« Fabriqué en France » : Sollen fait le pari de la Nouvelle-Aquitaine

Durant 15 ans, Aurélien Hivonnet a vécu en Asie. Cet entrepreneur y a d’abord lancé une marque de meubles baptisée Meeloa, fabriqués en Chine et distribués quasi-exclusivement en France. Mais après être rentré en France au début de l’année 2020, et s’être installé en région bordelaise, le chef d’entreprise a décidé d’entamer une nouvelle aventure : Sollen. « Je me suis posé la question de relancer une marque de mobiliers, avec des partenaires régionaux, pour une fabrication totalement différente », se remémore-t-il. Fini le « made in China », et bienvenue le « fabriqué en Nouvelle-Aquitaine ». Aurélien Hivonnet décide d’arrêter le développement de Meeloa, et ne conserve aujourd’hui qu’un seul client grand compte avec lequel il est engagé : Citroën. « La production de meubles en Chine est aujourd’hui minimale », précise l’ancien expatrié.

Deux fabricants basés dans la région

Retour à Sollen. Après avoir obtenu une aide de la Région et s’être rapproché d’une agence de design bordelaise, trois modèles de fauteuils voient le jour. « Ensuite, la question de la fabrication s’est posée, déroule Aurélien Hivonnet. En France il y a un vrai savoir-faire, des fabricants avec des capacités de production existantes, et qui étaient – à une époque -, florissantes. Ça l’est un peu moins aujourd’hui mais si on y travaille, j’en suis convaincu, il sera possible de faire de belles choses. » Aujourd’hui, donc, Sollen travaille avec deux sociétés labellisées Entreprises du patrimoine vivant (EPV). L’une, Lécuiller, est basée en Charente-Maritime et est spécialisée dans le contre-plaqué. L’autre, Bastiat, fabrique depuis Hagetmau (Landes), les mousses et tissus des sièges.

Les produits, destinés « à un public sensible au fabriqué en France », se positionnent sur le segment des meubles haut de gamme, sans être luxueux. « Pour l’instant nous en sommes au démarrage et nous réalisons de petites séries, précise le fondateur de Sollen. C’est presque du fabriqué à la demande, nous avons vendu une vingtaine d’articles depuis décembre. Une fois que la machine sera lancée, nous créerons un stock tampon de quelques dizaines de pièces non finies, car nos acheteurs ont la possibilité de choisir le tissu et les finitions des produits. »

Attaquer le marché européen en 2023

Mais pour « lancer la machine », il faut être connu. Sollen se positionne sur un segment BtoC, avec la volonté d’y rester. « Nous devons travailler énormément sur notre notoriété car nous visons une cible exigeante, reprend Aurélien Hivonnet. Pour l’instant nous exposons des modèles de présentation à l’espace Héméra Ravezies, dans nos locaux, mais nous prévoyons de mettre en place des showrooms car les gens qui nous contactent ont besoin de tester les produits. » Ces espaces d’exposition pourraient être développés à Paris, Lyon et en région PACA ; et la marque espère bénéficier de prescripteurs (agences et design d’intérieurs) pour accroître sa notoriété.

Objectif : avoir vendu, à la fin de l’année, entre 200 et 300 unités ; et atteindre un chiffre d’affaires d’environ 300.000 euros. « Si on atteint ce palier on devrait être rentable », ambitionne Aurélien Hivonnet. L’année prochaine, le fondateur de Sollen se voit déjà tourné vers le marché européen, et notamment l’Angleterre, l’Allemagne ou des pays du nord tels que le Danemark ; pour doubler son chiffre d’affaires. « Pour l’instant nous nous finançons sur fonds propres et je ne prévois pas de changer cette stratégie, conclut le chef d’entreprise. Nous devons nous faire connaître, avant tout, je pense que la clef de notre réussite est là. »

Sollen
Basée à Bordeaux
5 salariés : CA : n. c.