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Darwin et Bordeaux créent une coopérative pour les hangars de la caserne Niel

Écosystème
mardi 13 décembre 2022
Darwin et Bordeaux créent une coopérative pour les hangars de la caserne Niel

A gauche de l'allée centrale de Darwin, où ne passera finalement pas le bus, le skatepark revendique plus de 5.000 adhérents - photo AL

La ville de Bordeaux et l’écosystème Darwin s’associent au travers d’une société coopérative pour racheter à l’aménageur de la ZAC Bastide Niel deux des hangars de l’ancienne caserne Niel. Une opération à 2,1 million d’euros, qui permettra d’investir dans la réhabilitation des deux bâtiments et solde un litige vieux de six ans.

Jusqu’ici propriété de Bordeaux Métropole Aménagement (BMA), aménageur de la ZAC Bastide Niel, les deux hangars associatifs de l’écosystème Darwin devraient prochainement être rachetés par une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) cofinancée par Darwin et la ville de Bordeaux. La création de cette SCIC, dévoilée mardi matin par Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, et Philippe Barre, fondateur de Darwin, fait l’objet d’une délibération mise à l’ordre du jour du conseil municipal de l’après-midi.

Cette SCIC, dont les statuts seront déposés dans les prochains jours, aura vocation à racheter puis gérer les deux anciens hangars militaires qui abritent aujourd’hui le skatepark de Darwin et le bric-à-brac Emmaüs. Le foncier représente un investissement de 2,1 millions d’euros, qui sera porté à parts égales par la Ville et Darwin. Une fois bouclée, l’opération devrait permettre à la coopérative d’enclencher des travaux de réhabilitation – de l’ordre d’un million d’euros par hangar, soutenus par le fonds de dotation de Darwin - pour pérenniser leur destination associative. « Ces fonciers stratégiques, au cœur de la ZAC Bastide Niel, constituent de véritables communs que la Ville et Darwin veulent préserver », affirme Pierre Hurmic, rappelant que l’aménageur prévoyait initialement leur démolition au profit d’un parking, de logements et de surfaces tertiaires.


Philippe Barre, cofondateur de Darwin, Nathalie Bois-Huyghe, coprésidente de la fédération des associations de Darwin, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Pascal Lafargue, président d'Emmaüs Gironde et Claudine Bichet, adjointe au maire, présentaient mardi les contours de cette SCIC - photo AL

« C’est une étape décisive, qui vient sceller plus d’un an et demi de discussions techniques, politiques et presque diplomatiques avec l’aménageur », se félicite Philippe Barre, qui souligne que les échanges avec BMA sont désormais « apaisés », alors même que les hangars font l’objet d’un conflit latent depuis près de six ans, et la première mobilisation des associations occupantes. Une première avancée significative avait été trouvée en début d’année, avec le vote, en conseil métropolitain, d’une délibération formalisant la levée d’une clause juridique relative aux projets menés par Darwin sur les bâtiments des Magasins généraux nord, acquis en 2010.

Si la situation des hangars semble à son tour réglée grâce à la création de cette SCIC, Bordeaux, la Métropole et Darwin doivent encore trouver comment accorder leurs violons autour des derniers fonciers de l’écosystème qui restent à régulariser. « Ici, nous avions affaire à deux emprises construites, qui accueillent déjà des usagers, les autres surfaces ne sont pas construites de la même façon, mais les discussions sont en cours avec l’aménageur, donc avec la métropole en tant que commanditaire, pour arriver à un commodat (contrat de prêt gratuit d’un terrain, ndr) », explique Claudine Bichet, adjointe au maire de Bordeaux en charge des finances.