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Industrie : Namma va commercialiser une imprimante 3D multifonction - Premium

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jeudi 18 novembre 2021

Robin Genty, Mickael Audureau, Clément Cazautets et Tom Lopez sont les cofondateurs de Namma. Crédits : MB

La startup Namma conçoit une machine hybride, permettant aux industries d’internaliser le prototypage, l’usinage et la production de pièces. Une solution qui se veut comme un gain de place et d’argent, commercialisée d’ici peu, au premier trimestre 2022.

Dans l’atelier de l’ENSAM, l’École nationale supérieure d’arts et métiers, les quatre fondateurs de Namma travaillent à quelques mètres des étudiants. Mickael Audureau, Clément Cazautets, Robin Genty et Tom Lopez sont eux-mêmes issus de cet établissement. À peine plus d’un an après l’obtention de leur diplôme, ils endossent déjà les rôles de CEO, CBO ou CTO pour faire tourner la startup qu’ils ont créées. Namma se positionne sur le marché de l’industrie, et propose une imprimante 3D multifonction, baptisée Eva. Une machine hybride 3-en-1, qui permet à son détenteur d’internaliser le prototypage d’une pièce, sa production et son industrialisation. « Actuellement, une entreprise peut disposer d’une imprimante 3D pour réaliser ses maquettes, d’une machine d’usinage pour produire la pièce, et d’une machine laser qui la découpe ou la grave. Avoir les trois dans ses locaux prend de la place, alors les sociétés font souvent appel à de la sous-traitance. Elles dépendent donc des délais du sous-traitant, et des coûts associés », détaille Clément Cazautets. Pour améliorer la compétitivité des industriels et leur permettre d’internaliser le process, la jeune pousse propose une machine capable de réaliser ces trois étapes.

L’idée est venue aux quatre amis en 2018, durant leurs études, lorsqu’ils participent à un concours de conception assistée par ordinateur. Le but : proposer un produit innovant. Leur projet remporte le concours, et plusieurs mois de travail plus tard – en mars 2020 -, le premier prototype de Eva voit le jour. Dans la foulée, les jeunes ingénieurs réalisent leur preuve de concept, et sont incubés à Unitec pour développer leur profil entreprenarial. Aujourd’hui, Namma a créé sa première machine, qui sera livrée d’ici la fin de l’année à son premier client : l’entreprise angevine TH Industries. « Nous étions dans une démarche de trouver un client avec qui travailler en collaboration, reprend Clément Cazautets. En l’occurrence, cette société nous suit depuis le début et nous avons développé notre machine avec elle, suivant ses retours d’expérience. Cela nous a permis de mieux définir notre produit, il était logique que ce client bénéficie de la machine avant sa commercialisation. »

Deux ans pour amortir la machine

Si les fondateurs ne souhaitent pas communiquer le prix d'Eva, ils se veulent rassurants quant au gain financier. Car trois machines distinctes aux performances équivalentes représentent un investissement de plus de 100.000 euros. Dès le premier trimestre 2022, Namma commercialisera sa solution en proposant un service de maintenance, ainsi que la fourniture des matières premières nécessaires à la réalisation des pièces. « Jusqu’à présent nous avons eu plusieurs contacts avec des entreprises très variées, explique Clément Cazautets. Des PME aux grands groupes, dans les secteurs de l’automobile, du luxe, de l’aéronautique, du nautisme… Et même avec l’armée de terre et la marine. » Pour la Grande Muette, l’acquisition d’une Eva pourrait permettre de remplacer plus rapidement une pièce cassée, sur le terrain par exemple, au lieu d’attendre d’en recevoir une de rechange. « Nous n’avons rien signé pour le moment mais nous avons des pistes. Disons que nous sommes sur un cycle de vente assez long, car son prix nécessite souvent une réflexion quant au retour sur investissement. » Aujourd’hui, selon les ingénieurs, si la machine est utilisée à 100%, l’entreprise cliente mettra entre 1 an et demi et deux ans pour la rentabiliser.

« Nous voulons développer une solution évolutive dans le temps, reprend Mickael Audureau. Aujourd’hui, le client va acheter un seul outil avec sa machine, mais peut-être que demain il aura d’autres perspectives d’évolution, il voudra faire d’autres types de pièces. Dans ce cas, nous pouvons lui proposer des outils supplémentaires. Aujourd’hui nous en avons cinq, et nous en commercialiserons d'autres en 2022. » Ces outils permettent notamment de travailler différents matériaux : le polymère, les métaux comme l’aluminium, le laiton ou le cuivre, mais aussi la mousse, le bois et les composites. Dotée d’un grand plateau, Eva peut produire des pièces de toute taille, allant jusqu’à 1 mètre de longueur, 50 cm de largeur et autant de hauteur.

3 à 4 mois pour finaliser une Eva

Financée dans un premier temps en fonds propres et grâce à des subventions de la Région Nouvelle-Aquitaine et de Bpifrance, pour mener à bien la R&D, Namma entre dans sa seconde phase de financement : pour industrialiser et commercialiser son produit. « Nous sous-traitons deux parties pour construire , la structure et l’habillage. Pour le reste, on produit nous-mêmes les pièces nécessaires grâce à notre première machine… C’est un peu comme si elle s’auto-construisait », plaisante Clément Cazautets. Actuellement, entre trois et quatre mois sont nécessaires à l’équipe pour livrer une machine, dont la moitié du temps pour l’approvisionnement. « Nous ne sommes pas directement touchés par les pénuries de matériaux, mais nos fournisseurs et les sous-traitants le sont, ce qui nous impact sur le prix », précise Mickael Audureau.

Namma
Basée à l'ENSAM
4 cofondateurs

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