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Nouvelle-Aquitaine : J’adopte un projet, le crowdfunding dédié à l’ESS

Engagement
mardi 14 juin 2022

L'association accompagne des projets partout en Nouvelle-Aquitaine.

La plateforme associative J’adopte un projet, portée par plusieurs acteurs de l’économie sociale et solidaire en Nouvelle-Aquitaine, permet de réaliser des campagnes de crowdfunding. Spécialisée dans les transitions environnementales et sociétales, elle a permis de collecter, en 2021, 417.000 euros pour près de 70 projets.

Depuis 2014, la plateforme J’adopte un projet, portée par l’association éponyme, facilite le financement participatif à une échelle ultra-locale. À l’origine, sept acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) : l’association pour le droit à l’initiative économique (ADIE), la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS), le Crédit coopératif, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’association les Cigales de la Nouvelle-Aquitaine, France Active Poitou-Charentes, et l’Union régionale des Scop (URSCOP). « Ces acteurs ont fait état d’un manque d’outils dans le Poitou-Charentes, à l'époque des anciennes régions, recontextualise Camille Lenne, chargée de développement territorial pour la Gironde. Alors, ils ont constitué un groupe de travail pour compléter les plans de financement des porteurs de projets, et créer du lien avec les citoyens. » Depuis quatre ans, deux bureaux ont ainsi ouvert à Bordeaux et Limoges pour venir renforcer l’action de J’adopte Un Projet.

La plateforme se veut comme n’importe quel site de financement participatif, à ceci près qu’en moyenne, les contributeurs habitent à 60 kilomètres des projets soutenus. « On en a, évidemment, qui ne viennent pas de Nouvelle-Aquitaine, mais il y a une vraie territorialisation du financement participatif », souligne Camille Lenne. Autre particularité, les porteurs de projets qui souhaitent être référencés doivent avoir une proposition qui s’inscrit dans les enjeux de transition environnementale et sociétale. Qu’il s’agisse d’associations, d’entreprises ou de structures coopératives.

Atteindre 100% de l'objectif ou rien

En huit ans d’existence, J’adopte un projet, qui compte presque 23.000 contributeurs uniques ou réguliers, a accompagné 458 projets. Mais tous n’ont pas atteint leur objectif. « On a choisi le principe du "tout ou rien". Contrairement à d’autres plateformes chez qui chaque euro est acquis ou qui sécurisent la somme dès 60% de l’objectif, chez nous, il faut atteindre 100% de la somme souhaitée pour débloquer les fonds. C’est certes un réel enjeu pour les porteurs de projet, mais c’est une question de transparence. S’il reste 40% à financer, comment feront-ils pour trouver l’argent ? C’est pour cela que nous les accompagnons de la façon la plus personnalisée possible, pour les aiguiller vers le bon calibrage du montant », précise Camille Lenne. En moyenne, les projets individuels rassemblent entre 3.000 et 5.000 euros, quand les projets collectifs – majoritaires – visent entre 8.000 et 10.000 euros. Seule exception à la règle, le fondateur de l’entreprise niortaise Créateur de forêts, qui a rassemblé à lui tout seul, l’année dernière, 36.000 euros. 82 projets ont ainsi été accompagnés en 2021, pour un taux de réussite de 87%, jamais atteint auparavant, et un montant global de 417.000 euros. « En 2019, nous avions accompagné une centaine de projets, mais on s’est rendu compte que l’on avait atteint les limites humaines. Le taux de réussite avait chuté, cette année-là, donc nous nous limitons à environ 80 projets », se remémore notre interlocutrice.

Beaucoup de projets innovants à Bordeaux

Pour voir son dossier retenu, aucun degré de maturité n’est exigé. Même si globalement, J’adopte un projet intervient lors de l’amorçage d'une activité, et notamment en complément des partenaires financiers traditionnels. Un peu, l’illustre Camille Lenne, comme « la cerise sur le gâteau ». « Notre plateforme permet de financer un investissement qui n’était pas forcément pris en compte, mais surtout de communiquer. Au-delà de la recherche de financements, l’intérêt est de se faire connaître, de fédérer une communauté. » Ou encore, pour certains, de gonfler un apport personnel et avoir « un effet levier » auprès d’un acteur bancaire.

Deux ans après le début de la crise sanitaire, J’adopte un projet constate une prédominance de plusieurs domaines d’activité. Notamment autour de l’alimentaire, de l’épicerie en vrac à l’installation de maraîchers ; mais aussi autour des nouvelles mobilités, et des cyclo-entreprises. « De manière générale sur la métropole bordelaise, les projets que l’on accompagne sont très innovants, réfléchit notre interlocutrice. Beaucoup proposent des choses complètement nouvelles, comme la Fumainerie par exemple. » Une tendance que la chargée de développement explique notamment par une proximité avec Atis, l’association territoires et innovation sociale. Désormais, l’enjeu pour J'adopte un projet, est de renforcer cette présence aquitaine, mais aussi limousine. Un travail de fond à mener, sur le terrain mais aussi avec les monnaies locales. « Les liens sont déjà existants, mais nous voudrions aller plus loin. Pourquoi pas en donnant la possibilité de contribuer aux projets via ces monnaies locales », imagine Camille Lenne.

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