La startup bordelaise Marbotic cherche un repreneur - Premium

Startup cherche investisseur ou repreneur. Dix ans après sa création, la société Marbotic annonce, par la voix de sa fondatrice Marie Mérouze, être en grande difficulté financière. L’histoire avait pourtant bien démarré pour la société, spécialisée dans les activités éducatives pour enfants inspirées de la méthode Montessori, mêlant jeux en bois et application sur tablette. Au point que les produits de Marbotic soient distribués, entre 2018 et 2020, dans les magasins Apple Store ; et que Tim Cook lui-même, CEO de la marque à la pomme, salue sur Twitter la créativité de la jeune pousse. Mais ni ce coup de projecteur, ni les 5 millions d’euros levés depuis 2012 n’auront suffi à consolider l’activité de la société girondine, qui est passée de 14 à 8 salariés ces six derniers mois. « Marbotic n’a pas encore trouvé son seuil de rentabilité. Je pense que ce qui nous a compliqué la tâche, c’est d’avoir beaucoup misé sur la distribution physique dès le départ, analyse pour Placéco Marie Mérouze. Les marges y sont très faibles, et il fallait faire un très grand volume. Ensuite avec le Covid-19, durant le premier confinement, les magasins ont fermé, on a perdu nos clients et on a récupéré énormément de stock que l’on a dû rembourser. » Un coup dur financier, dont la startup tente de se remettre jusqu’à maintenant, malgré une bouffée d’air vers la fin de l’année 2020 lorsque les parents cherchaient des solutions éducatives à la maison, pour leurs enfants. « On a réussi à tenir jusqu’en 2022, car nous avons eu un gros contrat, à 1,5 million d’euros, avec une startup californienne, reprend Marie Mérouze. Au début, il s’agissait de co-marquage, puis on a développé des jeux pour eux en marque blanche. » Jusqu'au 2 décembre pour trouver repreneur En mars dernier, Marie Mérouze annonçait faire pivoter le modèle économique de son entreprise vers un abonnement, nécessaire une fois les jeux en bois achetés, pour avoir accès à un plus grand nombre de jeux sur tablette. Un pari réussi aux Etats-Unis, selon la CEO de Marbotic, mais plus compliqué en Europe. La startup réalise 95% de son chiffre d’affaires à l’export, et atteint un taux de conversion vers l’abonnement de 30 à 40% outre-Atlantique. En plus d’équiper, précise notre interlocutrice, « 50 à 80% des écoles aux Pays-Bas ». Malgré cette nouvelle orientation, 2019 restera la seule année de rentabilité financière pour Marbotic, avec un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros, pour un résultat d’exploitation de 247.000 euros. En comparaison, Marbotic a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 657.000 euros, pour un résultat d’exploitation de -709.000 euros. « Nous avons dû pallier de nouveaux besoins de financement. On s’est rapproché de nos investisseurs historiques, on leur a demandé un bridge [NDLR, un financement rapide pour aller jusqu’à la rentabilité] mais ils n’ont pas suivi. Ils nous ont proposé de trouver un acquéreur industriel ou un nouvel investisseur privé… Cela fait 9 mois que l’on cherche, mais on ne trouve pas », détaille Marie Mérouze. Cela s’explique, selon elle, par plusieurs raisons. L’activité hybride entre le hardware et le software qui offre une faible rentabilité, le récent pivot « qui fait peur », mais aussi l’âge de Marbotic. « Nous avons dix ans, notre table de capitalisation est assez complète et nous ne sommes plus la petite startup excitante. » Sous mandat ad hoc depuis six mois, géré par la société Ascagne, la startup a décidé d’entamer une procédure de pré-pack cession. Un levier permettant à l’administrateur judiciaire de chercher un repreneur en amiable, avant d’aller en redressement judiciaire. « Dans l’hypothèse d’une cession à la barre du Tribunal, une partie du passif peut être apuré, ce qui peut rendre l’acquisition des actifs très attractive », résume Marie Mérouze. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle a récemment dévoilé la situation de son entreprise sur le réseau social professionnel LinkedIn. « C’était dur de l’annoncer à tout le monde, mais nous avons jusqu’au 2 décembre pour trouver un repreneur. Alors, c’était ce qu’il fallait faire pour la pérennité de Marbotic. On n'est pas loin de trouver quelque chose, ce serait dommage de s’arrêter », conclut la chef d’entreprise.

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