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Tourisme : le grand bilan 2020 de la métropole bordelaise

Écosystème
mardi 02 mars 2021

La place de la Bourse - Crédit Adobe Stock ivoderooij

L’office de tourisme de Bordeaux Métropole a présenté le bilan touristique de 2020. Sans surprise l’année a été un coup dur pour les professionnels des différents secteurs mais en 2021, la relance se veut locale et nationale.

Les premiers chiffres donnés par l’OTCBM dans son bilan sont ceux de l’office lui-même. En 2019 642.000 personnes avaient franchi la porte de l’espace d’accueil près des Quinconces, contre 172.000 en 2020 (-73%). Habituellement la clientèle étrangère représente plus de la moitié de la fréquentation, elle a chuté l’année dernière à 26% soit à peine trois points de plus que les touristes girondins.

« Bordeaux avait atteint un certain seuil en 2018 et 2019, rappelle le directeur général de l’office de tourisme, Olivier Occelli. Avec 9,5 millions de touristes par an avant la crise, le port de la lune était l’une des villes avec le plus fort taux d’occupation en France, voire la deuxième ville après Paris. 2020 aurait dû être une année exceptionnelle grâce aux événements d’affaires prévus, aux rendez-vous grands publics mais aussi sportifs. Cela montre à quel point le tourisme est un secteur économique important pour la métropole. »

Musées, châteaux viticoles, circuits touristiques…

Les musées sont les lieux culturels de la Ville ayant enregistré la baisse de fréquentation la moins importante en 2020 : 57% de visiteurs en moins soit 638.000 entrées, contre 1,5 millions en 2019. « Nous avons eu une petite bouffée d’air frais avec les Bassins de Lumières, reprend Olivier Occelli. Près de 430.000 entrées ont été enregistrées, ce qui en fait le site culturel le plus fréquenté de l’agglomération sur l’année. »

La fréquentation des monuments de Bordeaux a elle dégringolé de 74%, tout comme les circuits touristiques avec -70% de visiteurs. « Les visites ont évidemment pâti de la crise, et nous avons tenté de les adapter à l’OTCBM, reprend son directeur. Notamment sur des thématiques insolites, pour attirer la clientèle locale. Cela a amorti les pertes avec un chiffre d’affaires de -30% sur l’année. Néanmoins les guides conférenciers, salariés comme indépendants, sont en grande difficulté aujourd’hui. »

Concernant l’œnotourisme, l’année a été rude car la clientèle étrangère, d’ordinaire majoritaire, n’a logiquement pas été au rendez-vous. Sur un panel de 40 châteaux viticoles, adhérents à l’OTCBM, le nombre de visiteurs a chuté en moyenne de 70%. « Cependant les visites dites "sèches", c’est-à-dire indépendantes et sans lien avec un opérateur touristique, ont montré de belles perspectives en 2020, précise Olivier Occelli. Les boutiques des châteaux ont pour certaines très bien fonctionné et la clientèle française est souvent repartie avec des caisses de vin dans le coffre de la voiture. »

Les opérateurs de croisière sont dans l’attente

Le secteur des croisières était à l’arrêt l’année dernière. Seule une compagnie, celle du Ponant, a maintenu quelques croisières maritimes et a réalisé 11 escales à Bordeaux pour 800 passagers. Un nombre bien loin des 42.000 touristes répartis sur les 53 escales enregistrées en 2019, dont 43 à Bordeaux centre. « En décembre, 67 escales étaient prévues pour cette année, mais une vingtaine sont d’ores et déjà annulées, précise le directeur de l’office de tourisme. »

« Les balades fluviales sont aussi touchées par la crise, avec une fréquentation en baisse de 80%. » Pour Syméon Gurnade, directeur de l’entreprise Bordeaux River Cruise, la période est très compliquée pour ses salariés. « Nous sommes à l’arrêt complet, et certains professionnels voient le départ de leurs collaborateurs car ces derniers vont trouver du travail ailleurs, se remettent en question. Il nous faut recruter de nouveau pour être prêt quand l’activité repartira. »

Une année pourtant de bon augure pour les rencontres professionnelles

Les rencontres professionnelles annonçaient pourtant une année record avant d’être complètement à l’arrêt, car 20 congrès de plus de 2.000 participants étaient prévus. Le Bordeaux Convention Bureau a identifié en 2020 277 nouveaux organisateurs d’événements potentiels contre 516 en 2019 ; et l’équipe a travaillé sur 133 projets d’événements contre 293 l’année d’avant. L’activité a chuté de 70%, mais au-delà du simple constat, « les appels d’offres habituellement lancés pour candidater à moins 3, 4 ou 5 ans sont en standby », précise l’office de tourisme dans son bilan.

Malgré la crise Stéphane Kintzig, directeur général de Congrès Expositions Bordeaux, se dit « convaincu que l’on va sortir renforcés de cette crise ». « Mais les professionnels de notre secteur ont besoin d’une perspective de sortie, d’une date de redémarrage », martèle-t-il.

Le secteur des CHR accuse le coup

Depuis 2011, la CCI Bordeaux Gironde réalise son baromètre de l’hôtellerie. 3,74 millions de nuitées ont été enregistrées en 2020 sur la métropole bordelaise, soit 41% de moins qu’en 2019. Les hôtels encaissent une perte de nuitées de 50%, quand les résidences hôtelières amortissent le coup (-32%). Le nombre de logements Airbnb mis à la location passent de 10.000 à 8.000 sur 12 mois.

En chiffres : le taux d’occupation des hôtels termine à 31% en cumulé, soit une diminution de 55% par rapport à 2019. 62% de la clientèle vient pour les affaires, contre 38% pour les loisirs. La clientèle européenne est en recul de 7 points, et l’internationale est presque inexistante (1%).

Selon l’OTCBM les scénarios de reprise de l’activité sont directement liés au déploiement des vaccins. Sur 2021 et 2022 les taux d’occupation devrait repartir à la hausse, avec un retour à la normale envisagé pour le moyen de gamme, l’économique et les résidences hôtelières en 2022 et 2023.

Maintenir l’accompagnement pour la relance

L’OTCBM se prépare d’ores et déjà à une reprise de l’activité touristique pour cette année. Différentes opérations déjà amorcées à l’automne dernier seront redéployées, pour inciter les habitants de la région et de l’Hexagone à venir visiter Bordeaux. Mais surtout, les réflexions se portent sur « le tourisme de demain ». « Il est absolument nécessaire de se préoccuper de l’impact environnemental du tourisme, d’affaires comme de loisirs, affirme Brigitte Bloch. Il me semble important que Bordeaux soit l’une des premières métropoles à afficher un caractère distinctif en ce sens. »

Cette année une gouvernance partagée sera mise en place par l’OTCBM avec tous les acteurs de la filière touristique. Un premier forum participartif sur le tourisme durable sera organisé, mais aussi un plan d’actions et une feuille de route à cinq ans pour mettre en forme la stratégie touristique métropolitaine.