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Résolution 2025 : la RSE fait salle comble en Charente-Maritime

Engagement
jeudi 02 octobre 2025
Résolution Charente-Maritime

La deuxième édition du Salon Résolution en Charente-Maritime a rassemblé plus de 250 participants. Crédits Photo : VN

Pour sa deuxième édition en Charente-Maritime, le salon Résolution a rempli l’Espace Encan. Porté par Placéco, l’événement consacré à la RSE a attiré un public nombreux et séduit les décideurs grâce à des tables rondes percutantes et des ateliers de qualité.

Certains n’ont pas hésité à se lever tôt pour être présents : « Je suis partie à 6h30 ce matin, de Bordeaux, pour être à l’heure », confiait une participante. Un exemple parmi d’autres qui illustre l’attente suscitée par ce rendez-vous charentais-maritime. Le 1er octobre, plus de 250 visiteurs ont investi l’Espace Encan de La Rochelle pour ce temps fort dédié aux solutions RSE. Ateliers, conférences, dix-huit exposants et sept partenaires ont rythmé la matinée autour de thématiques aussi variées que la gouvernance, le coût de la décarbonation ou la transformation des modèles d’affaires. « C’est intéressant d’assister à ce genre d’événements, cela permet de comprendre le contexte dans lequel évoluent les entreprises et les enjeux à venir », souligne une visiteuse. Un autre participant avoue venir « capter des idées et voir ce qui se fait concrètement ». Tous s’accordent en revanche sur un point : « Il n’y a pas mieux que le partage d’expérience » - et c’est bien ce qu’ont permis les quatre tables rondes de la journée.

Une entreprise, l’engagement d’une vie

Quand il s’agit de déclencher une transformation, les exemples ne manquent pas. Laurent Lopez, président du Medef Charente-Maritime et franchisé McDonald’s, n’a pas hésité à bousculer l’auditoire : « C’est en partie grâce à José Bové que nous avons progressé sur nos approvisionnements et nos modèles. Lorsqu’en août 1999, il démonte le McDonald’s de Millau, il nous oblige ensuite à une profonde remise en question. » Séverine Gauthier, directrice des Thermes de Jonzac, a témoigné d’un virage similaire : « À la sortie du Covid, le thermalisme, comme le tourisme, a souffert. Nous avons modifié certains process, ce qui nous a permis de réduire drastiquement nos déchets plastiques. » Enfin, Sandrine Gourlet, présidente du directoire du Port Atlantique La Rochelle, a rappelé combien la transition reste semée d’embûches : malgré un plan ambitieux pour accueillir la filière éolienne en mer, l’appel d’offres pour le futur parc au large d’Oléron vient d’être déclaré infructueux.

Lire également : RSE : des promesses aux actions l’arbre des Résolutions prend racine

La question de la transmission et de la pérennité des valeurs a également animé les échanges. Thierry Bourgeois, directeur ingénierie et performances industrielles chez Compagnie Léa Nature, a mis en lumière un enjeu crucial : de nombreuses petites entreprises engagées dans l’agriculture biologique se retrouvent sans repreneur, du fait de la pyramide des âges. Beaucoup de dirigeants redoutent de voir « l’engagement d’une vie finir par tomber aux mains de capitaux qui ne partagent pas les mêmes valeurs qu’eux ». Pour sécuriser ces héritages, le groupe rochelais a créé le Village des PME, un dispositif qui relie les structures entre elles et à la holding par un pacte d’engagement.

« Sans l’engagement fort du dirigeant, rien ne se fait »

Qui paiera la facture de la décarbonation ? Voilà un autre sujet qui a suscité des échanges nourris entre Jean-Paul Riquet (Total Energies), Pierre Montauzé (GRDF), Anne Rostaing (Coopérative Carbone), Marie-Véronique Gauduchon (Shifteurs 17) et Raphaëlle Guey (groupe Sarrion). Si leurs positions divergent sur les contours du mix énergétique, tous s’accordent sur la nécessité de repenser en profondeur les modèles de consommation. Une approche plus globale et systémique de l’énergie s’impose, intégrant à la fois les process de fabrication et l’urgence de structurer de nouvelles filières.

Enfin, la table ronde consacrée à la structuration des démarches RSE a rappelé combien il est essentiel de dépasser le simple affichage. « Donner une colonne vertébrale » aux actions, selon les intervenants, c’est passer d’initiatives dispersées à une véritable politique. Qu’il s’agisse de certification, de label B Corp ou du statut de société à mission, tous insistent sur la nécessité d’un cadre cohérent, crédible et suivi dans le temps. Mais gare au « cosmétique », ont alerté Pierre Baret, professeur à Excelia, et Yann Dalibot, cofondateur de Sooruz qui participaient à cette table ronde. Si la RSE n’est pensée que comme levier financier ou outil marketing, elle perd son sens. « Sans l’engagement fort du dirigeant, rien ne se fait », a rappelé une intervenante, soulignant que l’adhésion des collaborateurs est tout aussi décisive. Reste une évidence : la RSE a un coût, mais elle est aussi un atout, notamment pour attirer des talents et renforcer la marque employeur.

Entre témoignages inspirants, débats critiques et appels à l’action, Résolution 2025 a confirmé que la RSE n’est plus un mot d’ordre abstrait : en Charente-Maritime, elle s’impose désormais comme un levier concret de transformation et d’avenir pour les entreprises.

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