Tourisme : l'association de professionnels Great à la conquête des Français - Premium

Great, c’est l’acronyme de « groupement des entreprises des activités de tourisme ». Pour le cofondateur et président Pierre-Jean Romatet, l’idée a germé durant le premier confinement, d’un sentiment de frustration. « Lorsque nous entendions parler de tourisme, nous entendions parler du transport avec les compagnies aériennes, ou des CHR (cafés hôtels restaurants), représentés par leur syndicat l’UMIH. Or le troisième maillon manquant de cette grande chaîne touristique, c’est celui des activités de tourisme. » Lui-même fondateur de l’agence bordelaise A la Française, qui propose des excursions en Gironde principalement et partout sur l’Hexagone, il subit de plein fouet les effets de la crise. « L’enjeu de Great a été de fédérer les professionnels des activités de tourisme, car jusqu’à maintenant nous n’étions pas forcément représentés, il n’y avait pas d’initiative globale capable de porter la voix de notre secteur. » La structure lancée en juillet 2020 compte une centaine d’adhérents comme le zoo de Thoiry en Île-de-France, le château Marquis de Terme en Gironde (grand cru classé), ou l’entreprise Bordeaux City Tours qui propose de visiter le port de la Lune dans un bus impérial. Valoriser le patrimoine français… Auprès des Français « Nous avons mobilisé nos adhérents sur un sujet prépondérant pour les mois à venir : la commercialisation de nos offres, reprend Pierre-Jean Romatet. Actuellement nous n’avons pas d’autre choix que de nous tourner vers une clientèle plus proche que d’habitude, c’est-à-dire française ou frontalière. Alors que pour beaucoup d’acteurs du tourisme, notamment en Gironde avec l’œnotourisme, la majorité de la clientèle est étrangère ! Pour ma part elle représente 90% de mon activité. » Après plusieurs mois de travail, Great lance ce lundi 1er mars un catalogue d’offres à destination des agences de voyage, hôtels et plateformes touristiques. « Cela va leur offrir des débouchés supplémentaires pour vendre des produits, et nous, ça va nous faire vivre. Il est aujourd’hui difficile de faire matcher les professionnels des activités de tourisme avec ces opérateurs, car en réalité nous sommes une constellation de petites boîtes partout sur le territoire qui sont difficiles à trouver. » Pierre-Jean Romatet se dit convaincu du succès de ce catalogue comme relai de croissance en 2021, mais aussi à long terme. « Nous étions le premier pays touristique dans le monde avant la crise, et si les Français aiment voyager à l’étranger, ils sont assez peu connectés avec leur patrimoine. Penser le tourisme de demain et défendre les professionnels Parmi les différents axes de réflexion de l’association, les adhérents ont monté depuis novembre plusieurs groupes de travail sur le tourisme de demain. Améliorer la connaissance des professionnels du secteur, les conditions d’accueil, les bonnes pratiques ou encore se professionnaliser davantage : tout autant de thématiques sur lesquelles les adhérents se penchent. « Je ne sais pas à quoi cela aboutira. Peut-être une charte, un manifeste ? En tous cas c’est une vraie richesse pour nous. Je me retrouve à échanger avec des personnes qui sont mes concurrents, à qui je n’aurais peut-être jamais parlé. Mettre nos connaissances en commun est un grand pas et c’est dans un moment de crise que l’on se regroupe pour un objectif, en l’occurrence notre survie. » Mais la réflexion n’est pas le seul levier de Great, qui vient d’intégrer le Comité de la filière tourisme, présidé par le Secrétaire d’Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne. « La prochaine réunion est demain, mardi 2 mars, et nous y serons pour défendre nos professions et faire remonter nos besoins. Ce sont des actions conjoncturelles que nous comptons mener auprès de l’Assemblée Nationale, de Bercy, de l’Elysée. » Une année 2021 encore compliquée ? Si l’année 2020 a été catastrophique en termes de pertes d’exploitation, pour Pierre-Jean Romatet 2021 ne sera pas forcément l’année de la reprise. « Une question se pose : quand verrons-nous s’enclencher une reprise de l’activité ? Il faudra je pense attendre 2022 avant que la clientèle étrangère ne revienne vraiment, et j’ai peur que 2021 marque une période de jointure, que l’on n’ai plus les aides suffisantes sans avoir la clientèle nécessaire. » Pour un secteur économique qui joue sa survie entre avril et octobre, plus les semaines passent et plus les inquiétudes s’installent. « Surtout avec les fermetures des frontières. Tout ça n’est pas de bonne augure, mais nous espérons quand même », conclut le président de Great. Great

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