Platform.Garden prépare une levée de fonds pour développer son application - Premium

A l’origine du projet Platform.Garden, il y a Arnaud Dugast. Issu d’une formation d’agronome, il a racheté l’entreprise Sitoflor, spécialisée dans le gazon naturel en rouleau, avant de la renommer Covergarden. « Nous nous sommes imposés comme le leader français du gazon de placage, présente Arnaud Dugast. Mais de nombreux clients nous demandaient sans cesse des conseils. » Une première idée vient alors au chef d’entreprise : développer un outil digital pour les aider. C’est chose faite en 2018 avec l’application « 100% gazon », disponible gratuitement et à destination des particuliers. « Nous avons réalisé un bon départ et très vite les professionnels du secteur nous ont dit qu’ils avaient eux aussi besoin d’informations. Alors Covergarden pro a vu le jour : c’était une erreur. Nous avons lancé l’outil sous notre nom de marque, alors que ça ne peut pas fonctionner ! On ne peut conseiller des professionnels tout en vendant des produits d’entretien, cela n’inspire ni la confiance ni la neutralité. » L’idée vient alors à Arnaud Dugast de lancer une plateforme à part entière, toujours à destination des professionnels des espaces verts, pour les conseiller et leur permettre d'accéder à tout un catalogue de produits dans un même espace. La société Platform.Garden est créée en 2019, et l’application est téléchargeable depuis juin 2020. Développer des modèles prédictifs Au-delà des conseils prodigués par l’application, c’est tout un système de prévention qui est développé. L’équipe de Platform.Garden s’est appuyée sur des modèles prédictifs développés par des études américaines, visant à anticiper les maladies des gazons. Ces modèles entraînent des algorithmes à interpréter les données météorologiques, pour les corréler avec l’apparition de ces maladies. Au-delà de l’aspect prédictif, les utilisateurs de l’application sont invités à déclarer les maladies découvertes sur les plantes dont ils s’occupent. « C’est là que se fait la comparaison avec Waze, relève Arnaud Dugast. D’une part, la maladie est notée dans l’historique du professionnel et des rappels lui seront faits l’année d’après à la même période pour éviter que ça ne se reproduise. D’autre part, cette maladie est affichée sur la carte interactive et les autres professionnels alentour peuvent en être informés, et peuvent l’anticiper. Enfin, nous nous servons de cette indication en la corrélant avec les données météo. Nous faisons ainsi travailler notre « machine learning » ou intelligence artificielle, pour corriger les modèles prédictifs sur lesquels nous nous appuyons, et pour en créer d’autres. Objectif, créer une communautéDepuis le lancement de Platform.Garden en juin dernier, un peu moins de 1.000 professionnels s’y sont inscrits. Pour son fondateur, la naissance d'une communauté est tout l’enjeu de l’application. « Il faut réussir à fédérer, pour créer une vraie communauté interactive. C’est forcément moins intéressant pour les premiers de se lancer, car ils seront peu nombreux à déclarer des maladies, faire vivre le service. Mais on voit que ceux qui ont téléchargé l’outil jouent le jeu, ils y trouvent un intérêt. » Cet intérêt se veut entre autres environnemental, car de plus en plus la France et l’Union Européenne se tournent vers les traitements des espaces verts « zéro phyto », c’est-à-dire sans produits chimiques. Selon Arnaud Dugast, anticiper une maladie ou un champignon permet aux professionnels d’appliquer des traitements préventifs et naturels, biologiques. Un catalogue de produits est ainsi disponible sur la plateforme à destination des usagers.Pour l’instant Platform.Garden est gratuit avec un modèle « freemium », mais dès juin prochain l’application sera accessible sur abonnement. « Soit on se plante, soit c’est réussi, lâche le fondateur. Nous avons choisi d’avoir des abonnements annuels peu coûteux pour qu’ils soient accessibles au plus grand nombre. » Un paysagiste devra débourser 90 euros par an, quant une grande entreprise du secteur verra la facture l’élever à 950 euros l’année. « C’est un budget raisonnable dans la mesure où notre outil apporte un vrai service. » Bientôt une levée de fonds Depuis le démarrage du projet, ce sont 700.000 euros qui ont été investis dans la plateforme. Cinq salariés ont été recrutés, et tous travaillent à un objectif : Compter entre 6.000 et 7.000 utilisateurs avant la fin de l’année 2021. Mais Arnaud Dugast voit plus loin, et ses projections vont jusqu’en 2023. L’entrepreneur envisage une levée de fonds pour le deuxième semestre de cette année, pour collecter de quoi assurer les investissements sur les deux prochaines années. L’équipe sera également renforcée de trois à cinq personnes. Avant cela une version gratuite à destination des amateurs sera lancée en mars, avec la possibilité d’acheter une sonde connectée pour gérer au mieux les besoins des gazons. « A terme j’aimerais connecter ces amateurs avec les professionnels de Platform.Garden, confie l’entrepreneur. Pour faire comme une sorte de Uber du jardin, où les particuliers pourraient contacter des entreprises et indépendants pour leur jardin. » Platform.GardenBasée à Mios5 salariésCA : n. c.www.platform.garden

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