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We Days en Nouvelle-Aquitaine : aider les femmes à entreprendre

Écosystème
vendredi 17 juin 2022

Christine Panteix et Nathalie Le Roux, cofondatrices des We Days. Crédits : We Days

Jusqu’au 23 juin se déroule l’édition 2022 des We Days, sur toute la Nouvelle-Aquitaine. Un événement qui met les femmes entrepreneurs à l’honneur, mais aussi les acteurs locaux qui œuvrent pour la mixité dans l’entrepreneuriat. Entretien avec Nathalie Le Roux et Christine Panteix, respectivement directrice de La Ruche Bordeaux et des Premières Nouvelle-Aquitaine, qui coorganisent l’événement.

Pourquoi avoir créé les We Days, en 2019 ?
Nathalie Le Roux :
Lorsque nous nous sommes rencontrées avec Christine, l’une de nos premières discussions a porté sur les difficultés pour sourcer des femmes entrepreneurs, dans le cadre de nos programmes respectifs. Il y a certes un certain nombre de candidatures, mais on sent qu’il n’y a pas suffisamment de femmes qui osent entreprendre. Alors, comment leur faire savoir qu’elles ont les moyens, les capacités, le réseau ? Qu’il y a des dispositifs accessibles ou gratuits pensés pour elle ? Avec les We Days, notre objectif est d’abord de mettre en avant ce réseau existant. Les incubateurs, les financeurs, les clubs d’entreprises qui s’engagent pour plus de mixité dans les entreprises. Nous avons réussi à essaimer dans chaque département de Nouvelle-Aquitaine. Les premiers chiffres de 2022 montrent une cinquantaine d’événements sur chaque site, une quarantaine de partenaires et plus de 1.000 participantes. On remarque plus d’engagement, d’engouement cette année. D’un côté on travaille à faire connaître notre label au grand public, de l’autre, aux acteurs néoaquitains pour les inciter à créer des événements sur cette période. Avec un fil rouge, entendre des femmes témoigner de leur parcours, leurs difficultés et leurs « success-stories ».

Selon vos expériences, quels sont les freins, aujourd’hui, à l’entrepreneuriat féminin ?
N. L. R. :
Le premier, c’est la confiance en soi. Je pense que les femmes se posent des questions, se disent, « est-ce que l’entrepreneuriat est fait pour moi ? Est-ce adapté à mon rythme de vie, à ma vie de famille ? » ou même, « est-ce permis pour moi ? » Je grossis le trait, mais on retrouve beaucoup ces questions de légitimité, on a le fameux syndrome de l’imposteur qui est très spécifique aux femmes.

Christine Panteix : Lorsque des femmes vont parler de leur projet, en phase amont, les gens peuvent plus spontanément remettre en doute leurs capacités à le mener à bien. Alors pour quelqu’un qui a déjà des doutes, s’entendre dire « ah bon, tu crois que tu en es capable ? Comment feras-tu pour gérer ta famille ? » ça peut vite bloquer.

N. L. R. : Enfin, je dirais que le second frein majeur, c’est le rapport à l’argent, au risque. Dans les chiffres, on voit que les entreprises dirigées par des femmes sont plus rentables et pérennes dans le temps. Peut-être en partie car elles prennent moins de risque dès le départ. Mais on peut aussi raccrocher ce constat au fait qu’elles osent moins, demander des fonds ou de l’argent à une banque.

10 à 15% de femmes dirigeantes en France

A-t-on, justement, des données chiffrées sur l’entrepreneuriat féminin ?
C. P. :
En France, environ 40% des créateurs de micro-entreprises sont des femmes. Mais dès qu’on parle d’entreprises innovantes, ou qui ont des salariés, les statistiques baissent énormément – entre 10 à 15% de femmes dirigeantes. De mémoire, je crois que les femmes à la tête de sociétés de plus de 10 salariés représentent 12% de l’ensemble. Mais il y a de grandes disparités selon les territoires ! La Nouvelle-Aquitaine est assez dynamique, notamment parce qu’il y a un plan d’action régional sur l’entrepreneuriat des femmes, le PAREF. Il est porté par le Conseil régional, Bpifrance, BNP Paribas et la Caisse d’épargne depuis 2016. Autre explication, depuis dix ans la métropole bordelaise a vu beaucoup de nombreux arrivants. Chez les Premières, on a rencontré des femmes qui étaient cadres dans de grandes entreprises à Paris par exemple, qui ont suivi leur mari, muté ici, et qui n’ont pas trouvé d’emploi à leur niveau. Alors elles se lancent dans l’entrepreneuriat, mais généralement, après avoir essayé de décrocher un emploi salarié.

Le programme des We Days est accessible en ligne

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