Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Régionales : Alain Rousset part en campagne « des projets plein la besace »

Écosystème
mardi 20 avril 2021

Alain Rousset le 20 avril - photo service de presse

Après 23 ans à la tête du conseil régional, Alain Rousset brigue un cinquième mandat. Fort de son bilan, de ses projets et d’une passion « intacte », le président sortant socialiste promet de poursuivre et multiplier les chantiers engagés sur les fronts de la réindustrialisation, du ferroviaire et de la transition écologique.

Alain Rousset a donné mardi le coup d’envoi officiel de sa campagne en vue des élections régionales depuis les locaux d’Héméra place Ravezies. « C’est pas banal d’être accueilli dans une entreprise privée pour lancer sa campagne quand on est à gauche. C’est symbolique de l’engagement qui est le mien depuis longtemps maintenant », a introduit le président du conseil régional, avant d’égrainer les raisons qui l’ont convaincu de briguer un cinquième mandat.

Premier motif de satisfaction : il estime avoir réussi le pari de la réunification des régions historiques au sein de l’ensemble Nouvelle Aquitaine. « J’étais plutôt pour approfondir la décentralisation que pour élargir. Mais est-ce que c’est un succès pour le Poitou-Charentes ou le Pays-Basque ? La réponse est oui », affirme Alain Rousset, citant quelques projets emblématiques comme le sauvetage du lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin (Creuse), soutenu à hauteur de 46 millions d’euros par la région, le redressement des finances du Poitou-Charentes, la création du Ferrocampus de Saintes sur les friches industrielles de la SNCF ou les importants chantiers de régénération du tissu ferroviaire aquitain.

Un modèle économique aquitain

Revendiquant une « présence chirurgicale sur le territoire et une capacité d’intervention » pour la Région, le président sortant se dit « des projets plein la besace » pour attaquer un nouveau mandat, en fustigeant la « tendance au saupoudrage » de certains élus. « Ce n’est ni mon éthique, ni ma stratégie », déclare Alain Rousset. Partisan des grands projets structurants, il admet que « le temps de l’action publique est un temps long », et ne manque pas de rappeler que certains sujets épineux relèvent de la compétence de l’Etat ou de l’Europe. Fort du succès de la LGV entre Tours et Bordeaux, inaugurée après 18 ans de tractations, il défend aujourd’hui le prolongement jusqu’à l’Espagne et la création d’une deuxième voie ferroviaire pour mettre fin aux 10.000 camions qui transitent chaque jour par les autoroutes de la région.

À ceux qui lui reprocheraient de fermer la porte à un « souffle nouveau », le président du conseil régional oppose son bilan, en commençant par Geneviève Darrieussecq qui vient d’entrer en campagne sous l’étiquette LRM. « Geneviève Darrieussecq a disparu du territoire depuis cinq ans. Il faut lui répondre, vous connaissez Felletin ? Vous avez eu l’idée de faire une école vétérinaire à Limoges ? Qu’est-ce qui n’a pas été fait sur le plan économique ? La Nouvelle-Aquitaine a créé en 2019 36% de l’emploi industriel net de France », rétorque Alain Rousset, qui met également son expérience dans la balance. « Je prétends qu’être maire, être président de région, c’est un métier, sinon c’est l’administration qui a le pouvoir », commente-t-il, dénonçant toujours le modèle centralisateur de Paris, « inefficace et qui coûte cher ». « Nous n'avons jamais réussi à faire remonter dans les débats parisiens qu'il y avait un modèle économique, industriel et technologique aquitain qui suppose de la confiance, des aides et beaucoup d'argent pour créer des PME et des ETI à partir du tissu industriel local, à l’allemande », estime Alain Rousset.

A lire aussi : Régionales - Geneviève Darrieussecq est candidate

Être en politique comme un jardinier dans son lopin

À 70 ans, le candidat se dit enfin porté par une passion toujours intacte, trop prégnante pour qu’il cède aux charmes de la pêche à la truite ou du jardinage, même si l’idée l’inspire : « Si je me regarde un peu, je suis d’abord un jardinier. Préserver le cadre de vie, c’est un des défis majeurs de notre région ». « J’aime bien l’idée d’être en politique comme un jardinier est dans son lopin », embraie Alain Rousset, qui résume cette approche à semer, planter et finalement « cueillir les fruits de cette bataille, de ces innovations, de ce rassemblement ».

D’un point de vue politique, le rassemblement prôné par Alain Rousset réunit plusieurs courants de gauche avec des socialistes, des communistes, des représentants du mouvement Place Publique et des acteurs de la société civile. Le président sortant est en revanche privé du soutien des écologistes, qui courent sous leurs propres couleurs. Alain Rousset se dit néanmoins ouvert aux alliances en vue du second tour, « mais c’est le groupe qui arrivera en tête qui définira la politique de la Région », prévient-il.

A lire aussi : Régionales - Nicolas Florian dévoile son programme et ses colistiers