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Un girondin dans QVEMA : les leçons du passage d'Ethypik

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jeudi 05 janvier 2023

Nicolas Morby a créé Ethypik en 2020. Crédits : Ethypik

Nicolas Morby, fondateur de la startup de « street sourcing » Ethypik, participait hier à l’émission « Qui veut être mon associé ? ». Si aucun investisseur n’a voulu aller plus loin avec lui, l’entrepreneur reste confiant, et espère boucler son premier tour de table en 2023. Une somme qui lui permettrait de déployer une plateforme numérique, et d’accélérer sa croissance.

Il demandait 200.000 euros, contre 8% du capital. Mercredi, le fondateur de la startup Ethypik, Nicolas Morby, passait son « grand oral » dans l’émission Qui veut être mon associé ?, diffusé sur M6. Et s’il n’a finalement pas séduit les investisseurs présents, il en retire tout de même une grande satisfaction. « C’était une expérience unique, explique-t-il à Placéco. Je me suis retrouvé devant cinq personnes charismatiques, aguerries, qui sont tous des 'serial entrepreneurs'… Il y a un côté très intimidant, et je ne le vivrai qu’une fois dans ma vie. »

Se concentrer sur l'opérationnel

Depuis 2020, Ethypik propose une solution de recrutement dans la rue – le street sourcing -, basée sur les compétences transversales de personnes « au profil invisible ». Mais trois ans après ses débuts, la jeune pousse n’a toujours pas pris son grand envol. « J’ai réalisé 30.000 euros de chiffre d’affaires la première année, reprend Nicolas Morby. En 2021, nous avons commencé à avoir une belle traction commerciale, et nous avons enregistré 191.000 euros de chiffre d’affaires… Mon erreur, à ce moment, a été de vouloir lever des fonds en ‘solopreneur’. Je suis parti en 'road show', ça m’a pris beaucoup d’énergie et j’étais moins dans l’opérationnel. J’aurais dû consolider les bases, et songer à une levée, une fois entouré de personnes expérimentées. » Conséquence : Ethypik a clôturé l’année 2022 avec un chiffre d’affaires en repli (178.000 euros), et sans investisseurs à ses côtés. Lors du tournage de l’émission, en septembre dernier, Nicolas Morby avait pourtant affirmé face caméra qu’un fonds d’investissement était en passe de le rejoindre. Une précision qui avait alors rebuté les investisseurs potentiels. « Deux semaines après, ce fonds m’a dit non alors que nous étions au bout du processus et je me suis retrouvé sans rien. »

Désormais, l’entrepreneur se concentre sur l’opérationnel et sur l’avenir d’Ethypik. Et a fait pivoter, depuis le tournage de l’émission, son modèle économique. Basé jusqu’alors sur une rémunération « au talent chassé », comme un cabinet de recrutement classique, il valorise aujourd’hui le temps passé par les recruteurs dans la rue. « C’est une sorte de forfait, avec une obligation de résultats en termes de candidats présentés. Avant, on avait le même langage que les cabinets de recrutement, et on oubliait notre singularité. En pivotant sur ce nouveau modèle, on est plus logique et cohérent », précise le dirigeant de la startup. Ethypik reste positionnée sur les secteurs d’activité en tension comme le transport et la logistique, le BTP ou la restauration, et a placé 360 candidats depuis 2020, sur 4.200 personnes entrées dans sa base de données.

600.000 euros pour développer une plateforme

Toutefois, Nicolas Morby n’en oublie pas ses envies de tour de table. Il cherche 500.000 euros, « plutôt auprès de business angels ou de corporate, moins énergivores que les fonds », et a déjà sécurisé 100.000 euros auprès de deux investisseurs dont Ismaël Le Mouël (cofondateur d’Helloasso). L’objectif de ce tour de table sera de développer une plateforme numérique, permettant de faire vivre le vivier des profils collectés. Des personnes « qui ne sont inscrites nulle part, numériquement, et qui ne demandent qu’à trouver un emploi ». Aucun modèle économique n’est pour le moment arrêté, mais une formule d’abonnement pourrait être retenue. « Notamment pour les secteurs qui ont besoin d’un vivier continu de candidats, comme la restauration. »

En attendant, Nicolas Morby s’efforce de répondre aux sollicitations qu’il reçoit depuis la diffusion de Qui veut être mon associé ?. « Le téléphone n’arrête pas de sonner, c’est bien mais c’est même trop, plaisante-t-il. Je suis contacté par des candidats, des entreprises… Par des investisseurs, forcément, et même des institutions. Ça montre qu’il y a une vraie problématique de recrutement en France. » Et si la nouvelle levée de fonds n’aboutit pas, l’entrepreneur se veut serein. « Nous aurons toujours des demandes entrantes, une croissance organique. Mais revenir dans l’opérationnel m’a permis de sécuriser 2023, et je sais que sans trop prendre de risque, on devrait atteindre un chiffre d’affaires de 550.000 à 600.000 euros. »

Trois ans après son passage dans la première saison de Qui veut être mon associé ?, Nelly Meunier, cofondatrice de Sunday (récemment racheté par le niçois Fingertips), se souvient comme si c’était hier de cette expérience. À l’époque, elle avait obtenu 200.000 euros contre 10% de son capital, auprès de Delphine André, PDG du Groupe Charles André (GCA). « Après la diffusion, nous avons vu une explosion de nos ventes durant une quinzaine de jours. Ça nous a permis d’avoir une belle visibilité, d’accélérer notre croissance. » Pour autant, avoue-t-elle, si l’expérience était à refaire, Nelly Meunier ne retenterait pas sa chance. « Ce n’est pas un jeu d’avoir des investisseurs dans sa société. On parle d’une entreprise, d’humains… Trouver un associé à son 'board', ça ne se fait pas en claquant des doigts… C’est un mariage, et vous ne vous mariez pas avec n’importe qui. » Si l’aventure Sunday s’est depuis arrêtée, Nelly Meunier garde en tête « les conseils des investisseurs, qui nous ont beaucoup aidé, et nous ont permis de nous remettre en question sur notre modèle ».

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