Vins : Patriwine veut doubler son CA grâce aux grands crus classés - Premium

Peut-être avez-vous déjà entendu parler d’investissements financiers sur des grands crus classés. En bien, ou en mal, car cette activité est parfois affiliée à des arnaques. Loin de cette image négative, Patriwine, basée à Mérignac, est spécialisée depuis 2010 dans cette diversification patrimoniale pour particuliers. « Nos clients investissent dans des grands crus classés du Bordelais en caisse bois, présente le directeur général de Patriwine, Rémi Serié. Nous leur offrons un stockage au port franc de Genève pour permettre une exonération de TVA, ou dans notre entrepôt situé à Blanquefort. » Parmi les grands noms viticoles, on peut retrouver le château Smith Haut Lafitte en appellation Pessac-Léognan, le château Pavie en Saint-Emilion grand cru, le château Palmer en Margaux, ou le château Léoville Las Cases en Saint-Julien.L’activité de la société se concentre sur des investissements en primeur, c’est-à-dire des vins en cours d’élevage (dont le dernier millésime a été récolté en septembre 2020), mis en barrique, et qui ne seront livrés que 18 mois plus tard. « Les châteaux nous permettent de les vendre, reprend Rémi Serié. C’est là où le rendement est le plus intéressant. » Pour se rémunérer, Patriwine réalise une marge entre le prix auquel elle achète une bouteille, et le prix de vente. Un procédé réglementé car ce sont les châteaux eux-mêmes qui fixent le prix consommateur. « Ce sont eux qui guident nos marges », résume Rémi Serié.Une rareté qui crée de la valeur La durée de détention moyenne est de cinq ou six ans. À ce moment, le particulier détenteur d’une caisse de vin peut chercher à la revendre pour réaliser une plus-value. D’après Rémi Sérié, ces dernières années les rendements moyens étaient aux alentours de 6 % par an. « Avant de proposer un investissement à nos clients, nous réalisons une sélection de références, où l’on a une optique de rendement la plus élevée possible. » En moyenne, un particulier investit 10 000 euros chez Patriwine. Mais au fait, pourquoi investir dans les vins ? À cette question le directeur général apporte deux éléments. Premièrement, l’indice des grands vins de Bordeaux a progressé de 5,6 % en 2020. « On a un rendement fluide, toute l’année, qui progresse ». Ensuite, la quantité des millésimes se raréfie d’année en année, conséquence – entre autres – du réchauffement climatique. « La demande est là et la rareté s’installe, ce qui donne des prix qui évoluent très rapidement. » A noter néanmoins que Patriwine ne garantit aucune plus-value. « Il y a toujours un risque dans l’investissement, justifie Rémi Serié. Nous faisons juste des observations par rapport à ce qu’il s’est passé ces dernières années. Mais le risque est un peu moins important sur les derniers millésimes, car les châteaux ont décidé d’être un peu plus raisonnables et de baisser leurs prix. » L’AMF tente de limiter les arnaques Consciente des nombreuses arnaques dans ce secteur, avec des entreprises disparaissant du jour au lendemain par exemple, l’Autorité des marchés financiers (AMF) demande aux professionnels, depuis deux ans, qu’ils se mettent en conformité avec plusieurs éléments. Depuis décembre 2020, Patriwine est agréée par la structure, et apparaît sur sa liste blanche. « Rien que l’année dernière 80 sociétés ont été mise sur liste noire et une seule sur liste blanche. Nous conseillons aux investissements d’aller consulter cette liste pour ne pas faire n’importe quoi », explique Rémi Serié, citant l’exemple de la société 1885.com, qui proposait à ses clients durant des années des vins qu’elle n’achetait pas. Montant du préjudice : 40 millions d’euros, pour 11 000 clients lésés.Objectif, doubler le CA Entre ses deux entrepôts, Patriwine stocke près de 20 000 caisses, pour environ 20 millions d’euros. Et chaque année, ce sont environ 7 000 nouvelles bouteilles qui font leur entrée. La clientèle, elle, est majoritairement francophone. Depuis son agrément, la société poursuit un objectif ambitieux : doubler son chiffre d’affaires, qu’elle ne dévoile pas, d’ici deux ans. « On compte d’ailleurs s’orienter vers la Chine, explique le directeur général. Autant en termes d’investissements que de revente, car les vins que nous proposons sont très, très demandés sur ce marché. » En ligne de mire, également, le Royaume-Uni, la Belgique ou la Suisse.« Nous avons deux concurrents sur le marché, réfléchit Rémi Serié. Cavissima qui est plus orientée vers une optique de consommation, avec des bouteilles dès 5 euros, et U’Winevest qui propose un ticket d’entrée beaucoup plus élevé. » Patriwine, elle, propose un investissement dès 500 à 1 000 euros.PatriwineBasée à Mérignac5 salariésCA : n. c. www.patriwine.fr

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