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Biarritz : Hopaal cherche des fonds pour ses vêtements à partir de matériaux recyclés

Demain
jeudi 16 février 2023

Chez Hopaal, cinq personnes travaillent à plein temps, mais une fois la levée de fonds bouclée, l'équipe devrait s'étoffer. Crédit: Anthony Michel

Lancée en 2017, la marque installée à Biarritz cherche 700.000 euros pour développer son activité, lancer un laboratoire de durabilité, et ouvrir des boutiques physiques.

Hopaal cherche à s'agrandir. La petite entreprise de cinq salariés installée dans la Villa Sion à Biarritz lance une levée de fonds. "On cherche 700.000 euros en dilution" détaille Clément Maulavé, cofondateur et CEO de la marque.

Pour cette levée de fonds, la société cherche des business angels, mais aussi des membres de sa communauté, forte d'un pool de 50.000 acheteurs, à qui Hopaal a proposé de s'engager encore davantage, en entrant à son capital. "Ça serait sous la forme d'une holding" explique Clément Maulavé. En parallèle de cette ouverture, la société ambitionne de réunir un montant similaire sous forme de subventions et prêt bancaire.

Pas plus de 1000km autour de Biarritz

Une belle somme d'argent pour financer le développement de Hopaal. Lancée en 2017 à Toulouse, la société est passée par la pépinière d'Olatu Leku à Anglet avant de rejoindre Biarritz, une boutique, fermée depuis, et de s'installer finalement à la Villa Sion l'année dernière. La proposition d'Hopaal, c'est de ne vendre que des vêtements fabriqués en "n'utilisant que des matières recyclées ou naturelles locales, comme le lin, et on fait fabriquer dans un rayon de 1000 kilomètres maximum autour de Biarritz".

À titre d'exemple, un t-shirt Hopaal est fabriqué à partir de chutes de production et ou mélangés avec d'anciens vêtements. "Une matière collectée en France et en Espagne, et recyclée à Alicante dans le sud de l'Espagne", détaille Clément Maulavé. "Ensuite, le fil est transformé et tricoté à Amiens, et la confection se fait à Roanne".

Laboratoire de durabilité

L'idée, c'est désormais de concrétiser plus solidement la promesse. "On a exploré pendant six ans plein d'alternatives vertueuses", explique Clément Maulavé. "Là, le but du jeu, c'est d'organiser d'un point de vue structurel, organisationnel, et financier". L'équipe veut aussi rajouter une verticale, et travailler le prisme de la durabilité des vêtements, en créant un véritable laboratoire, autrement dit un atelier de prototypage, un tiers lieu qui accueillerait une petite équipe chargée de tester les matières, et de prototyper les concepts. Sur la durabilité, Clément Maulavé voit trois axes de développement : "Il y a la durabilité environnementale en effet, donc là, c'est l'analyse traçabilité, impact environnemental ; la durabilité matérielle, est-ce que le vêtement est durable et résistant et enfin la durabilité émotionnelle". Sur ce dernier point, plus subtil, Hopaal envisage de travailler sur l'attachement aux vêtements basé sur les valeurs qu'elles portent. Ca passe par exemple par la communication, notamment celle que revendique la marque, autrement dit, sans publicité jusqu'à présent. "On mise sur une stratégie de création de contenu qualitatif et pédagogique". En somme, des posts sur la provenance et l'histoire de chaque produit publiés sur les réseaux sociaux.

Dans cette stratégie d'amélioration, Hopaal veut aussi réduire le nombre de références sur son site, passant d'environ 140 produits différents, à maximum 90.

La levée de fonds permettra aussi de vendre les produits dans des boutiques, mais aussi d'ouvrir leur propre boutique. "On aimerait en avoir quatre d'ici trois ans" prévoit le jeune CEO.

Sur le marché, Hopaal n'est pas le seul à vendre des vêtements à base de matière recyclés, et fabriqué le plus localement possible des consommateurs, mais pour Clément Maulavé,"plus il y a d'acteurs, tant mieux". "Chacun a son style, sa notion de durabilité différente, et c'est là qu'il faut qu'il y ait un plus", selon lui. Mais pour autant, qui dit vêtement durable, dit une consommation moindre des vêtements. Pour Clément Maulavé, "il y a largement encore du monde à convaincre", et n'exclut pas qu'une fois "l'offre saturée", si la société arrive à stabiliser "une équipe de 20 personnes" ça sera "très bien".

Suite à la levée de fonds, Hopaal cherchera à recruter environ trois personnes en 2023.

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  • Hopaal (2017)
  • 5 salariés
  • CA: 770.000 euros (2021)
  • 79 B rue d'Espagne, 64200 Biarritz