Filière ASD : les pistes d’Aerospace Valley pour soutenir la compétitivité
Les succès commerciaux du Rafale à l'export supposent une montée en charge des usines du groupe Dassault - crédit S. Randé pour Dassault Aviation
Observateur privilégié de la filière ASD dans le grand Sud-Ouest, avec ses 860 membres et 144 projets accompagnés en 2022, le pôle de compétitivité Aerospace Valley dresse un état des lieux des perspectives et des enjeux de transformation du secteur.
En attendant la confirmation de sa sélection dans le cadre de la phase 5 des pôles de compétitivité européen, qui courra de 2023 à 2026, Aerospace Valley avance un bilan chiffré positif de son action récente, à commencer par le recrutement de 60 nouveaux membres sur un an, qui porte le total à 860 sociétés adhérentes. « Nous avons passé le cap des 600 PME, qui constituent le cœur des priorités de notre action », se réjouit Bruno Darboux, président d’Aerospace Valley.
En 2022, le pôle de compétitivité, qui rayonne entre l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, revendique 144 projets soutenus, dont 64 financés à hauteur de 30,5 millions d’euros. « Sur les quatre ans de la phase 4, nous avons soutenu plus de 100 millions d’euros de financement, malgré les deux ans de pandémie », commente Eric Giraud, directeur général du pôle.
Une dynamique qui reflète les couleurs retrouvées de la filière ASD, à commencer par le secteur de l’aéronautique. « La reprise du trafic, revenu à des niveaux pré-Covid, et les perspectives de croissance montrent un besoin en avions commerciaux de l’ordre de 40.000 appareils sur les 20 ans qui viennent. L’industrie mondiale a donc du pain sur la planche », estime Bruno Darboux. Les cadences s’affichent ainsi à la hausse chez Airbus, avec un plan de charge qui prévoit de passer à 75 avions par mois d’ici 2025, comme chez Dassault dans le militaire, porté par les récents succès du Rafale à l’export.
La filière française est-elle armée pour accompagner le mouvement ? « L’accumulation des crises fait que ce n’est simple ni pour les donneurs d’ordre, ni pour les fournisseurs », commente le président, évoquant pêle-mêle les problématiques d’approvisionnement, en matières premières comme en composants, les ruptures de la chaîne logistique, l’inflation, mais aussi le recrutement, « sur lequel les petites entreprises sont encore plus en difficulté que les grosses ».
Transformation(s) et formation
Des enjeux auxquels Aerospace Valley souhaite répondre avec une action articulée autour des enjeux de transformation numérique et environnementale, de la formation, et de l’ouverture au reste de la scène, européenne et mondiale, en capitalisant sur les ressources et les fonds liés aux différents volets du plan France 2030. « Nous devons réussir à positionner des acteurs de nos territoires comme des pionniers en matière de transition écologique et de décarbonation du secteur aérien, mais aussi voir comment le spatial et la filière drone peuvent contribuer à la mitigation des effets de la transition climatique », illustre Cédric Giraud, qui rappelle par ailleurs l’attractivité des bassins bordelais et toulousains pour les projets liés au new space.
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Pour y contribuer, Aerospace Valley prévoit de maintenir, voire de renforcer, la plupart de ses événements, à l’image de ceux qui animent la communauté MAELE, dédiée à l’aviation légère décarbonée. « Notre motto, c’est de dire que l’innovation, qu’elle soit électrique, hybride, ou hydrogène, passera par cette catégorie », rappelle Cédric Giraud. L’initiative Scale, lancée fin 2022 par le pôle et dédiée à l’utilisation de la donnée spatiale à des fins d’étude des conséquences du changement climatique, devrait quant à elle se concrétiser en 2023, avec la constitution d’une offre régionale documentée, et une participation groupée aux salons du secteur.
Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt Compétences et métiers d’avenir, Aerospace Valley prépare par ailleurs deux diagnostics du secteur, axés respectivement sur la mesure des besoins en compétences ou ressources humaines du tissu industriel du Sud-Ouest, et sur la cartographie des formations disponibles en Nouvelle-Aquitaine en Occitanie. Les résultats seront présentés le 10 mai prochain à Bordeaux.
