Formation, insertion et engagement territorial : le tiercé RSE de Bergeret - Premium

« Le tri des déchets, on le faisait déjà il y a quinze ans, artisanalement, sans prestataire, en emmenant nous-mêmes les matériaux à la déchetterie », rappelle Quentin Bergeret, codirigeant de l’entreprise familiale du même nom. Cette sensibilisation, initiée par son père Didier Bergeret, « faisait partie de la culture maison », complète Camille Issalys, en charge du développement de la politique RSE depuis 2020. C’est cette histoire qui permet aujourd’hui à l’entreprise d’afficher un bon taux de tri, généralisé sur l’ensemble des chantiers. La croissance de l’entreprise (environ 100 salariés) a aussi incité à formaliser cette démarche, devenue un critère récurrent dans les marchés publics : clauses d’insertion professionnelle, traçabilité des déchets, justifications chiffrées des actions.Formation et ancrage territorialLa formation des jeunes est l’un des axes les plus visibles de cette politique. « Il y a toujours eu des apprentis chez Bergeret », souligne Camille Issalys. Aujourd’hui, plus de la moitié sont issus de l’immigration. « Le BTP est une porte d’entrée dans la société française », note Quentin Bergeret, qui insiste sur l’accompagnement spécifique mis en place : tutorat renforcé, cours de français au CFA, voire soutien scolaire en dehors des heures. « Certains arrivent avec le sourire tous les matins, ils sont hyper motivés », confie-t-il.L’entreprise accueille également des apprentis en situation de handicap ou en reconversion. « On est à environ 10% de salariés avec une RQTH [ndlr : reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé] et on ne ferme aucune porte », précise Camille Issalys. Un jeune apprenti atteint de troubles du spectre autistique a ainsi pu être intégré avec succès, grâce à un accompagnement ciblé.À lire également - Bergeret : la transmission comme une évidence Chez Bergeret, insistent ses dirigeants, la RSE est abordée de manière pragmatique. « On n’est pas dans une startup ou un open space, on est dans le bâtiment », explique Quentin Bergeret. Pour autant, l’entreprise multiplie les démarches : mobilité électrique pour les véhicules opérant localement, géolocalisation pour optimiser les interventions, et partenariats avec des fournisseurs européens. Difficile de faire mieux, en matière de circuit court : qu'il s'agisse de sanitaires, de chauffage ou d'énergies renouvelables, l’offre locale, souligne Quentin Bergeret, est inexistante. Pour autant, une attention particulière est portée à l’ancrage territorial : embauche de personnel local, partenariat avec des distributeurs régionaux pour les consommables, interventions de collaborateurs en tant qu’« ambassadeurs métiers » dans les collèges et lycées. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’adhésion à Territoires Solidaires.« Changer l'image du bâtiment »Prochain chantier pour Bergeret : renforcer la présence des femmes sur le terrain. « Aujourd’hui, elles sont 50% dans les fonctions support, mais très peu sur les chantiers », indique Camille Issalys. Une apprentie en maintenance est en passe d’être embauchée, et une jeune chargée d’affaires rejoindra prochainement l’équipe des grands travaux. « Ce sont souvent des profils très engagés, qui ont choisi leur voie avec détermination », observe-t-il. L’entreprise travaille également à lever les freins logistiques pour ses apprentis. Face aux difficultés d’accès au logement, un projet de réhabilitation d’un immeuble pour loger les jeunes à moindre coût est en réflexion. « Même à Pau, c’est compliqué de se loger pour un jeune, sans parler du Pays basque », souligne Quentin Bergeret.À lire également - Sébastien Labourdette à B to Biarnes : « À terme, le réemploi coûtera moins cher que le neuf »Quant au coût de ces mesures, « le tri, ça ne coûte pas plus cher, et ça nous fait même faire des économies, rappelle Quentin Bergeret. En revanche, la formation coûte cher. Mais on garde plus des trois quarts des apprentis. » Ce que l’entreprise y gagne ne se mesure pas seulement en euros : fidélité, implication, climat social… « C’est aussi ce qui fait changer l’image du bâtiment, conclut Camille Issalys. Le secteur a besoin d’évoluer, et ça passe par l’inclusion, la diversité, et le sens donné au travail. »BergeretSiège social à Lons, 3 agences en Sud-OuestFondation en 1964105 salariés CA 2024 : NC

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