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Nouvelle-Aquitaine : dans la fonction publique, les femmes gagnent 16% de moins que les hommes

Écosystème
mardi 08 mars 2022

Photo d'illustration. Crédits : Adobe Stock Adrian Ilie

En Nouvelle-Aquitaine, les femmes salariées de la fonction publique gagnent en moyenne 16% de moins que leurs homologues masculins. Un différentiel lié au temps de travail, mais surtout aux caractéristiques des emplois, que révèle l’Insee dans une étude tout juste publiée.

C’est une étude très détaillée que vient de publier l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques, en cette journée du droit des femmes. En Nouvelle-Aquitaine, les femmes salariées de la fonction publique gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes. Leur salaire mensuel net est en moyenne de 1.641 euros, contre 1.946 euros pour les hommes. Pour rappel, la fonction publique reste le premier employeur régional comme national, et comptait au 31 décembre 2019, 310.800 femmes salariées en Nouvelle-Aquitaine, soit deux tiers des effectifs globaux.

Cet écart de salaire varie selon les emplois. Il est ainsi plus important dans les secteurs où les femmes sont surreprésentées, comme l’administration, les soins et l’éducation-formation-recherche. Pour autant dans les services à la personne, la justice et les domaines des « sports, loisirs, animations et cultures », les femmes sont mieux rémunérées. « Cela s’explique par le fait que dans ces métiers, leur volume de travail est bien supérieur, en moyenne, à celui des hommes, d’où ce différentiel à leur avantage », nuance l’étude. Le temps de travail est à l’origine d’un cinquième de l’écart de salaire net global : les femmes ont, en moyenne, un volume d’heures inférieur de 3,7% à celui des hommes. Ainsi, un tiers des salariées de la fonction publique occupent un poste à temps partiel qui paraît « plutôt choisi », selon l’INSEE.

Un plafond de verre qui persiste

Mais à temps de travail équivalent, il y a encore une différence de 13 points entre le salaire moyen des femmes (2.109 euros) et celui des hommes (2.414 euros). Cet écart est principalement lié à des positions moins avantageuses. « Dans les soins, elles sont aides-soignantes ou infirmières plutôt que médecins ; de même, dans l’éducation, elles sont davantage professeures des écoles que professeures agrégées et certifiées », souligne l’INSEE dans son enquête.


Crédits : Insee

« Comme dans le secteur privé, la part des femmes est plus forte dans les catégories hiérarchiques peu qualifiées et diminue au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie », note l’étude. Ainsi, si les femmes sont 77% aux postes d’attachés ou d’inspecteurs, elles ne sont plus que 40% dans les emplois de direction. Un « plafond de verre » qui persiste encore aujourd’hui, et qui s’explique en partie par les différences d’ancienneté, et donc l’âge. Dans la catégorie A (emplois de direction, administrateur, attaché ou inspecteur ou emploi à carrière courte), seulement un tiers de femmes sont âgées de 50 ans et plus, contre 40% des hommes. Mais, pointe aussi l’INSEE, « plus on progresse dans l’échelle des salaires, plus les écarts de rémunération sont prononcés ». « Les 10% des femmes les mieux rémunérées ont un salaire supérieur à 2.978 euros contre 3.610 euros pour les hommes. » Soit un écart de 17,5%.

La Gironde plus inégalitaire que la Creuse

Si les inégalités de salaires se vérifient dans les plus hauts niveaux hiérarchiques, elles se vérifient aussi parmi les postes les moins bien rémunérés. Sept salariés sur dix, parmi les 25% les moins rémunérés, sont des femmes. Ces dernières sont aussi proportionnellement plus nombreuses que les hommes à être des agents contractuels, soit deux tiers des 153.300 agents employés en Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, à temps de travail équivalent, l’INSEE dévoile que 10 points (sur les 13% d’écart de salaires) sont liés à la différence de position professionnelle entre femmes et hommes… Donc, « à profil identique, les femmes de la fonction publique gagnent 3% de moins que les hommes, 4% en France hors Mayotte ». Une différence que l’institut ne peut expliquer avec certitude. Des pistes telles que les interruptions de carrière (et l’impact sur l’avancement indiciaire) ou la monétisation de jours de congés pourraient justifier ce phénomène.

Enfin, plus surprenants, ces écarts de salaires diffèrent entre les départements de Nouvelle-Aquitaine. De 7% en Creuse, ils grimpent à 15% en Gironde. « Cette hétérogénéité s’explique en partie par un poids différent des familles de métiers et de la nature des emplois occupés au niveau local », précise l’enquête. Et en Gironde, les femmes accèdent trois fois moins à des postes de direction et d’encadrement.

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