La SportTech ST37 lève 3,5 M€ pour passer à l'échelle mondiale - Premium

Une nouvelle étape dans le développement de la société ST37. Installée à la Technopole de Pau en 2018, l'entreprise de sport tech spécialisée dans la production de vidéos sportives par intelligence artificielle lève aujourd'hui 3,5 millions d'euros. Un nouveau challenge pour son président Carlos Pineda. Cet ancien champion de l'équipe nationale d'escrime vénézuélienne, médaillé d'or aux jeux centroaméricains. Son diplôme d'ingénieur en poche, il s'installe à Madrid et projette de créer sa startup. Ses investisseurs de l'époque lui lancent un défi. Démontrer qu'il est capable d'adresser le marché mondial de l'escrime. Il ne fallait pas lui dire deux fois.Vivatech lui a naturellement offert une forte exposition. Un groupe chinois, présent au salon, lui propose un deal, pour lequel il se rendra en Chine à plusieurs reprises. Parallèlement, ST37 gagne un concours lancé par Swiss Timing, opérateur, entre autres, pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Le CoVID aura stoppé net les deux marchés et obligé la société à repartir d'une feuille blanche. Une feuille blanche commerciale, parce que sur le plan technique, ST37 avait déjà la pleine maîtrise de sa solution de vidéo pilotée par l'IA.De l'arbitrage vidéo à la diffusion TVCe sera cette fois un autre opérateur suisse, Bornan Sport Technology, qui lui proposera un contrat pour l'accompagner dans le vidéo arbitrage. Que l'escrime soit le premier sport concerné n'est pas étonnant, d'autant plus que ses multiples contacts avec la fédération internationale vont lui ouvrir les portes attendues par ses partenaires. « Notre stratégie, dès le départ, a consisté à s'appuyer sur un major. Nous sommes une petite équipe. Comment aurions nous pu attaquer tous les marchés avec agilité ? L'idée est donc de coopérer, via les accords que nous avons déjà pour l'escrime, avec l'ensemble des fédérations nationales et internationales. Nous avons déjà commencé avec le volley, le basket, le water-polo et devraient suivre, foot, rugby et hockey. »L'arbitrage vidéo est une chose, mais parallèlement, les équipes de ST37 ont implémenté des solutions complémentaires. Comme celle qui permet par exemple d'analyser les performances des athlètes lors des entraînements, dans leurs phases de qualification, de les comparer à celles de leurs adversaires et finalement de préparer au mieux des champions avant les compétions. Mais les choses vont au-delà. « Nous sommes aujourd'hui la seule entreprise à avoir la capacité de gérer 3 systèmes homologués par la fédération internationale d'escrime. Le système de gestion de compétition, le système de vidéo arbitrage et le streaming de diffusion. Tous nos concurrents sont obligés de s'associer pour offrir ces prestations. C'est un bel avantage concurrentiel. »Aujourd'hui, ST37 diffuse sur sa plateforme de gestion plus de 200 compétitions nationales ou internationales par semaine. L'an dernier, elle a reçu 75 millions de visites. Aujourd'hui, on est sur une autre échelle : entre 5 et 10 millions de visites par mois. Pour mesurer l'apport de l'IA dans la solution, Carlos Pineda prend l'exemple de l'analyse de tous les matchs d'un championnat du monde. « Avec les technologies existantes, il faut 6 mois pour délivrer. Nous avons réalisé l'an passé cette prestation aux championnats du Monde au Caire. Cela nous a pris 8 heures pour chaque jour de compétition et le lendemain de la clôture, tout était accessible. Il ne faut pas prendre que cet aspect, car notre force est aussi de pouvoir produire ces résultats à des prix extrêmement attractifs : 1,5 € par match ! »ST37 a considérablement amélioré son système d'arbitrage vidéo. Là où jusqu'à présent, il fallait un opérateur qui se déplaçait pour filmer, la startup sera la première sur le marché à proposer dès septembre prochain, des solutions totalement robotisées et automatisées pour l'arbitrage vidéo. Et c'est toujours sur le terrain de la performance et de la compétitivité économique que, sur le même principe, la startup a développé ses solutions de diffusion des compétitions. « Il faut savoir qu'une équipe TV pour couvrir un événement sportif peut coûter 150.000 euros. C'est une équipe d'en moyenne 6 personnes, des caméras, des câbles, éclairages, des malles techniques. Nous sommes prêts à le faire pour des fédérations demain avec un ensemble de caméras automatiquement connectées par une seule personne. La solution ne peut qu'intéresser les fédérations qui ne pouvaient s'offrir les moyens TV. Il n'y a qu'un pas que nous étudions pour passer des accords avec des diffuseurs.»Diversification dans l'industrie et 3,5 M€ d'euros levés pour financer l'ensembleIl n'y a pas que dans la tech que ST37 collecte les prix. Terega et Enedis lui en ont délivré quatre pour des solutions de prévention et de sécurité sur les chantiers industriels. Il a fallu de la pédagogie pour répondre aux réticences des salariés face à ce qui peut s'apparenter à de la vidéosurveillance au travail. Nous avons reproduit ce que nous développions pour la performance sportive. « Si je m'entraîne, je peux améliorer mon geste, ma technique, cette fois pas pour la performance mais pour prévenir les accidents. En évitant les erreurs, j'améliore ma qualité de vie au travail. La solution consiste donc à analyser le parcours et les processus à postériori et à "débriefer " les situations dangereuses ou mal opportunes. Il s'agit donc d'un assistant virtuel qui finalement est accepté par les salariés. » ST37 est finaliste d'un concours de l'innovation lancé par Enedis et est dans l'attente de savoir si ce trophée s'ajoutera aux autres. L'essentiel n'est d'ailleurs pas forcément là puisque l'enjeu est aujourd'hui de passer à la phase d'industrialisation de ces solutions pour adresser un très large marché. Total Energies est bien sûr intéressé et Safran pourrait l'être pour ne parler que des majors régionaux.Autant de développements que la startup finance via une levée de fonds. Carlos Pineda a déjà réuni 500.000 euros dans son réseau d'investisseurs et de mentors initiaux. Pour la levée, stricto sensu, fléchée à 2,5 millions d'euros, il s'adresse à des fonds internationaux (pour l'essentiel hispano américains). Si un prêt bancaire de 500.000 euros est en cours de négociation, ST37 sera la première à utiliser la plateforme américaine WEfunder, qui débarque en France, pour collecter les 500.000 euros restants sous forme de financement participatif à partir de 100 €.ST37création : 2018SS PauCA 22 : 0.4 M€15 collaborateurs

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