Léa Nature vise un milliard de chiffre d'affaires en 2030 - Premium

Pour commencer, pourriez-vous nous expliquer quelles sont vos fonctions en tant que directeur de l’ingénierie et de la performance ? C’est être au service de l'ensemble des filiales de nos sites industriels pour les accompagner dans leurs investissements et déployer des standards autour de la sécurité et de la RSE. Vous avez réalisé votre carrière dans l'agroalimentaire notamment chez Danone et chez Maille, qu'est-ce que ces expériences vous ont apporté dans le rôle que vous occupez aujourd’hui chez Léa Nature ? Je suis ingénieur de formation, j’ai fait les Arts et Métiers, donc plutôt industriel et j'ai tout de suite démarré dans l'agroalimentaire. C'est vrai que l'expérience que j’ai eu dans mes différents postes me permet d'avoir une vision transversale du monde industriel. Ces grands groupes ont l'avantage de pouvoir vous offrir un parcours avec différentes fonctions. Le 22 mars 2024, Léa nature a renouvelé son pacte d'engagement général dessiné autour de cinq piliers, 25 engagements et 100 actions. Concrètement, de quoi s’agit-il ? C'est la concrétisation de l'ADN de l'entreprise. C'est vrai qu'on a la chance d'être dans un groupe qui donne énormément de sens dans ses produits, beaucoup d'éthique depuis sa création et au fil des années, pas à pas, on a ajouté des thématiques dans notre politique RSE. Avant on parlait de développement durable et puis est arrivé l'ISO 26.000 et nous nous sommes fait labelliser. C'est ce référentiel qui a eu le mérite de mettre des mots sur ce que tout le monde fait. Comment et où on veut mettre les priorités dans l'entreprise. Et surtout? avoir une démarche transversale : voilà d'où on est arrivé après ces années de reflexion autour de cinq piliers qui pour nous sont assez représentatifs de ce que l'on va faire passer comme message, que ce soit pour de l'interne ou de l'externe ça permet de clarifier vraiment la stratégie.La Gouvernance générale au cœur de l'entreprise Pouvez-vous lister les cinq piliers ? « La gouvernance générale », au centre de toutes les entreprises. Ensuite, « Proposer des produits de qualité et respectueux de la santé de l'homme », c'est vraiment le cœur de notre métier et la raison pour laquelle Léa Nature a été créée. Ensuite « Préserver les ressources naturelles », avec les différentes pénuries et le changement climatique qui s'imposent à nous, on a des challenges à relever par rapport à cette préservation des ressources naturelles. « Comment limiter l’impact environnemental » que ce soit par rapport à la pollution de l'eau ou des déchets, il y a énormément de choses à travailler aussi de ce côté-là. « Développer des contributions citoyennes et sociales et une gouvernance responsable », notre modèle économique n’est pas uniquement centré sur l’entreprise, c’est un modèle citoyen avec notamment des engagements sociaux que l’on peut avoir vis-à-vis de nos collaborateurs. Comment faire pour que les sociétés contribuent à ce pacte d'engagement ? Le Groupe s'est construit soit par croissance externe soit par croissance organique sur les métiers historiques. Le métier historique était la phytothérapie, soit la fabrication de gélules sur un axe santé. On s’est dit que ce n’était pas très sexy, donc a complété en faisant de l'alimentation bio pour avoir un axe un peu plus gourmand. Puis, on s’est dit qu’on allait s’occuper de l’enveloppe extérieure de l’être humain, donc la cosmétique, puis de l’environnement, etc. On a fait de la croissance organique et aussi de la croissance externe en construisant des usines ou achetant des usines.Comment faire face à la crise du bio « Je n’ai pas entrepris pour vendre un jour mon entreprise à un groupe plus puissant.Je souhaite que ma réussite d’entrepreneur permette de partager les dividendes en faveur de causes citoyennes et environnementales » : c’est une phrase partagé par Charles Kloboukoff. Cela résume bien le pilier de la gouvernance, vous pouvez nous en dire plus ?Plus de 80% des actions sont à la famille Kloboukoff, on voudrait que les financiers aient moins de 10% et les salariés plus de 10%. On n’y est pas encore, parce que dans cette crise économique beaucoup de salariés ont eu besoin de libérer des fonds, mais travaille pour pérenniser ce capital, et croyez-moi beaucoup de grands groupes font des offres régulièrement pour racheter Léa Nature. Charles Kloboukoff avait conscience de cela et a décidé avec sa famille de créer une fondation action et de lui transmettre son capital pour qu’il soit pérennisé après son départ. Cette fondation s’appelle Ficus. Ficus va aussi financer des missions d’intérêt général ? Les actions que Ficus détient, les dividendes, vont lui permettre de financer des missions d’intérêt général, c'est déjà en place. Le comité philanthropique de Ficus est composé de salariés de Léa Nature et ce sont eux qui décident sur quel type de philanthropie on oriente les actions Ficus actuellement. Quelle est la santé de Léa Nature en ce moment ? Elle est plutôt bonne, on ne va pas se plaindre c'est vrai que nous sommes une entreprise qui fonctionne bien qui est bien gérée. En revanche, ça fait quatre ans qu'on est dans cette crise du bio avec cette crise du pouvoir d'achat, qui a mis le consommateur face à des arbitrages budgétaires, et le bio étant un peu au-dessus des prix du marché, entre dix et quinze pour cent d'un prix conventionnel, c'est sûr que l'arbitrage a été vite fait. Comme en toute crise, il y a des enseignements à tirer, on s'est aperçu qu'on avait construit toute notre offre produit plutôt sur un bio un peu premium. On est peut-être sorti un peu de notre philosophie originale qui était d'une part accessible et abordable. Quelle est la stratégie de développement de Léa Nature à horizon 2030 ? Notre vision et notre business plan à 2030 est de doubler notre chiffre d'affaires. On est près des 500 millions de CA et on vise le milliard. 2030 c’est demain, ça va se faire par de la croissance endémique et de la croissance externe. C'est une taille critique dans les industries agroalimentaires et cela nous permettra de pouvoir vraiment peser sur les prix d'achat en matière première.

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