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AVEC, l'entreprise qui veut rendre le packaging plus vertueux

Demain
jeudi 25 mai 2023

Pierre-Yves Morvan, fondateur de la société AVEC

C’est dans une structure faite de bois et de métal, au milieu des pins, que s’est installée la jeune société AVEC (Avenir Vertueux Ensemble Créatif). Cette start-up fondée par Pierre-Yves Morvan propose aux entreprises une alternative au plastique : la cellulose. Grâce à son procédé innovant, AVEC a enregistré 100.000 euros de chiffres d'affaires, embauché 9 personnes en 9 mois et peut désormais produire plus de 5.000 pièces par jour.

« Quand on est seul sur un créneau, sans concurrent, on est soit une entreprise de génie, soit une entreprise qui court à sa perte. Pour l’instant, j’ai envie de penser qu’on rentre dans la première catégorie. » Ces mots, ce sont ceux de Pierre-Yves Morvan, fondateur d’AVEC. En juillet 2022, il a créé sa société avec l'ambition de produire de la cellulose moulée et de le faire, comme personne d'autre. « Il y a de très grosses structures en France qui travaillent ce matériau. Vous avez Ecofeutre, Omnipack et beaucoup d’autres. Mais leur procédé est très différent du nôtre. Il va nécessiter des moules métalliques et de chauffer les produits. Ce qui fait que le coût d’investissement de départ va être élevé et que les pièces vont avoir un bilan carbone relativement moyen. »

Des imprimantes 3D pour fabriquer ses pièces

Dans ses ateliers situés à Domolandes, Pierre-Yves Morvan, lui, utilise des imprimantes 3D pour fabriquer les moules qui vont ensuite lui permettre de concevoir les pièces en cellulose en fonction des différentes commandes (voir explications en haut de page). Après une carrière dans la métallurgie et l’aéronautique, Pierre-Yves Morvan a eu envie de se reconvertir dans un projet qui avait plus de sens et qui était plus proche de la nature. « J'avais cette volonté de me lancer à mon compte et de créer un modèle économique durable, qui réponde aux besoins d’un marché précis dans l’industrie. » Pierre-Yves Morvan réalise que de nombreux secteurs polluent et que cette pollution, vient essentiellement du plastique et notamment du packaging. Avec la cellulose, il fait le pari de fournir des alternatives au plastique qui soient à la fois économiques, robustes mais aussi durables. « Le packaging est le cadet des soucis de beaucoup d’enseignes. Nous on essaie de mettre en avant le fait qu’au contraire, c’est un énorme marché, de près de 30 milliards en France, qui va du transport, au stockage en passant par la mise en valeur du produit. »

Pour réussir à s'imposer dans ce secteur, Pierre-Yves Morvan se lance avec, comme objectif de départ, d'être rentable dans les 6 premiers mois. « J'ai investi 10.000 euros au capital d'AVEC, c'est tout. Je ne voulais pas faire de levée de fonds ou d'emprunt. Mon modèle économique était clair quand j'ai fondé la société : que mes commandes clients me permettent de rentabiliser le coût des machines. » Un modèle de départ qui est à la fois exigeant mais aussi plus responsabilisant, selon l'entrepreneur. « Aujourd’hui il faut être sur une marge brute assez significative pour pouvoir être rentable et amortir les investissements. On a la chance d’avoir une matière première et un coût énergétique qui sont extrêmement faibles ; évidemment, comme toute entreprise, on a la masse salariale qu’il nous faut piloter pour rester à niveau. Mais ça se pilote quelque part avec le volume d’activité et le prix de vente. »

10 000 pièces en 2 jours

Un volume d'activité qui permet rapidement à Pierre-Yves Morvan d'embaucher. En neuf mois, il embauche neuf salariés, à raison d'un par mois. Une équipe capable aujourd'hui de produire 10.000 pièces en deux jours. « On sort à peu près deux projets par jour. Deux nouvelles pièces par jour, qu'on aura entièrement conçues. A côté de ça, il faut qu’on puisse assurer les séries lorsqu’elles démarrent. Certains de nos clients ont des commandes qui représentent plusieurs milliers de pièces et il faut qu'on puisse les sortir très vite, généralement dans les jours qui suivent. » La société compte désormais une quinzaine de clients réguliers, dans des secteurs très variés : la cosmétique, l’industrie lourde, l’industrie du sport ou encore l’électroménager. « Le gros avantage de notre produit, c’est qu’il ne s’adresse pas à un marché de niche, c'est-à-dire qu’il se met partout. Nous avons entre deux et trois commandes par semaine. » D'ici à l'été 2023, le fondateur d'AVEC espère encore monter en cadence.

« Je voudrais qu'on arrive à sortir quelques dizaines de milliers de pièces par semaine, voire par jour plus systématiquement. L'idée est de produire plus tout en restant une entreprise à taille humaine et qui conserve ses valeurs. Pour y parvenir, on va devoir investir dans de nouvelles machines et dans l'humain. Si les commandes deviennent plus nombreuses et plus importantes, je ne veux pas qu'on se fasse déborder. » Pour Pierre-Yves Morvan, l'enjeu est également d’aller rencontrer des clients, qu’ils soient satisfaits des produits et qu'AVEC soit capable de remplacer, à terme et de manière pérenne, le polystyrène et le polyuréthane.

AVEC
Création : juin 2022
Effectif : 10  personnes