solutions pour le diagnostic des maladies infectieuses. Chacun apportant des compétences techniques bien définies : « je suis sur le clinique et le diagnostic, Cyril sur l’industrialisation et la production » pose Franck Tarendeau, qui préside la startup. « On a beaucoup travaillé la R&D, je pense qu’on va révolutionner ce domaine » annonce-t-il sans forfanterie.

Et d’évoquer une solution avancée pour le diagnostic du sepsis (anciennement appelé septicémie) et d’exposer les arguments. « Le sepsis tue chaque année 6 millions de personnes dans le monde, dont 30.000 en France et engendre de fortes dépenses de santé », évaluées à 1,5 milliard d’euros en France et quelque 24 milliards de dollars aux Etats-Unis. Ocean DX s’appuie sur des technologies de rupture basées sur la biologie moléculaire, avec une étape diagnostic ramenée à 4 heures. « Avec les méthodes actuelles, ça prend plus d’une journée rien que pour identifier la bactérie, alors que l’engagement clinique du patient se joue en heures » expose-t-il. « Grâce à ce nouveau test, la mortalité due au sepsis chutera de 35% aujourd’hui à seulement 5%, ce qui correspond à 20.000 vies sauvées chaque année en France et à des millions de vies à travers le monde ».

Une victoire sur le plan humain, mais pas que. « Notre solution rend possible une meilleure gestion des antibiotiques et d’éviter ainsi l’apparition de souches bactériennes multirésistantes. En permettant de choisir le bon traitement dès les premières heures d’apparition des symptômes, notre test permet également de limiter les temps d’occupation de lits au sein des hôpitaux et ainsi de générer des économies de frais de santé » énumère le dirigeant.

Des années de recherche pour gagner des heures vitales

Au soutien de sa feuille de route, la SAS vient de boucler une première levée de fonds. L’opération, d’un montant d’un million d’euros, a été réalisée auprès de Bpifrance et du groupe de business angels AJYL, également premiers investisseurs de pépites girondines telles que TreeFrog Therapeutics ou encore Toopi Organics. Employant actuellement moins de 10 personnes, Ocean DX disposera ainsi des moyens pour étoffer son équipe, avec le recrutement d’une vingtaine de personnes à partir de 2024. Il est ainsi prévu d’embaucher sur les parties recherche, industrialisation et marketing/vente.

Autre étape importante à venir : le lancement à l’automne prochain de l’étude clinique sur une centaine de patients, en collaboration avec le Dr Antoine Dewitte du CHU de Bordeaux (Hôpital Haut-Levêque). Un préalable indispensable pour valider les avancées de manière incontestable. Se profilera alors l’étude réglementaire, qui supposera une nouvelle levée de fonds, de plus grande ampleur. Le test, qui sera uniquement vendu aux laboratoires d’hôpitaux, prendra la forme d’un kit comprenant tous les réactifs et consommables. La startup penche pour un modèle hybride concernant la production, afin de conserver à l’interne la partie stratégique. Sur un marché mondial pour un test rapide de diagnostic du sepsis estimé à 8,4 milliards d’euros, l’objectif est de démarrer la commercialisation à l’horizon 2026.

Disposant actuellement de locaux au sein de la Cité de la Photonique et de l’ENSTBB, Ocean DX est en relation avec la SEML Route des Lasers, en vue de s’installer d’ici quelques mois dans un nouvel espace de plusieurs centaines de mètres carrés. Travaillant également au diagnostic d’autres maladies, telles que pneumonies, méningites ou encore maladie de Lyme - « on ne peut actuellement pas tout mener de front » reconnaît le président - la jeune pousse réfléchit d’ores et déjà au modèle à adopter pour son déploiement à l’international.

Ocean DX
Création en mars 2019
Effectif : moins de 10 personnes
CA : NC
Siège : Bâtiment Pleione - 11 avenue de Canteranne, Pessac (Cité de la Photonique)

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