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MyEli lance un bijou connecté pour alerter ses proches en cas de danger

Bordeaux Technowest
vendredi 07 mai 2021

Une pression au centre du bracelet MyEli permet de déclencher l'envoi de messages d'alerte - photo DR

Le projet de fin d’études est devenu une véritable entreprise : à 26 ans, Ludivine Romary s’apprête à lancer les précommandes de sa première ligne de bijoux connectés, capables d’envoyer une alerte à des proches en cas d’agression.

« Tu m’envoies un message pour me dire que tu es bien rentrée ? ». C’est cette petite phrase qu’on a tous prononcée ou écrite un jour qui a donné à Ludivine Romary l’idée de MyEli : un bracelet connecté, muni en son centre d’un discret bouton poussoir qu’il suffit d’actionner pour envoyer automatiquement un message d’alerte à des contacts de confiance. En fonction des paramètres choisis via l’application mobile associée, il peut également transmettre sa position GPS, enregistrer une séquence audio susceptible de servir de témoignage, ou déclencher un signal d’alarme destiné à faire fuir un agresseur. Une double pression déclenche quant à elle l’envoi d’un SMS signalant l’arrivée à bon port.

D’abord développée comme un projet de fin d’études lors de son Master à Sup de Pub Bordeaux, le concept s’est concrétisé à partir de l’été 2020, date à laquelle la jeune fille, alors âgée de 25 ans, décide de faire aboutir son idée. Huit mois plus tard, elle se prépare à lancer les précommandes pour sa première série de bracelets par l’intermédiaire d’une campagne de financement participatif menée sur Ulule. « L’objectif est fixé à 100 commandes minimum, mais j’aimerais bien atteindre au moins les 500 », glisse-t-elle, impatiente de voir son bijou intelligent faire sa « preuve de marché ». Les livraisons sont attendues pour la fin de l’année.


IoT, mais un bijou avant tout

S’il est connecté, MyEli se veut avant tout un accessoire d'ornement. « C’est un bijou discret, qui en plus de son esthétique offre une sécurité, mais on ne veut surtout pas qu’il soit perçu comme un bracelet électronique, qui risquerait de faire peur. Notre idée n’est pas de faire peur, mais au contraire de rassurer », résume Ludivine Romary. Fabriqué en laiton par française Font'Art Création, située en Ardèche, il est décliné en deux versions : un bracelet jonc argenté (85 euros) et une version mi-jonc mi-chaîne dorée (90 euros).

D’un point de vue technique, la principale difficulté rencontrée lors de la phase de conception a consisté à intégrer l’électronique et surtout le circuit de communication radio (Bluetooth 5.0) à l’intérieur d’une enveloppe métallique, tout en conservant une portée suffisante entre le bracelet et le smartphone de la porteuse, puisque c’est ce dernier qui fait office de relais pour le paramétrage des fonctionnalités et l’envoi des alertes. « Lors d’une agression, on peut se faire arracher son téléphone ou son sac à main, il faut que l’alerte puisse quand même être donnée », illustre la fondatrice de MyEli.

Pour réaliser cette partie technique, la fondatrice s’est associée à un spécialiste de l’électronique, Fabien Blancafort. Elle a dans le même temps bénéficié du soutien du Catie (Centre aquitain des technologie de l’information et électroniques) où sont aujourd’hui encore réalisés les différents tests visant à homologuer l’appareil et garantir son autonomie, estimée à environ un an. Le bracelet est alimenté par une pile bouton petit format qui peut être changée en bijouterie comme celle d’une montre. L’application mobile MyEli a quant à elle été développée par l’agence bordelaise Mink.

Passer à l'échelle 

En cas de succès de la campagne, le prochain défi sera celui de l’industrialisation. Pour la mener à bien, MyEli recherche notamment un partenaire pour prendre en charge l’assemblage de la partie électronique. « Nous avons déjà une quinzaine de contacts en région Nouvelle-Aquitaine. Nous aimerions que toutes les étapes soient réalisés en France », indique Ludivine Romary. Elle s’attaquera en parallèle au volet commercial, avec une boutique en ligne opérée en propre, et la recherche de distributeurs intéressés par la promesse de MyEli, en bijouterie ou dans le monde du prêt à porter. La grande distribution spécialisée (Fnac, Boulanger et consorts) fait également partie des débouchés potentiels. En septembre, MyEli participera au salon IFA de Berlin, la grand-messe européenne de l’électronique grand public, avec la French Tech. À plus long terme, MyEli envisage de décliner son concept en direction des hommes et des enfants, tout en étudiant la possibilité de proposer un bijou connecté indépendant du smartphone grâce à l'intégration d'une SIM, ce qui impliquerait une évolution du modèle économique pour intégrer une notion d'abonnement. 

Accompagnée par Bordeaux Technowest et hébergée sur le site de La Source, cours Clémenceau), la startup a pour l’instant financé son projet principalement sur fonds propre, avec une subvention de l’ADI (Agence de développement et d’innovation) Nouvelle-Aquitaine. « Nous avons demandé des aides à la région et à Bpifrance, mais ils préfèrent se positionner une fois que nous aurons validé la traction commerciale », confie Ludivine Romary, qui estime ses besoins d'investissement à environ 300.000 euros en 2021. Réponse à partir du lundi 10 mai, date de l’ouverture des précommandes sur Ulule

MyEli, fondée en 2020
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