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Pour Patrick Seguin, « la CCI doit se rapprocher des territoires »

Écosystème
mardi 23 novembre 2021

Patrick Seguin a été réélu président de la CCIBG, à la majorité (73 voix pour sur 76). Crédits : MB

Patrick Seguin, président sortant de la CCI Bordeaux Gironde, vient d’être réélu à la tête de la chambre consulaire pour cinq ans supplémentaires. L’occasion de faire un point sur les actions qu’il souhaite mettre en place.

Lundi 22 novembre au soir, les 80 membres titulaires de la CCI Bordeaux Gironde ont été réélus avec, à leur tête, Patrick Seguin. Plus de la moitié de l’assemblée a été renouvelée hier, « un souhait et une nécessité », précise le président de la chambre consulaire. Ce dernier est revenu sur les actions qu’il compte porter et mettre en place durant les cinq ans de sa mandature. En premier lieu, il souhaite « revenir à la mission d’appui aux entreprises ». « J’ai proposé que l’on revienne de façon concrète et en présentiel sur les territoires, affirme Patrick Seguin. Nous avons connu une réduction très drastique de nos ressources par l’Etat, dans le cadre de la loi Pacte, et nous n’avions plus les moyens d’entretenir des antennes et d’avoir des collaborateurs sur le territoire. » Considérant que c’est « une erreur » qu’il assume, le président fraîchement réélu entend que la CCIBG soit de nouveau présente, « au moins dans l’ensemble des sous-préfectures voire au-delà » pour être auprès des entreprises, « et non l’inverse ». Il veut également se rapprocher des collectivités de la Gironde, pour connaître leurs problématiques. « La problématique du Haut-Médoc n’est pas la même que celle de Bordeaux Métropole ou de Langon. »

Pousser les entreprises à sortir de la métropole

Mais surtout, Patrick Seguin veut que la chambre consulaire puisse peser sur les grands sujets d’actualité, notamment la mobilité et l’aménagement du territoire. S’il s’agit aujourd’hui d’un sujet politique, le président de la CCIBG veut mener un travail de fond avec les territoires. « Pour voir de quelle façon on peut éviter des flux entrants et sortants permanents entre l’extérieur de la métropole et la métropole elle-même. Il faut peut-être trouver des solutions pour que les entreprises soient installées là où habitent les gens, et non l’inverse. » Le territoire girondin reste attractif, et vient de dépasser le palier des 100.000 entreprises implantées sur le département. La Gironde enregistre ainsi le plus fort taux d’implantation d’entreprises par rapport au nombre d’habitants. « Il faut accompagner ces entreprises en leur disant qu’il y a d’autres solutions que de s’implanter en centre-ville de Bordeaux, à des adresses prestigieuses », martèle Patrick Seguin.

Le GPSO « devrait être financé au niveau national et européen »

Poursuivant sur le sujet de la mobilité, Patrick Seguin veut plus de coordination entre les collectivités. « Il va falloir travailler tous ensemble en Gironde, voire au niveau régional, car la mobilité dépasse les frontières du département. » GPSO, grand contournement de Bordeaux, la CCIBG dispose de nombreuses études réalisées en interne sur ces différents sujets. « Il faut les réactualiser et voir ce qui avait bien été pensé à l’époque pour en sortir une synthèse qui soit une vision globale de ce qui peut se faire », reprend le président.

« Le GPSO est un outil parmi d’autres. Il y a des niveaux d’aménagements du territoire et des solutions qui sont européennes, d’autres nationales et d’autres locales mais il faut marier cela et essayer de faire en sorte que certains projets ne se fassent pas au détriment du reste. » Ainsi, Patrick Seguin défend l’idée d’une ligne à grande vitesse financée au plan national et européen, plutôt qu’à l’échelle des collectivités ; regrettant que la France n’ait pas « l’ambition de faire un grand plan Marshall d’aménagement des territoires ». Selon lui, l’Etat ou l'Union Européenne auraient aujourd’hui la capacité de financer les 14 milliards d’euros nécessaires aux travaux de réalisation de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. « La ligne entre Tour et Bordeaux a été financée par l’Europe à hauteur de 50%, pourquoi n’est-on pas capable de faire la même chose aujourd’hui ? »

Structurer une « numérique valley » entre Bruges et Le Porge ?

Revenant sur le sujet de l’aménagement des territoires, Patrick Seguin se positionne en faveur d’une « numérique valley » entre Bruges et Le Porge – d’où arrive le câble de télécommunication AMITIE, qui relie la côte girondine aux Etats-Unis. « Ce câble a des capacités que l’on ne peut même pas quantifier aujourd’hui, et il arrive chez nous, pour irriguer toute l’Europe. Or, pour traiter ces mégas données, il faut des data centers comme celui d’Equinix. […] Mais pour attirer des talents il n’y a pas que la fiche de paie, il y a un environnement attractif ». Le président de la CCI Bordeaux Gironde proposera ainsi aux élus du territoire et de la Métropole une conférence d’instruction sur ce sujet, pour leur faire « prendre conscience de l’opportunité qu’ils ont ». « Si ce n’est pas chez nous, ce sera ailleurs […] et il y a 40% de chômage dans le Médoc. »

L’assemblée de la CCI Bordeaux Gironde est composée de 80 élus dont 38 femmes. Patrick Seguin a été réélu à 73 voix pour, deux bulletins nuls et une abstention. Le bureau compte dix membres :
- Président : Patrick Seguin
- Président de la délégation de Libourne : Parc Prikaszky
- Vice-président de l’industrie : Dominique Durand
- Vice-président du commerce : Denis Mollat
- Trésorière : Isabelle Arnaud-Despreaux
- Trésorier adjoint : Frédéric Petit
- Secrétaire : Jean-Pierre Campech
- Secrétaire adjointe : Diane Duvert
- Membres du bureau : Marie-Laure Donitian et Stéphane Loniewski