Comment le groupe éklore relance sa formation exécutive - Premium

« Aujourd’hui, les programmes exécutifs se concentrent majoritairement sur les compétences techniques : gestion, finance ou encore management, entame Loïc Harriet, directeur général du groupe éklore. Et quand on mène des études auprès des étudiants des écoles de management sur la qualité des cours, quelque soit leur école, ils se disent globalement déçus ». Pour la relance de son master en formation exécutive, explique-t-il donc, le groupe est parti d’un constat : « Le monde actuel repose sur les individus, et l’épanouissement passe avant tout par soi-même. Notre ambition est donc de proposer une formation centrée sur l’humain, qui développe des compétences aussi bien personnelles que professionnelles. » Le programme proposé combinera donc 50 % de sciences de gestion traditionnelles, nécessaires à l’obtention du grade de master exécutif (marketing, ressources humaines, droit, finance), mais l’autre moitié de la maquette sera dédiée à « des innovations pédagogiques », que l’école de commerce paloise veut aussi « disruptrices » que possible. « Des life skills, développer l’agilité, la résistance au stress, l’esprit compétiteur, l’audace, la gestion de l’échec… développe Loïc Harriet. Nous ferons aussi de la préparation mentale, avec des sportifs de haut niveau qui vont amener les apprenants dans des lieux chargés d’émotion, des immersions dans la nature par exemple. Notre idée est de sortir les apprenants de leur zone de confort pour les préparer à affronter les crises et les incertitudes ». « Il y aura des sportifs de premier plan, au niveau national et international, promet le directeur du groupe éklore, et chaque apprenant sera coaché et suivi de façon personnalisée ». Pau, « ville la plus sportive de France, offre un terreau exceptionnel pour bâtir un programme unique, grâce à sa proximité avec les clubs sportifs et les réseaux internationaux que nous avons établis », affirme Loïc Harriet. Une cible et des ambitions internationales Le master s’adresse principalement à des cadres dirigeants ou à des professionnels en pleine transition de carrière. « Nous visons aussi les sportifs en reconversion, car leur parcours les dote déjà de nombreuses qualités recherchées chez les managers », précise Loïc Harriet. « Un sportif qui a quitté son foyer à 13 ans pour évoluer à l’international a appris à être autonome, compétitif et à travailler en équipe. Ce sont des atouts dans le monde professionnel ». Faire intervenir des athlètes professionnels « a un coût », reconnait Loïc Harriet, « mais ici, à Pau, nous avons construit un réseau qui permet d’accéder à ce qui se fait de mieux en matière de sportifs internationaux. »« Jusqu’à présent, nous n’avions plus de formation exécutive dans notre offre. Ce master représente donc une relance stratégique », confie Loïc Harriet. Objectif annoncé : constituer une première promotion de 15 à 20 apprenants, générant un chiffre d’affaires de 300.000 euros sur les 18 mois de la formation. À terme, la duplication de ce modèle à d’autres sites, comme Saint-Denis, pourrait doubler ces revenus.À lire également - L'école de commerce de Pau fait sa rentrée et un premier bilanLes frais de formation, fixés entre 11.000 et 15.000 euros, se veulent compétitifs face aux programmes similaires des grandes écoles. Quant aux coûts opérationnels, le groupe mise sur une communication essentiellement organique. « Nous privilégions le bouche-à-oreille, nos relations avec les entreprises partenaires et notre réseau sportif plutôt que des campagnes publicitaires coûteuses », explique le directeur général. La commercialisation de ce nouveau programme est dores et déjà lancée, et la première promotion sera mise en place à la rentrée prochaine, « avec l'objectif d‘en faire le porte-drapeau de notre offre éducative », conclut Loïc Harriet. À l’international, éklore mise sur la Chine« Nous faisons deux choses en Chine », explique Loïc Harriet. Tout d’abord, « de la formation continue à destination des personnes ayant un bachelor et voulant obtenir un MBA. En Chine, seuls 5% des titulaires d’un bachelor peuvent poursuivre leurs études sur un master. Capter les déçus de ce système pour leur proposer un master en distanciel, c’est un nouveau marché et une vraie voie de croissance pour l’école ». Deuxième projet, l’implantation d'un bureau à X’ian. Jumelée avec Pau, l’ancienne capitale impériale chinoise abrite douze millions d’habitants et « une très belle université », détaille Loïc Harriet. « Les Chinois veulent sortir du tout-anglais et développer une approche polyglotte dans leurs universités, explique-t-il, donc se positionner sur le portugais, l’allemand, l’espagnol et le français ». Le groupe éklore va donc proposer des échanges universitaires, pour accueillir des étudiants chinois en bachelor sur son campus palois. « Ce sont des flux très importants, souligne le directeur du groupe, le département “français des affaires” de X’ian représente à lui seul 600 étudiants. Si 5% d’entre eux viennent ici, c’est déjà 30 étudiants : c’est une vraie opportunité de développement ». Inversement, des étudiants palois en deuxième année de bachelor pourraient se rendre en Chine. « La Chine est le premier marché à l’exportation pour le luxe français, rappelle Loïc Harriet, et sur notre territoire béarnais, beaucoup d’entreprises pourraient en profiter. Nous voulons incarner le fait que la France ne se limite pas à la région parisienne. »

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