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Comment Primobox développe le mécénat de compétences

Engagement
mercredi 26 août 2020

Ludovic Partyka, directeur général de Primobox - photo A.L.

Primobox, spécialiste de la dématérialisation, teste depuis deux ans le mécénat de compétences avec l’aide de l’association Bordeaux Mécènes Solidaires. L’expérience, qui n’est pas uniquement philanthropique, se révèle suffisamment concluante pour que Primobox envisage de déplafonner le temps de ses collaborateurs alloué au bénévolat.

Entre autres solutions dédiées à la dématérialisation des documents RH, Primobox a développé des outils de signature numérique utilisés notamment par les acteurs de la sécurité, du gardiennage ou de l’événementiel afin de gérer rapidement des flux importants de contrats de travail, souvent sur un délai très court. « Ce nouveau marché nous a aidé à réaliser que certains utilisateurs restaient sur le bord de la route face aux outils numériques », se souvient Ludovic Partyka, CEO de Primobox. Au même moment, il apprend la création d’une antenne Emmaüs Connect dans le quartier des Aubiers, à Bordeaux. L’entreprise décide de s’investir sur le sujet. Pour ce faire, elle s’inspire des techniques de micro-don en abondant les sommes reçues, ce qui permet de récolter quelques milliers d’euros.

Sortir de la case compétences

En 2018, Ludovic Partyka rencontre Bordeaux Mécènes Solidaires dans le cadre d’un appel à projet lancé en direction des acteurs du numérique. D’abord sollicité pour du mécénat financier, il s’oriente dès 2019 vers le mécénat de compétences. « Nous avons proposé que chaque collaborateur puisse prendre une journée par mois au profit d’une association, sur la base du volontariat », indique le CEO. Seule contrainte, choisir une association entourée par Bordeaux Mécènes Solidaires, de façon à conserver un certain cadre. 5 à 6 personnes décident de s’investir auprès d’associations telles que Action Emploi Réfugiés, Urban Vibrations School dans le quartier des Aubiers ou Ovale Citoyen, qui ne sollicitent pas forcément leurs compétences professionnelles, mais demandent plutôt de la disponibilité et de l’énergie pour faire vivre leurs chantiers d’insertion ou de médiation.

Philanthrope, mais pas seulement

« C’est hyper enrichissant de voir les participants échanger entre eux sur le sujet. On voit bien que la démarche leur permet de développer des compétences de type soft skills, qui sont indispensables aujourd’hui », décrit Ludovic Partyka. « Elles infusent ensuite dans l’entreprise, qui en tire donc de vrais bénéfices. Le mécénat de compétences contribue à créer du lien, mais aussi à forger des valeurs d’entreprise, qui sont essentielles pour maintenir notre dynamique de développement et attirer de nouveaux talents ». Il ouvre également droit à des incitations fiscales, globalement méconnues. « Ça n’est pas vraiment un levier pour nous dans la mesure où nous bénéficions d’aides liées à notre R&D, mais c’est bien que le temps représente l’équivalent d’un don du point de vue de l’assiette fiscale », estime l’entrepreneur.

Début 2020, la liste des bénévoles se monte à une dizaine de personnes, soit environ un tiers des effectifs de Primobox. « Nous ne nous fixons pas d’objectif pour éviter que la démarche devienne prosélyte. On met en place le dispositif, on l’encourage, mais ça s’arrête là. Notre seul point d’attention, c’est que ça ne devienne pas un épiphénomène dans la mesure où nous communiquons sur le sujet », explique Ludovic Partyka. Primobox envisage désormais une incitation supplémentaire, avec le déplafonnement du temps alloué à cet investissement. « Nous ferons un bilan après quelques mois, mais je suis confiant sur le fait qu’il n’y aura pas d’abus, nos collaborateurs ont le sens de leur mission », indique le chef d’entreprise. 

Primobox
15 Avenue Léonard de Vinci, 33600 Pessac
CA 2019 : 3,7 M€
www.primobox.com