Tourisme : la destination Bordeaux tire le bilan d’une année 2021 contrastée - Premium

Un rapide survol des chiffres 2021 compilés par les acteurs du tourisme bordelais montre que l’année se situe, pour ce qui est des chiffres, à mi-chemin entre 2020, marquée par la première phase de la crise sanitaire, et 2019 qui, avec 9 millions de touristes à l’échelle de la Métropole, faisait figure d’année record. « S’il faut retenir quelque chose de cette année, c’est que l’économie touristique a su s’adapter d’une façon exemplaire grâce à la mobilisation de tous ses acteurs », a salué vendredi matin Brigitte Bloch, présidente de l’Office de tourisme et des Congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM), lors de la présentation de son bilan annuel. Entre l’annulation de certains grands rendez-vous, la mise en place du pass sanitaire, et les périodes de reconfinement, l’année n’a effectivement pas été de tout repos, particulièrement sur le premier semestre. Le secteur a cependant amorcé sa reprise sur la deuxième moitié de l’année, d’abord pendant l’été grâce à la clientèle loisirs, puis entre septembre et novembre grâce à la reprise du tourisme d’affaires. Une clientèle loisirs essentiellement nationaleTémoin du retour des touristes, l’office de tourisme indique avoir accueilli 233.000 visiteurs sur l’année, soit 33% de plus qu’en 2020. Sa fréquentation ne représente cependant que 36% de l’affluence enregistrée en 2019, en raison de la plus faible proportion des touristes étrangers. « Nous avons vu les allemands, les suisses, les hollandais et les espagnols revenir, mais il nous a manqué les touristes britanniques et ceux des destinations plus lointaines », indique Olivier Occelli, directeur général de l’OTCBM. Une carence attendue, qui a conduit l’organisme à concentrer ses actions sur la clientèle nationale et le tourisme de proximité. Les équipements culturels de la ville, fermés jusqu’au 19 mai 2021, enregistrent quant à eux 1,1 million d’entrées sur l’année, un chiffre en hausse de 10% sur un an (dopée par les Bassins de Lumière), mais qui reste en retrait de 18,5% par rapport à 2019. Le tourisme fluvial a quant à lui réuni 4.800 passagers sur 79 croisières, soit moitié moins qu’en 2019. Les paquebots des croisières maritimes ont également manqué à l’appel, avec 19 escales enregistrées en 2021, mais 37 escales sont d’ores et déjà prévues pour la saison estivale 2022.Un tourisme d’affaires porté par de grands événementsLa période de rentrée a quant à elle signé le retour des grandes conventions. Les congrès HLM, de l’ordre des experts comptables et de l’association des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) ont ainsi réuni à eux seuls quelque 20.000 participants. Sur une année réduite à quatre mois d’activité réelle, l’office de tourisme indiquent avoir accueilli l’équivalent de 332.000 journées congrès, un volume près de trois fois supérieur à celui enregistré en 2020. La baisse par rapport à 2019 s’établit à -34%, mais les perspectives s’annoncent favorables, même si les deux premiers mois de 2022 se sont révélés difficiles. « Dès 2021, nous avons pu engranger des événements pour les années à venir, jusqu’en 2024. Pour l’instant, il n’y a pas d’annulation prévue, et les portefeuilles sont plutôt bien remplis, on s’attend donc à une belle année », explique Olivier Occelli. Même son de cloche du côté de Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB), qui opère notamment le parc des expositions et le palais de l’Atlantique voisin. « Nous avons en ce moment six événements qui tournent sur nos cinq sites, les indicateurs sont enthousiasmants, confirme Stéphane Kintzig, son directeur général, qui dégage deux enseignements de cette période de crise. On observe une montée très forte de la demande d’expériences. Les participants sont en attente d’immersif, de chaleur et de contact, et la qualité de l’accueil revêt un intérêt primordial. On voit également monter l’importance du caractère durable et responsable de la destination, qui fait maintenant partie des critères de choix au même titre que l’accessibilité, la capacité d’accueil ou la sécurité ». Hébergement et restauration : un dynamisme retrouvé 24% par rapport à 2020, -27% par rapport à 2019 : les 4,6 millions de nuitées marchandes enregistrées à l’échelle de la métropole confirment la tendance générale, avec toutefois un périmètre revu à la hausse, puisque Bordeaux s’est récemment enrichie de plusieurs nouveaux établissements, notamment dans la zone des Bassins à flot. Entre octobre et décembre, leur nombre avoisine celui de 2019, ce qui ramène la baisse sur le deuxième semestre à seulement -13%. Sur l’année, l’hôtellerie affiche un taux d’occupation cumulé de 46%, en recul de 34% par rapport à 2019, mais supérieur de trois points à celui de la moyenne des métropoles régionales en France. Si aucune étude ne mesure avec précision la fréquentation du secteur hôtellerie restauration dans son ensemble, ce dernier témoigne lui aussi d’un certain dynamisme, avec l’ouverture de 700 établissements supplémentaires en Gironde depuis 2019. « C’est assez incroyable compte tenu du contexte », salue Laurent Tournier, vice-président de l’Umih 33, le syndicat professionnel des secteur cafés, hôtels, restaurants et discothèques, pour qui la restauration doit désormais faire face à deux défis : le recrutement et l’attractivité auprès des jeunes d’une part, et l’adaptation face aux nouveaux modes de consommation, induits notamment par l’avènement du télétravail.2022 : déjà quelques jalons marquantsAuréolée de son récent prix de capitale européenne du « smart tourism », Bordeaux Métropole votera le 25 mars prochain une feuille de route dédiée au développement du tourisme durable, portée par Brigitte Bloch. La Chambre de commerce et d’industrie prépare quant à elle l’installation d’une commission dédiée au sujet, qui sera présidée par Odile Candessanche, la gérante des bus à impériale Bordeaux City Tours. Aux opérations pilotées par l’office de tourisme s’ajouteront enfin de grands événements tels que Bordeaux fête le vin (juin 2022), l’arrivée de l’exposition Picasso à la Cité du Vin (à partir du 15 avril) et plusieurs grands congrès en fin d’année, laissant augurer une belle saison 2022… sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire et des conséquences de la guerre en Ukraine.

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