Laurent Lopez : « Les projets sont à l’arrêt depuis plusieurs mois, et ce n’est pas sain » - Premium

Le mot est lâché : « anxiogène ». C’est ainsi que Laurent Lopez décrit aujourd’hui le climat des affaires en France. Le président du Medef 17, qui multiplie les échanges avec les dirigeants locaux, n’a pas de doute : « Cinquième Premier ministre en deux ans, ça ne participe pas à installer la sérénité. Et cela a déjà des effets sur les investissements. » Selon lui, la dissolution et l’instabilité politique qui s’ensuit ont figé l’économie. « L’épargne des particuliers n’a jamais été aussi élevée. Et du côté des entreprises, les projets sont à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce n’est pas sain. » Dans ce contexte, le Medef martèle la nécessité d’un cap clair : visibilité, stabilité et simplification réglementaire. « Les entreprises ont besoin de connaître les règles du jeu pour investir », insiste le patron du Medef Charente-Maritime.La menace d’une nouvelle taxeL’autre sujet brûlant est fiscal. La perspective d’une taxe Zucman fait bondir le patronat. « On commence à parler de mobilisation », admet Laurent Lopez, qui rejette toutefois le terme de « grève des patrons ». Il alerte : « La France est déjà parmi les pays de l'OCDE qui taxent le plus les entreprises. En intégrant le patrimoine professionnel, on ouvre une boîte de Pandore. Certaines sociétés valorisées ne génèrent pas de bénéfices et se retrouveraient taxées. Le risque, c’est de fragiliser nos entreprises et de laisser la main aux étrangers. » Pour lui, la voie est claire : « Ce dont la France a besoin, c’est créer de la valeur, investir, recruter, augmenter les salaires. Ce n’est pas en taxant encore que ce sera possible. » Lire également : « Lorsque l'on influence, on fait de la politique » Laurent Lopez, président du Medef 17Sur le terrain, le département résiste, mais reste vulnérable. Atouts solides dans l’aéronautique, le ferroviaire ou le tourisme, malgré un léger recul des fréquentations cet été. Mais le BTP, déjà à la peine, souffre encore davantage de l’incertitude. Certaines PME montrent aussi des signes de fragilité. « On a un territoire d’excellence, mais il faut donner un élan de croissance. Défendre ne suffit pas », poursuit Laurent Lopez.Mobilisation patronale en octobreL’inquiétude dépasse le cadre local. À l’échelle nationale, le Medef a annoncé une mobilisation pour faire barrage à tout alourdissement fiscal. Un « grand meeting » est prévu le lundi 13 octobre à Paris, a confirmé Patrick Martin, président du Medef, lors du salon BIG de Bpifrance à Bercy le 23 septembre. Objectif : peser sur les arbitrages du futur budget de l’État. Pour Laurent Lopez, l’équation reste simple : stabilité politique, règles lisibles et simplification juridique sont les seuls leviers capables de restaurer la confiance. « Les entreprises n’attendent pas des aides, mais un cadre clair pour investir. Avec ça, elles redémarreront. »Lire également : REF17 : la nouvelle grand-messe des entrepreneurs en Charente-Maritime

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