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Transitions et développement économique : les chantiers de la Région pour 2022

Écosystème
lundi 10 janvier 2022

Santé, sérénité et fraternité : les voeux d'Alain Rousset sous-tendent la présentation de sa feuille de route pour 2022 - photo MB

Alain Rousset, président de Nouvelle-Aquitaine, a profité de ses vœux à la presse pour dérouler les principaux chantiers de l’action régionale en 2022. Avec, en principaux points d’orgue, la préparation d’une nouvelle feuille de route dédiée aux transitions, environnementales, économiques ou sociales, et toujours l’ambition affichée de faire de la conquête technologique un levier de réindustrialisation.

Deux heures d’allocution, trois souhaits, douze grands chantiers - et presque autant de digressions : Alain Rousset s’est livré vendredi 7 janvier au traditionnel exercice des vœux à la presse, avec en fil rouge un triptyque - santé, sérénité et fraternité - dont chacun des pans illustre à sa façon l’un des axes directeurs de l’action régionale. Concernant la santé, vœu de circonstance s’il en est, le président de région a dans un premier temps appelé à la vaccination massive, avant de regretter que la France, nation de Pasteur, n’ait pas été capable de fabriquer son propre vaccin. Sur ce terrain, Alain Rousset reste fidèle à sa logique de One health, avec l’ambition de réunir les mondes de la santé humaine et vétérinaire autour d’outils de recherche et d’industrialisation communs. Suivant les recommandations récemment formulées par un groupe de travail dédié, il confirme vouloir porter, en parallèle des projets déjà engagés avec l’université de Limoges, la création d’un campus dédié aux biotechnologies, dont l’emplacement reste à déterminer, pour favoriser l’émergence de médicaments d’avenir biosourcés, et doubler les capacités de formation de l’actuelle école ENSTBB.

« La sérénité, c’est une certaine manière d’avoir confiance en l’avenir. Elle suppose de rompre avec une pratique comptable, ultra libérale, de notre système de santé et de l’éducation », détaille le président de Nouvelle-Aquitaine. Toujours prompt à regretter que la France, contrairement à d’autres pays européens, n’ait pas fait le choix de ne pas déléguer aux régions ces compétences, il promet que la région poursuivra sa politique interventionniste dans ces deux domaines, à la hauteur du périmètre qui est le sien. . « L’éducation nationale réduit le nombre de professeurs quand le nombre d’élèves baisse. Pour nous, la baisse du nombre d’élèves suppose qu’au contraire nous redynamisions le projet, en y mettant des moyens plus forts. C’est ce que nous avons fait à Felletin, en injectant 46 millions d’euros pour lancer l’école régionale du patrimoine. Je souhaite faire des lycées des universités de proximité, pas simplement avec les BTS, mais avec des formations à bac +3 ou bac +5, pour régler, entre autres problématiques les questions d’éloignement et de logement qui sont des freins à l’ascenseur social », affirme l’élu socialiste, qui renouvelle par ailleurs le vœu, formulé lors de la pose de la première pierre de l’école Elisa Aerospace, de doubler le nombre d’ingénieurs formés dans la région.

Vers une feuille de route Neo Terra II

La fraternité serait quant à elle une affaire de confiance, mais aussi de respect, vis-à-vis de l’autre comme de la nature, sujet que la région souhaite adresser avec une nouvelle feuille de route à la fois sociétale et environnementale. « Notre stratégie n’est pas de simplement écrire l’avenir, mais aussi de nous adosser à un potentiel incroyable que beaucoup de pouvoirs publics ignorent, nos scientifiques », estime Alain Rousset. Baptisée Neo Terra II, le projet reprendra les fondamentaux de Neo Terra, enclenché en 2019, avec une vaste consultation d’experts visant à « objectiver, documenter, convaincre et renseigner les élus que nous sommes sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique ». En pratique, la région souhaite établir une stratégie d’appropriation des enjeux liés à la transition écologique en y intégrant cette fois des facteurs sociétaux, appuyée sur des indicateurs concrets et sur l’avis d’un conseil scientifique, pour ensuite orienter ses crédits vers des projets considérés comme responsables. « J’ai par exemple besoin que les professionnels et les scientifiques nous aident à définir comment passer de l’agriculture à l’agroécologie. Le bio n’est pas forcément la solution, il n’y a qu’à voir les taux de cuivre relevés dans certaines parcelles de vignes », illustre le président.

L’accompagnement régional au monde économique est présenté dans ce contexte à la fois comme un levier et une finalité corollaire de ces différents sujets pour dynamiser les territoires, favoriser l’emploi et mettre l’innovation au service des grands enjeux de sociétaux. Des cellules souches de Treefrog aux perspectives offertes par l’avion vert en passant par la « dédieselisation » des transports ferroviaires, Alain Rousset joue ici sa partition favorite, en se félicitant par exemple que la Nouvelle Aquitaine accueille les projets d’ACC en matière de batteries automobiles, ou que le bassin de Lacq, en Béarn, s’apprête à profiter de 400 millions d’investissements soutenant des projets liés à la transition énergétique. Au passage, il évite l’écueil de l’angélisme sur l’hydrogène ou le photovoltaïque massif, dont les promesses comptent autant d’adeptes que de contempteurs. « Il est probable que la solution soit un bouque de formules. L’essentiel est qu’on s’appuie sur une ressource carbone renouvelable et non fossile ».