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Pour Yvon Setze, « il faut avant tout redynamiser les zones rurales »

Écosystème
mardi 05 avril 2022

À l’approche de l’élection présidentielle, Placéco est allé à la rencontre des rares patrons girondins ou néo-aquitains prêts à parler ouvertement de leur vote, de leur éventuel engagement en faveur d'une formation politique, et de leurs attentes quant aux enjeux économiques du prochain mandat.

Yvon Setze, chef d'entreprise dans le bâtiment, maire d'une commune rurale et soutien de Nicolas Dupont-Aignan. Crédits : Yvon Setze

Yvon Setze, patron d’une entreprise du bâtiment dans le Lot-et-Garonne, soutient Nicolas Dupont-Aignan à l'élection présidentielle. Pour lui, la priorité doit être donnée au maillage du territoire et à la redynamisation des zones rurales. Deux éléments sur lesquels le candidat de Debout la France s’est positionné, des déserts médicaux à la relocalisation des industries.

Dans la petite commune de Montagnac-sur-Lède (47), à deux heures de Bordeaux, Yvon Setze occupe le poste d’édile. Mais aussi celui de patron, d’une entreprise dans le bâtiment employant neuf salariés. Fervent soutien de Nicolas Dupont-Aignan, celui qui est délégué national de Debout la France à l’artisanat votera évidemment, ce dimanche 10 avril, pour son candidat. « Dans notre ruralité, tout est en train de se déliter. Il faut redonner du dynamisme aux zones rurales, martèle le chef d’entreprise. Notamment en luttant contre les déserts médicaux qui nous pénalisent nous, patrons, lorsqu’on veut recruter. Comment voulez-vous embaucher quelqu’un lorsqu’il n’y a pas de structures environnantes ? » Yvon Setze en veut pour preuve l’obligation, pour l’une de ses salariées, de se déplacer jusqu’à Bordeaux pour soigner une dent.

Alors, la proposition de Nicolas Dupont-Aignan de délivrer une bourse aux étudiants en médecine s’ils s’engagent à s’installer dans une zone sous-dotée durant leurs cinq premières années d’activité le séduit. Idem, lorsqu’il parle de rattraper le retard en termes d’infrastructures (voies ferroviaires, écoles, services publics) ou de mettre fin aux zones blanches. « Le département du Lot-et-Garonne a fait de gros efforts, mais on souffre d'un énorme manque de connectique, soupire le chef d’entreprise. Chez nous, par exemple, il n’est pas possible de faire du télétravail. Avec tout ça, on ne peut pas avoir un territoire attrayant ! »

Revaloriser les salaires et l'apprentissage

Yvon Setze partage également la volonté de son candidat, qui souhaite revaloriser les salaires à hauteur de 8%. Un encouragement financier, qui serait facilité « sans peser sur le coût du travail des entreprises », par une réduction des cotisations salariales. « Si vous donnez 100 euros nets à un salarié, déjà vous devez débourser 165 euros pour inclure les charges, illustre notre interlocuteur. Le salarié, lui, se voit taxé de 25 à 30% donc il n’a plus que 70 euros… Il faut revaloriser les salaires en aidant fortement les sociétés, les TPE notamment qui ne peuvent pas fournir de salaires conséquents ! » Mais comment maintenir les ressources de l’Etat, si l’on baisse les cotisations ? À cette question, Yvon Setze a la réponse - identique à celle du candidat de Debout la France. « On dit qu’il y a 2,5 millions de cartes vitales frauduleuses qui se promènent et qui génèrent 17 milliards d’euros de frais [NDLR, Nicolas Dupont-Aignan parle de « plus de 10 milliards d’euros »]. Il faut redevenir un peu sérieux, faire des contrôles, car c’est colossal ! Ça se susurre partout, mais à part M. Dupont-Aignan, personne ne veut aborder le sujet. »

Hormis la revalorisation des salaires, l’accompagnement à la formation est primordial pour Yvon Setze. Lui, a formé une dizaine d’apprentis ces dernières années, dont « sept ou huit sont chefs d’entreprise aujourd’hui ». « Il faut les accompagner à devenir des salariés conscients, puis peut-être des dirigeants. Pour qu’ils comprennent le monde de l’entreprise ! Notre économie souffrira lorsque les patrons d’un certain âge prendront leur retraite et qu’il n’y aura pas de repreneurs, on le voit partout. C’est par la transmission qu’on créer une économie », martèle notre interlocuteur.

Redonner des libertés aux entreprises

Sur le volet de de la relocalisation, Nicolas Dupont-Aignan veut « inciter à produire en France ». En adoptant un « Buy french Act » qui réserverait 75% des achats publics aux entreprises produisant sur le territoire national, ou en accordant un crédit d’impôt production pour celles qui réinvestissent leurs bénéfices sur le sol français. « Je trouve ça bien, car il faut que nos industries redeviennent indépendantes. Pourquoi pas en adaptant les charges pour qu’elles puissent se réimplanter ? Cela permettrait de mailler le territoire et de recréer de l’emploi », réfléchit notre interlocuteur. Ce dernier défend l’idée de redonner du pouvoir aux entreprises, et de les libérer de contraintes pour qu’elles puissent travailler. « Redonner de l’espoir à nos sociétés, et le pays ira beaucoup mieux », résume-t-il. En attendant de réamorcer cette « pompe de l’industrie », Yvon Setze compose entre le manque de connexion internet et les difficultés de recrutement. Et fustige les politiques en place : « Les zones rurales ont été complètement oubliées ».

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