Anglet : le constructeur de vélo électrique Larrun lève 600.000 euros et monte en gamme - Premium

Les prototypes ont fière allure. Bleu céleste pour l'un, vert pour l'autre, des noms basques et une image d’hirondelle à l’avant pour faire référence aux vélos hirondelles de la police du début du 20ème siècle. Un design travaillé pour cette nouvelle gamme de vélos bien différente des premières versions commercialisées jusqu’à présent. En effet, après presque deux ans à concevoir et commercialiser des vélos grand public, la société Larrun installée zone de Maignon à Anglet décide de se repositionner et de viser un marché haut de gamme. « Depuis le début, j’ai voulu préparer l’entreprise à aller sur ce marché, parce que pour des vélos grand public entre 1 500 et 2 500 €, il y a une trentaine de concurrents » compte Gilles Labrude, président et fondateur de Larrun. Il va donc petit à petit arrêter la production de ces vélos entrée de gamme et vise donc désormais un marché plus haut de gamme « sur lequel il n’y a plus que cinq concurrents ». Pour pénétrer ce marché, la société mise sur une fabrication la plus locale possible. « Ce qu’on ne trouve pas au Pays basque, on le prend en Nouvelle Aquitaine, ce qu’on ne trouve pas en Nouvelle Aquitaine, on le prend en France, puis l’Europe, et le reste du monde » explique Gilles Labrude. Une stratégie qui lui permet d’arborer le logo « Made in France », car plus de la moitié du coût de son vélo est d’origine française. Les roues, le moteur, la batterie sont des produits français. La selle est italienne, les freins allemands et le cadre du Taïwan. « On travaille avec une entreprise française pour faire fabriquer des cadres à partir de 2024/2025 » précise-t-il. Quant à l’assemblage, pour l’instant réalisé entre le Portugal et une société de Nantes « dès juillet, ça se fera depuis cette usine à Anglet » détaille-t-il.Deux levées de fonds en 2023En effet, dans cette optique, Larrun vient de faire rentrer quatre nouveaux investisseurs, avec les quatre associés actuels dans un nouveau tour de table bouclé. Une levée de fonds de 600.000 euros en dilution et 200 000 euros de prêts bancaires qui lui permettent de faire des travaux pour transformer le site actuel en atelier d’assemblage, et de payer les nouveaux salariés. En effet, la société compte actuellement 6 salariés, et devrait passer rapidement à 12 collaborateurs, notamment des monteurs et un responsable production.Forts de ces nouveaux investisseurs, Larrun pourra notamment compter sur l’un d’entre eux qui a déjà signé un contrat pour distribuer les vélos sur le Luxembourg et la Belgique. En France, la société angloye vendra ses vélos en magasins spécialisés ayant déjà des produits haut de gamme. En 2024, la société aimerait pénétrer les marchés suisse, autrichien et allemand. Depuis Anglet, ils vont donc développer cinq gammes de vélos : deux city, un long tail et deux commuter qui se vendront entre 3 000 et 6 000 euros. Des vélos à vitesse automatique. « Il passe les vitesses tout seul, comme une voiture » détaille Gilles Labrude. Par ailleurs, Larrun fait le pari d’une batterie fixe, qui ne se retire pas du vélo comme le proposent la plupart de ses concurrents. « Normalement pour qu'un vélo soit assuré, la batterie doit être enlevée, nous c'est inutile, le vélo est assuré tel quel » justifie-t-il.Actuellement en pré-vente, 300 vélos ont déjà été réservés. Larrun prévoit d’en fabriquer 3 000 l’année prochaine, 4 600 en 2025 et 6 200 en 2026, une production qu’il assurera grâce à une levée de fonds de 3 millions d’euros qu’il a prévu de boucler en cette fin d’année 2023. Le site actuel une fois transformé n’aura qu’une capacité de production d’environ 4 000 vélos, Larrun est donc d’ores et déjà à la recherche d’un site plus grand « au Pays basque » souligne Gilles Labrude. « On m’a déjà proposé un terrain de 10 000 m² » avance prudemment le chef d’entreprise. Et les objectifs sont déjà clairs, il vise les 35 salariés et un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros en 2026. En 2022, il enregistrait un chiffre de 385.000 euros.Larrun Créée en 2021Basée à Anglet (53 Rte de Pitoys)6 salariésCA 2022 : 385.000 euros

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