NextSpace 2022 placera l’éthique au cœur des activités spatiales - Premium

Pourquoi avoir créé NextSpace, en 2021, alors que d’autres colloques de ce type existent déjà ? Le monde spatial est composé de trois grands domaines. Les lanceurs, en clair l’accès à l’espace, le monde satellitaire et le monde de la commercialisation des données, de leur gestion et de leur utilisation. Quand on parle d’espace en France, on se tourne souvent vers la capitale en la matière, Toulouse. Elle joue un rôle essentiel en France et dans le monde, mais est très orientée vers les satellites. Pour ce qui est l’accès à l’espace, la région Nouvelle-Aquitaine joue un rôle prépondérant et très ancien – toutes les fusées Ariane ont en partie été conçues ici. C’est aussi sur le territoire qu’on produit des missiles de dissuasion nucléaire, qui ne sont ni plus ni moins que des fusées. Peut-être que le caractère stratégique de ces sujets a conduit à une certaine confidentialité par le passé, mais Way4Space tend à rappeler le rôle de notre région dans ce segment très important de l’accès à l’espace. Et puis derrière, se profilent d’autres technologies, d’autres activités majeures comme la manœuvrabilité dans l’espace. NextSpace n’est pas en compétition avec les autres dispositifs français comme européen ; c’est une volonté de bien maîtriser cet accès à l’espace qui est stratégique aujourd’hui. Pour aller plus loin : Way4Space - un hub régional pour catalyser l’innovation spatiale Cette année, la thématique porte sur l’éthique et la responsabilité dans l’espace. Quels peuvent être des problématiques concrètes ? Eh bien, un certain nombre de personnes s’interrogent aujourd’hui sur les débris présents dans l’espace. Ces débris se sont accumulés et il y en a un certain nombre autour de la planète. Il faut les regarder avec attention car ils bougent dans tous les sens, et comme les satellites sont stratégiques pour le fonctionnement de nos sociétés, il convient de ne pas faire n’importe quoi. De trouver des systèmes qui ne produisent pas de débris. Autre exemple, il y a des questions de droit international, de relation entre les Etats pour mettre au point des chartes de bonne conduite. Mieux on jugulera les débris, moins il y aura de risques sur nos satellites et ce sera bénéfique pour tout le monde. Pourquoi avoir choisi cette thématique plutôt qu’une autre ? L’année dernière, nous avions beaucoup parlé d’économie. En 2022, nous voulions une problématique très en relation avec les questions et réflexions sociétales du moment – agir de façon éthique et responsable, quelle que soit l’activité que l’on mène. C’est important, et pas suffisamment connu dans le domaine spatial, cette responsabilité qu’on intègre à tous les projets. Rassembler tous les horizons Qui participera au symposium, et comment s’articuler a-t-il ? Nous avons convié 150 personnes. Des gens de tous les milieux, en mesure d’apporter un regard intéressant. Des gens connus dans le milieu spatial, d’autres moins, certains qui travaillent en périphérie. L’agence spatiale européenne aussi, des industriels… Nous avons construit le colloque dans une logique très professionnelle, non pas pour une diffusion pédagogique mais de travail. Le premier jour, des chercheurs, physiciens, météorologues entre autres viendront nous dire « voilà ce qu’est l’espace, voilà quelles sont ses réalités ». Car l’une des particularités de cet espace, c’est que personne n'y habite. Donc les humains, en général, transposent leur vision de ce que sont les écosystèmes terrestres à un monde spatial. On parle d’environnement, de pollution spatiale… Or il est très important de savoir de quoi on parle pour travailler dans l’espace, créer des « sociétés », des groupements humains dans l’espace – y vivre. On réfléchit, on anticipe pour voir ce que signifiera, demain, « avoir des comportements éthiques et responsables ». Et durant le second jour ? Nous passerons au concret ! C’est-à-dire, réfléchir ensemble sur les façons d’agir. Nous avons prévu des ateliers dans les registres de la bioactivité, de la politique et du juridique, des relations internationales… Pour comprendre quels chemins nous pouvons prendre pour aller vers cette logique d’activité spatiale. Enfin, on terminera par un rendez-vous encore plus concret, en invitant les entreprises et les startups à venir présenter les solutions qu’elles conçoivent, ce qu’elles préconisent… Par exemple sur le cycle de vie des systèmes spatiaux, sur des lanceurs innovants, des systèmes d’entretien et de maintenance des satellites dans l’espace. Durant ces deux jours, on souhaite que le public puisse interagir, partager ses idées et les confronter, car personne ne détient totalement la vérité. Est-ce cette pluridisciplinarité, la force de NextSpace ? C’est son approche très globale, car on n’est pas dans un colloque exclusivement technologique. Nous nous basons également sur des questions sociétales, de droit, de politique… Pour, in fine dans nos travaux d’innovation chez Way4Space, pouvoir maîtriser un environnement dans lequel on travaille au mieux. L’économie spatiale est encore mal maîtrisée, même son périmètre n’est pas bien appréhendé par tous. Il y a des choses que l’on connaît très bien comme les fabricants de satellites, de fusées, mais autour de ces activités essentielles et initiales, il y a tout une logique de services par exemple. On va promouvoir, durant ce colloque, ces services, car il y a tout un écosystème d’intérêt économique. Nous avons, ici en Nouvelle-Aquitaine, de la compétence en la matière. Et très honnêtement, il n’y a pas beaucoup de régions d’Europe où c’est le cas.Plus d'informations

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