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Réouverture des boîtes de nuit : les patrons sur la piste

Demain
mardi 06 juillet 2021

Une nuit au Hangar FL - Crédits : Anamorfilm

Après 16 mois de fermeture, les boîtes de nuit rouvrent le 9 juillet. Entre un protocole sanitaire strict et l’envie des clients de retrouver les pistes, les directeurs bordelais de La Plage,du Hangar FL et du Pachanga témoignent alors que la crise du Covid-19 menace toujours ces hauts lieux de la nuit.

« Nous n’avons reçu aucune aide pendant sept mois ». Patrick Lalanne, directeur de l’iconique boîte de nuit La Plage, explique qu’entre « mars et septembre 2020 » son établissement a dû survivre par ses propres moyens même si Bordeaux Métropole est entrée dans la danse. Sur tous ces mois de porte close, « La Plage a perdu presque 9 millions d’euros », ajoute-t-il. Aujourd’hui encore, l’incertitude règne : « pour ouvrir, je dois attendre la décision de la commission de sécurité qui se tiendra le 8 juillet ». 

Nouvelles activités professionnelles

Afin de pallier le manque de revenus, Patrick Lalanne a décidé de « créer deux magasins de primeurs ». « On a bien été obligés de manger et cette activité m’a permis de vivre ». Il n’est pas le seul à s’être lancé dans une nouvelle aventure professionnelle. Philippe Bernard, directeur du Hangar FL, a « repris un restaurant », finalement fermé suite aux mesures gouvernementales.

Philippe Bernard se montre clément envers l’exécutif : « le gouvernement nous a fait survivre » grâce aux aides. « On a touché le PGE (prêt garanti par l’Etat, NDLR) », affirme-t-il. « La Région nous a versé les aides maximums ». Du côté des jauges, il estime que celle instaurée à 70 % lui permettra de faire correspondre son chiffre d’affaires au même taux ou un peu en-deçà. Le son de cloche diffère chez Patrick Lalanne qui demande à l’Etat « au moins le recouvrement de nos frais à 100 % ». « On se retrouve endettés, d’autant plus que nous n’avions pas de crédit auparavant ».

Le patron du Pachanga, Charlie Martin reconnaît aussi que « l’Etat l’a aidé » lors de cette période inédite. Néanmoins, « les pertes sont énormes ». Avant la crise sanitaire, la boîte de nuit du Quai de Paludate, avait un chiffre d’affaires d’environ 600 000 euros par an. « Actuellement, je paye des intérêts pour rembourser mon PGE », poursuit-il. Son maître-mot demeure le « travail ». « Il faut juste faire attention à ce que les test et les vaccins soient à jour » afin d’entrer au sein de la discothèque.

Le retour des clients

La principale difficulté pour les discothèques reste l’accueil des clients. Avec l’application du pass sanitaire, Patrick Lalanne s’interroge sur leur présence à moyen et long terme. « Nous subissons un protocole d’enfer alors que les bars et les restaurants n’en ont plus ». Il considère qu’il s’agit « d’une façon pour ne pas nous rouvrir ». Malgré le maintien de « ses 80-82 salariés », le gérant de La Plage ne sait pas « si les jeunes seront tous au rendez-vous ».

Le Pachanga comprenait 8 salariés avant la pandémie. « Ils sont tous revenus » et un neuvième les a rejoints. Concernant le retour des jeunes, Charlie Martin est lucide : « je sais que beaucoup ne reviendront pas. Il y a des soirées partout où les normes sanitaires ne sont pas respectées. » Ce public semble plus enclin à se rendre en ces endroits. « Après, il y a aussi des clients fidèles » qui privilégieront les boîtes de nuit, insiste Charlie Martin.

Au Hangar FL, Philippe Bernard annonce que l’équipe « travaille en pré vente ». « Les clients sont là. Ils ont pris leur place et connaissent les restrictions. Je pense qu’ils vont jouer le jeu », espère-t-il. « La programmation est établie depuis un an et demi. Elle a toujours été maintenue, nous avons juste repousser les dates à chaque fois », conclut Davy Torrès, le directeur artistique du Hangar FL. La fête pourra donc reprendre sans pour autant être totalement insouciante.