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Sur les quais de Bordeaux, des pontons équipés de bornes électriques pour le transport fluvial

Écosystème
mardi 18 janvier 2022

Le ponton Ariane, situé sur les quais au niveau des Chartrons, sera mis en service en mars prochain. Crédits : MB

Bordeaux Métropole poursuit sa politique fluviale, et a confié à Enedis l’installation de bornes électriques sur quatre pontons des quais. Des infrastructures censées réduire la consommation de fioul des bateaux, mais aussi les nuisances sonores.

Rendez-vous était donné dans un froid mordant, ce mardi matin, sur les quais de Bordeaux. Au niveau du marché des Chartrons, le brouillard n’a pas découragé les équipes de Bordeaux Métropole et d’Enedis ; venues présenter à la presse l’avancé d’un chantier à presque 6 millions d’euros : l’équipement de quatre pontons en bornes électriques. Objectif ? Permettre à des bateaux de venir se raccorder à l’électricité directement le long des quais. Toutefois, on ne parle pas ici des impressionnants paquebots qui viennent rendre visite au Port de la Lune aux beaux jours ; car les installations seraient trop intrusives, puissantes et coûteuses. Surtout, il s’agit de la compétence du Grand Port Maritime de Bordeaux et non plus de celle de la Métropole. Sont concernés, donc, les paquebots fluviaux, les grands voiliers pour leurs escales, les navires militaires, les bateaux de mer de petite taille et les grands yachts.

Pour la Métropole, qui compte une délégation « valorisation du fleuve, des franchissements et du rééquilibrage rive droite », ce chantier doit accompagner le développement du tourisme et de l’économie autour du fleuve. « Peut-être qu’avant on tournait un peu le dos à la Garonne, mais aujourd’hui il s’agit de bénéficier de tout son apport et sa richesse », commente Jean Touzeau, vice-président de Bordeaux Métropole en charge de la délégation. En 2019, avant la crise sanitaire, le tourisme fluvial à Bordeaux représentait 26.000 passagers, et 200 croisières allant d’une semaine à 10 jours, au départ des quais.

Une puissance de 250 kVA par borne

Pour Enedis, ce chantier est « exemplaire », de par son caractère unique. Jusqu’à peu, « il n’existait pas en France de solutions adaptées pour la recharge spécifique de ces bateaux », précise-t-on dans le communiqué. « Il est nécessaire, pour réaliser la transition écologique, de mettre en place un certain nombre d’usages, explique Jean Paoletti, directeur régional Enedis Aquitaine. Ici, on parle de plusieurs millions d’euros investis pour faire qu’il y ait moins de CO2 à Bordeaux. » Sur les 5,8 millions d’euros du chantier, la Métropole porte la quasi-totalité des investissements (5,2M€) ; et Enedis y participe à hauteur de 600.000 euros. Selon les études réalisées, 500 litres de fioul seraient économisés par jour et par bateau en moyenne. « L’usage de l’électricité représente aujourd’hui 25% de la facture d’énergie, et cela passera en 2050 à 65%, reprend Jean Paoletti. Il y a un énorme travail à réaliser, à la fois sur les travaux d’accompagnement et sur la maîtrise de l’énergie. »


Pour respecter les normes de l'Unesco, le poste de transformation est construit sous les quais. Crédits : MB

Le ponton Ariane est doté de trois bornes, permettant le branchement de trois bateaux, et chacune délivre 250 kVA (kilovoltampères). « Cela correspond aux besoins d’un bateau, mais certains plus grands nécessitent deux bornes », précise-t-on du côté d’Enedis. Un système qui se développe notamment à Paris ou Royan, et qui réduit, hormis les nuisances sonores, les nuisances olfactives. « Cela évite aussi le ravitaillement en fioul à Bassens », complète Jean Touzeau.

Les deux prochains pontons en 2023 et 2024

Une première borne a été déployée en 2020 sur le ponton Albert Londres. « Cela s’est traduit par la non-combustion de près de 200.000 litres de gazole conventionnel », précise la Métropole. 405 tonnes de CO2 ont été évitées, cette année-là, par le bateau « Cyrano de Bergerac ». Le ponton Ariane, en cours d’aménagement, sera lui prêt à fonctionner d’ici le mois de mars prochain. Les quais de Bordeaux étant inscrits au patrimoine de l’Unesco, et pour coller aux contraintes imposées par un tel classement, Enedis construit en ce moment le poste de transformation en souterrain. Directement sous les quais, il comptera une hauteur sous plafond de 2,5 mètres, et une surface au sol de 30 m². Deux autres pontons seront équipés d’ici deux ans : le Jefferson (au niveau du Hangar 14) en avril 2023, et le Lafayette (au niveau du skatepark), en avril 2024.

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