Nautisme : comment Soromap innove pour affronter la concurrence - Premium

« Globalement la santé de l’entreprise va plutôt bien, même si les marchés restent compliqués. Notre plus gros donneur d’ordre, le leader mondial de la fabrication de bateaux, souffre beaucoup, ce qui impacte notre activité et nous pousse à nous diversifier rapidement », amorce Grégory Florin, président de Soromap. L’entreprise rochefortaise, historiquement ancrée dans le secteur des mâts pour bateaux, a diversifié ses activités autour de trois pôles, il y a déjà plusieurs années : les mâts, la voilerie (notamment la découpe) et la peinture (marine et vernis). Ces segments sont portés par une équipe de 130 salariés, pour un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Aujourd’hui, face à la crise du nautisme, elle se lance dans de nouvelles activités. Miser sur le service, l’innovation et la technologie Face à une concurrence toujours plus forte, Soromap mise sur la différenciation par le service et sur l'innovation. Deux projets phares sont en cours de développement, lesquels devraient apporter 15% de chiffre d’affaires supplémentaire. Les gréements textiles : l’entreprise mène actuellement des essais pour remplacer les câbles inox par des cordages textiles, « dix fois plus légers », assure le président. Très utilisés sur les bateaux de course, ces cordages sont testés avec un grand nom du nautisme pour démocratiser cette technologie auprès du grand public. Le partenariat avec Teufelberger, leader mondial du cordage et entreprise familiale autrichienne, assure la partie R&D. Le produit devrait être prêt en 2026, avec un gain de performance notable et une perspective d’accroissement de parts de marché. Le gréement connecté : l'autre grand projet de la rochefortaise porte sur le développement d’un gréement intelligent, capable de mesurer la tension des haubans aussi facilement que la pression des pneus. « Aujourd’hui, on n’a aucun moyen simple de vérifier la tension de son gréement. L’idée est de démocratiser cet accès. » En collaboration avec les étudiants de l’ENSTA Paris, Soromap développe un capteur connecté et une carte électronique en interne. Le produit, actuellement en test, devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année. Une voilerie et une peinture à double vitesse La voilerie, quant à elle, reste dépendante d’un marché européen en berne. Soromap se positionne surtout comme prestataire de découpe pour les 400 voileries du continent. Côté peinture, c’est une tout autre dynamique : la division génère à elle seule près de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle est portée par deux activités : la peinture marine et surtout le vernis avec la distribution d’une marque italienne. Ce segment, largement hors nautisme (80%), s’adresse aux artisans du bois et fonctionne en BtoB. Pour accompagner sa croissance, Soromap prévoit l’agrandissement de ses locaux de 1.500 m², un investissement de deux millions d’euros. Ce projet est lié à l’expansion de la distribution de vernis en Bretagne. Le permis de construire a été déposé en mars 2025, pour un démarrage envisagé fin d’année. Des recrutements sont également prévus, notamment dans les métiers de la production et des coloristes. Soromap - Rochefort Nombre de salariés : 80 en France et 50 en Tunisie Chiffre d’affaires : 20 millions d’euros

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