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Présidentielle : les réactions des élus girondins, « rassurés » mais attentifs

Écosystème
lundi 25 avril 2022

Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, se dit "vigilant" pour que les réformes sociales et économiques annoncées soient suivies d'effets. Crédits : MB

Les acteurs politiques et économiques girondins saluent à la majorité la réélection d’Emmanuel Macron, et le « barrage à l’extrême droite ». Pour autant, les élus n’oublient ni l’enjeu des élections législatives à venir, ni les priorités pour soutenir le tissu d’entreprises locales.

Au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, les réactions des élus politiques se multiplient en Gironde. Pour Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde, « nous avons échappé à une extrême droite au pouvoir dans notre République ». Pour autant, l’élu socialiste souligne que « l’élection d’Emmanuel Macron à 58% n’est pas une élection de confiance ou d’adhésion pour une bonne partie de ses électeurs, puisqu’il s’agit une nouvelle fois d’activer le front républicain pour faire barrage à l’extrême droite ». Jean-Luc Gleyze poursuit : « Désormais, il n’est pas possible qu’Emmanuel Macron se retrouve dans la même situation qu’en 2017, avec une Assemblée nationale pléthorique et complètement caporalisée par le président de la République. »

Un sentiment partagé par le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, qui a réagi hier soir au palais Rohan. S’il s’est dit « soulagé » du résultat des urnes, l’édile EELV a rappelé son inquiétude « pour notre démocratie au vu des résultats, inquiet de voir un débat politique inintéressant, dépassionné, confisqué entre une droite et une extrême droite ». « J’espère qu’Emmanuel Macron saura tirer les conséquences d’un premier quinquennat qui l’a trop souvent fait apparaître comme un président jupitérien ou en tout cas autoritaire. » À l’approche des élections législatives Pierre Hurmic a déclaré vouloir éviter une Assemblée nationale « totalement inféodée » au pouvoir présidentiel. « S’il y a la possibilité d’une grande alliance de gauche, je pense que les écologistes pourront jouer leur partition. Mais si elle inclue tout le monde, et à condition qu’on cesse de parler de troisième tour mais d’une nouvelle élection, d’un contre-pouvoir qui doit s’instaurer face au pouvoir présidentiel. »

De son côté, le maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, a réagi dans un long post sur sa page Facebook. « La victoire de Macron nous évite le pire. Maintenant, le combat pour le meilleur commence », a-t-il écrit en préambule. L’élu socialiste juge que trois conditions doivent être réunies, pour qu’une union des gauches décroche une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. « La première nécessite un accord sur les orientations communes qui seront défendues à l’Assemblée nationale. […] La deuxième condition est de vraiment vouloir le rassemblement de toute la gauche républicaine sans céder à la tentation d’en exclure certains [NDLR, le Parti socialiste]. […] La troisième condition est liée à la précédente : identifions les meilleures candidatures uniques de consensus, en tenant compte des résultats du premier tour de la présidentielle, qui ont marqué le succès de LFI et des députés sortants, mais aussi de la réalité des territoires. »

Une attention particulière pour les entreprises

Les représentants du monde économique, eux aussi, ont réagi à la réélection d’Emmanuel Macron. Unanimement, ceux que Placéco a interrogés se sont dit « rassurés » du résultat. Cependant, Patrick Seguin le président de la CCI Bordeaux Gironde, nuance son propos. « Il va falloir être vigilant pour que les réformes sociales et économiques annoncées soient suivies d’effets. Nous allons continuer à être au plus près des 100.000 entreprises de Gironde, et remonter auprès du gouvernement les nécessaires simplifications de la vie quotidienne de nos TPE et PME. »

Du côté de la CMA Gironde, sa présidente Nathalie Laporte, restera, elle aussi, attentive aux actions du gouvernement. « J’espère qu’il prendra en compte nos demandes, les propositions que l’on a émises durant la campagne. Notamment celle de ne plus avoir de secrétaire d’Etat mais un ministre dédié à l’artisanat. Car on estime que les premières entreprises de France méritent d’avoir un Ministère, et actuellement on en est bien loin. Nous avons réalisé une grande enquête à la CMA, notamment en Gironde, et il en ressort que 70% des artisans interrogés sont pénalisés par la guerre en Ukraine. C’est une période compliquée, même les secteurs alimentaires sont concernés alors que ce n'était pas le cas durant la crise sanitaire. J’espère que le président continuera d’accompagner les entreprises tant que cette crise sera à l’ordre du jour, sinon on perdra une partie de l’économie très locale. »

Enfin, la fraîchement élue présidente de la CPME Gironde, Cécile Despons, attend elle de l’élection, la poursuite des réformes annoncées. « Et en particulier celle des retraites. La CPME espère que certains sujets comme la réforme de la fonction publique et la remise à l’équilibre des finances publiques seront également remise sur la pile des dossiers prioritaires. Bien évidemment, on sait que ces réformes ne pourront pas se faire sans les PME, et on espère être moteurs dans les transitions numériques et écologistes, entre autres. Je n’occulte absolument pas le fait qu’on sera vigilant sur ces problématiques liées à l’augmentation du prix de l’énergie ou la pénurie des matières premières. En deux mots : nous scruterons les mêmes sujets qu’avant. »