Relance : la Banque des Territoires au chevet des collectivités - Premium

Au terme d’une année 2020 « particulièrement atypique », la direction Nouvelle-Aquitaine de la Banque des Territoires s’est réjoui jeudi d’avoir réussi à maintenir un niveau d’investissement significatif pendant la crise. « La crise du Covid est une crise d’interruption de la consommation par des mesures d’Etat, mais ce n’est pas une crise de liquidité, contrairement à celle de 2008 - 2009. Il était donc important pour nous de maintenir notre soutien au développement territorial », commente Patrick Martinez, directeur régional de cet outil financier créée en 2018 au sein du groupe Caisse des Dépôts pour offrir un interlocuteur et des moyens dédiés aux collectivités locales, entreprises publiques locales (EPL), organismes de logement social et professions juridiques. « À la différence des banques ordinaires, nous sommes en position d’aider une collectivité à monter son projet. Au-delà du financement, nous travaillons beaucoup en ingénierie pour aider à la décision en prenant en compte la situation, les besoins de la population et les enjeux territoriaux », ajoute-t-il. Investir dans le tourisme et les énergies renouvelablesDéjà présente dans 110 structures de type SEM (Société d’économie mixte), EPL et quelques sociétés privées, la Banque des Territoires Nouvelle-Aquitaine indique avoir investi 106 millions d’euros en 2020 dans des projets structurants pour les territoires, essentiellement via des projets immobiliers portant notamment sur le tourisme, les infrastructures de loisirs ou les énergies renouvelables. Elle participe par exemple au projet de création d’une vague de surf artificielle au Futuroscope et étudie la possibilité d’intervenir en investissement sur la rénovation des thermes de Salles-du-Béarn et le développement hôtelier qui l’accompagne. Sur ce volet, la Banque des Territoires se prépare également à lancer une foncière dédiée au tourisme en association avec la Région, qui en a acté le principe en décembre dernier. « L’idée serait de soutenir des entreprises touristiques de type hôtel, camping ou restaurant, pour des montants inférieurs à 3 millions d’euros, soit en intervention dans le capital, soit en faisant du portage immobilier pour leur compte », explique Patrick Martinez. Outre sa participation au fonds régional Terra Energies, la Banque des Territoires indique détenir des participations dans dix structures actives dans le domaine de la transition écologique et énergétique, notamment autour de l’hydrogène, et se prépare à signer une première convention dans la Vienne permettant de financer la rénovation des bâtiments publics grâce à l’intracting, un dispositif grâce auquel les économies réalisées sur le volet énergétique sont transformées en crédits d’investissement.Soutenir l’habitat socialSur le cœur historique de son activité - le financement de logements sociaux, en construction ou en réhabilitation, la direction régionale indique avoir distribué 859 millions d’euros aux bailleurs en 2020, principalement sous forme de prêts accordés à partir des livrets d’épargne réglementée comme le livret A. « On assiste à un ralentissement de la production (de logements sociaux) lié à la crise, mais aussi à des sujets plus structurels. Nous sommes particulièrement vigilants à ce qui se passe dans les zones denses comme le Pays-Basque, Bordeaux Métropole ou la Charente-Maritime. Il ne faut pas de décrochage vis-à-vis des besoins de la population », commente le directeur régional. La Banque des Territoires indique qu’elle a lancé la réalisation d’une étude qui doit déboucher sur la publication d’un livre blanc étudiant l’ensemble du processus de production du logement social, de façon à identifier les points de friction et proposer des pistes d’amélioration. Il sera présenté aux partenaires de l’union régionale HLM en septembre. Dans le lot, 12 bailleurs ont profité d’une souscription sous forme de titres participatifs pour 57 millions d’euros, une nouvelle formule de financement initiée en 2020 avec une enveloppe nationale de 700 millions d’euros. La deuxième phase de ces souscriptions sera lancée le 3 mai prochain, avec cette fois 300 millions d’euros à l’échelle du pays. « Les titres participatifs offrent plus de souplesse, ça reste un instrument qui doit être remboursé mais l’organisme a beaucoup plus de latitude en fonction de la réalisation de son programme et de l’évolution de sa structure financière », précise Pierre Bignon, directeur régional adjoint en charge de l’appui au développement. Commerces et cœurs de villeLe secteur public local a quant à lui profité en 2020 de 86 millions d’euros de prêts, distribués au travers de 65 dossiers, dont 16,4 millions sont allés en direction des 22 territoires néo-aquitains labellisés Action Cœur de Ville, du nom du programme national engagé en 2017 pour redynamiser les villes de plus de 20.000 habitants comme Libourne. « Cette action s’inscrit à la fois sur le logement, le commerce, la mobilité et le développement durable, avec une intervention qui passe par le cofinancement d’études stratégiques, des prêts aux collectivités ou des actions pour favoriser le développement de foncières capables d’investir dans les centres-villes », précise Amaury de Barbeyrac, directeur régional adjoint en charge du développement commercial sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine. Dédié aux communes de moins de 20.000 habitants et lui aussi destiné à réduire la fracture territoriale, le programme Petites Villes de Demain concerne quant à lui 197 territoires dans la région (sur 1600 au niveau national). Il alimente notamment des initiatives telles « Mon centre-bourg a un incroyable commerce », organisée prochainement à Langon.

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