Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Réseaux sociaux : été en pente douce pour le maire de Bordeaux

Écosystème
mardi 01 septembre 2020

Pierre Hurmic - photo Bordeaux Respire

Notre analyse de la conversation en ligne associée au nom du nouveau maire de Bordeaux révèle que les sujets de campagne portés par Pierre Hurmic sont pour l’instant éclipsés par les sujets d’actualité immédiate, insécurité en tête.

Au terme d’un été marqué par la crise sanitaire liée au coronavirus, comment Pierre Hurmic s’est-il installé dans le débat public ? L’étude réalisée par le spécialiste de la donnée bziiit pour le compte de Placéco mesure le volume des conversations en ligne associées au nom du nouveau maire de Bordeaux de son élection au milieu du mois d’août. Elle analyse notamment la tonalité des messages qui concernent ou mentionnent Pierre Hurmic, ainsi que les principaux thèmes associés, ce qui permet de mieux comprendre la résonance de ses interventions et prises de position.

Les données présentées dans cet article résultent plus précisément d’une écoute menée par bziiit sur les médias, réseaux sociaux et forums francophones pendant un peu plus de 7 semaines, de l’annonce du second tour des municipales, le 28 juin à 20 heures, au 18 août à minuit. La victoire surprise de Pierre Hurmic face à la droite déclenche sans surprise un important pic de conversation à partir du 28 juin, directement imputable à la couverture des municipales par la presse nationale. Ces publications génèrent un engagement significatif sur les réseaux sociaux, avec des messages à tonalité majoritairement positive. C’est « l’état de grâce », pour reprendre la formule consacrée. Après quelques jours, la conversation retombe, un phénomène logique qui se révèle probablement d’autant plus marqué que le paysage médiatique est trusté par la question du coronavirus.

Evolution du volume des mentions "Pierre Hurmic" entre le 28 juin et le 18 août

Des pics de conversation liés à l’actualité

Corrélation n’est pas causalité, mais l’analyse du volume des communications associées à Pierre Hurmic révèle des pics de conversation qui coïncident pour la plupart avec ses prises de parole publiques. Le 9 juillet, c’est la publication d’une interview dans le magazine So Foot qui semble déclencher la reprise des échanges : le maire y annonce que la direction des Girondins devra apprendre à compter avec la municipalité. En observant de plus près l’engagement suscité par les publications mentionnant Pierre Hurmic autour de cette date, on remarque cependant qu’une part significative de la conversation porte en réalité sur la question de l’insécurité, en réaction à une lettre ouverte de Matthieu Louvès, responsable des Jeunes républicains de Gironde, publiée par Valeurs Actuelles. L’hebdomadaire dope d’ailleurs la tonalité négative des messages associés à Pierre Hurmic le 10 juillet avec un article dénonçant les « écolos pastèque ».

Fin juillet, c’est justement l’absence de réaction de la Ville face à l’augmentation des agressions au couteau qui mobilise la conversation, jusqu’à ce que le maire s’empare du sujet. Début août, le nom de Pierre Hurmic suscite un pic de conversation comparable en volume à celui déclenché par son élection, avec des échanges concentrés autour de deux sujets d’actualité. Le premier est à l’initiative du maire puisqu’il annonce, via Twitter, soutenir le projet de référendum pour les animaux. Le même jour, le maire de Bordeaux est interpellé sur Twitter par un internaute qui relate le jugement d’un migrant condamné pour agression à l’arme blanche. Dans son fil d’une dizaine de messages, il évoque à la fois la violence des faits et le désarroi des forces de l’ordre tout en mentionnant plusieurs fois le compte de Pierre Hurmic.

La fin de « l’état de grâce »

Un nouveau pic intervient le 14 août, juste après que Pierre Hurmic a déclaré sur Europe 1 qu’il ne faudrait « pas hésiter » à interdire de fumer sur les terrasses extérieures si les recommandations médicales allaient dans ce sens. L’étude des mots clé associés au nom du maire de Bordeaux révèle dans le même temps qu’une partie de la conversation réagit à l’info du Canard Enchaîné selon laquelle Pierre Hurmic a refusé le projet d’une Maison du dessin de presse et du dessin satirique à Bordeaux.


Analyse des sentiments associés aux mentions de Pierre Hurmic (rouge : négatif, jaune : neutre, vert : positif)

Sur les sept semaines d’étude, l’analyse de sentiment des messages mentionnant Pierre Hurmic montre une bascule progressive : positive dans les jours qui suivent l’élection, la conversation adopte une tonalité plus négative au fur et à mesure que l’été avance.

L’étude des cooccurrences, c’est-à-dire les mots clé les plus fréquemment associés au nom du maire, révèle à quel point cette tonalité négative est liée à la question de l’insécurité, là où les thèmes écologiques suscitent des messages nettement plus positifs.


Liste des hashtags les plus fréquemment accolés au nom du maire de Bordeaux et analyse de sentiment associée

Les sujets économiques – envisagés au sens large – ressortent quant à eux de façon marquée dans les jours qui suivent l’élection du nouveau maire de Bordeaux. La mobilité, sujet fort de la campagne écologiste, arrive en tête des conversations, suivie de près par la téléphonie 5G. En cause : les réserves exprimées par Pierre Hurmic le 29 juin au sujet de son déploiement en France, relayées par plusieurs médias et largement amplifiées sur les réseaux sociaux.


Evolution des thématiques économiques associées à P.H. sur la période

Un contexte médiatique particulier

Cette photographie post-municipales intervient dans un contexte pour le moins exceptionnel, notamment parce que le report du second tour a conduit la nouvelle équipe du Palais Rohan à prendre ses fonctions au tout début de la période estivale, traditionnellement moins propice à l’évocation des sujets de fonds dans la presse. La couverture médiatique de l’actualité, principale caisse de résonance de la parole politique, a par ailleurs été littéralement phagocytée par la crise liée au coronavirus et ses différentes conséquences sociales et sanitaires. Le Covid-19 a donc mécaniquement éloigné du centre de l’attention les questionnements et attentes liés au cœur du programme de la nouvelle mairie.