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En Nouvelle-Aquitaine, la consommation d’électricité a baissé… mais la production aussi

Écosystème
mercredi 31 mai 2023

RTE compte 13.700 km de lignes aériennes et souterraines en Nouvelle-Aquitaine. Crédits : Adobe Stock

Le distributeur d’électricité RTE dresse son bilan de l’année 2022 en Nouvelle-Aquitaine. Si la consommation a baissé de 9% durant l’hiver, elle est quasi-iso sur 12 mois. En parallèle, la production d’électricité dans la région a chuté, elle, de 30%. Décryptage.

Finalement, l’hiver aura été moins rude que prévu pour le réseau électrique néoaquitain, malgré une baisse de la production. C’est, en résumé, le bilan que dresse le distributeur public RTE. Alors que de nombreuses inquiétudes planaient dès la fin de l’été 2022 sur de possibles coupures d’électricité en cas de pénurie, « la situation a été plus favorable que prévue », selon Erik Pharabod, délégué RTE Sud-Ouest. Entre octobre et mars, la consommation électrique a diminué de 9% sur toute la Nouvelle-Aquitaine. Une baisse due pour un quart aux températures relativement clémentes, et pour trois quarts à une volonté des particuliers comme des professionnels de réduire leur consommation.

Sur l’ensemble de l’année 2022, le bilan diffère : la consommation globale en région a diminué de 0,5% seulement, et 39 TWh ont été utilisés. « Cela s’explique car au début de l’année, on était dans une reprise économique post-pandémie, reprend Erik Pharabod. La consommation avait augmenté de façon assez significative, notamment pour le secteur industriel, avant un coup d’arrêt dû à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique… Et donc à la hausse du prix de l’électricité. » Au global en 2022, la consommation néoaquitaine a représenté 9% de la consommation française. Le secteur industriel aura utilisé 1,6% d’électricité de plus qu’en 2021 : les secteurs du tertiaire (7 TWh), de l’agriculture et de l’agro-alimentaire (2,3 TWh) étant les plus gros consommateurs.


La consommation du secteur industriel a augmenté de 1,6% en 2022. Crédits : RTE

Une production néoaquitaine en repli

Autre constat dressé par RTE : la Nouvelle-Aquitaine n’aura produit, en 2022, que 90% de sa consommation globale, soit 35 TWh. Un volume en repli de 30% en un an, qui s’explique notamment par le nucléaire : la région compte deux centrales nucléaires, à Civaux (86) et au Blayais (33), « et la première a été confrontée à un problème de corrosion sous contrainte - comme une grande partie du parc français - ce qui l’a contrainte à fermer », analyse Erik Pharabod. Le nucléaire a ainsi représenté 62% de la production électrique régionale en 2022.

La production solaire, en hausse de 25%, a fourni presque 5 TWh, « la Nouvelle-Aquitaine étant la première région de France en la matière », précise le délégué Sud-Ouest. De plus, l’année dernière a été particulièrement ensoleillée et le parc de production s’est renforcé de 20%. La production éolienne, surtout implantée dans le nord de la région, est en légère hausse de 6,6% due à une météo peu venteuse, et l’hydraulique (majoritairement implanté dans les Pyrénées-Atlantiques) est en baisse de 34%. « C’est un mode de production compliqué à développer car il y a des difficultés d’acceptabilité », note Erik Pharabod. Au global, la production d’électricité d’origine renouvelable a couvert, l’an passé, 30% de la consommation néoaquitaine (contre 24% à l’échelle nationale).


La Nouvelle-Aquitaine compte 70 sites de production. Crédits : RTE

1,5 Md€ investis d'ici 2030

D’ici 2035, RTE prévoit d’investir 33 milliards d’euros en France, « pour adapter le réseau à la transition énergétique ». Dans cette enveloppe, la Nouvelle-Aquitaine bénéficiera d’1,5 milliard d’euros d’ici à 2030, pour financer près de 300 projets, notamment dans les énergies renouvelables. Ainsi, le Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine prévoit 13,6 GW supplémentaires (la moitié via une optimisation du réseau existant, l’autre par la création d’ouvrages) contre 8 GW raccordés aujourd'hui. Quatre sites sont en cours d’adaptation : dans le Haut-Limousin, les Landes d’Armagnac, les Landes de Gascogne et les Landes Girondines.

Un important projet d’interconnexion est également porté dans le Golfe de Gascogne. D’un montant global de 3,1 milliards d’euros, il est soutenu par l'Union européenne (578M€), et porté à 54% par l’Espagne et 46% par RTE en France. Ce projet vise à connecter les deux pays depuis Gatika, à côté de Bilbao, à la Gironde sur la commune de Cubzenais. De quoi permettre l’échange de 5.000 MW d’électricité, et assurer les besoins en électricité de 5 millions de personnes. « Pour la première fois depuis les années 1980, la France a été importatrice de son électricité - 16 TWh en 2022, souligne Erik Pharabod. Dont 9 TWh importés depuis l’Espagne. Il est fondamental, aujourd’hui, de pouvoir s’appuyer sur nos pays voisins. » Ce projet devrait débuter à la fin de l’année, et prévoit de dérouler 400 km de câbles souterrains et marins.

RTE en Nouvelle-Aquitaine :
- 350 salariés (9.500 en France)
- 13.700 km de lignes aériennes et souterraines (107.000 km en France)
- 39 clients industriels
- 70 sites de production
- 51 millions de recettes fiscales pour les collectivités territoriales

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