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Mobilité : Pour Clément Rossignol Puech « il faut aller vite » sur la ZFE

Écosystème
mardi 05 octobre 2021

Clément Rossignol Puech, maire de Bègles et vice-président de Bordeaux Métropole. Crédits : MB

Zone 30 km/heures à Bègles et élargissement des voies de bus pour la commune, bus à hydrogène dans la métropole et « ZFE » : Clément Rossignol Puech, maire béglais et vice-président métropolitain, est revenu sur plusieurs dossiers qui animeront les débats autour de la mobilité ces prochains mois.

La mobilité n’a pas fini d’être au cœur des préoccupations de la métropole bordelaise. A l’occasion de sa conférence de rentrée, le maire de Bègles, Clément Rossignol-Puech, a remis le sujet sur la table. Depuis juillet 2019, la commune s’est transformée en zone 30km/h sur toute la voirie intra-rocade. Deux ans après, « nous constatons une diminution de la circulation et de la vitesse de 4 %, mais aussi des accidents, de la pollution », a énuméré l’édile. « C’est un début, mais ça va dans le bon sens. » Il a également devancé les critiques, et notamment celles s’appuyant sur une étude du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) qui montre qu’une voiture pollue plus à 30 km/h qu’à 50 km/h : « Cette étude démontre que les moteurs polluent le moins à 70 km/h. De toute façon, ce n’est pas adapté à la ville. Il y a, je pense, une responsabilité des constructeurs pour faire des moteurs adaptés à la ville car la vitesse moyenne n’est pas du tout de 50 km/h mais de 25. »

Selon Clément Rossignol Puech, qui se base sur un sondage, 54 % des Béglais se disent aujourd’hui favorables à la zone 30. Dans les mois à venir une concertation sera lancée sur l’ensemble des axes principaux de la commune, pour à l'instar de Bordeaux, donner plus de place aux pistes cyclables et aux couloirs de bus. « On va même réfléchir, pourquoi pas, à mettre en sens unique des axes principaux pour lutter contre la circulation de transit. Ça va être un moment, je pense, d'intenses discussions car dès qu’on parle de circulation, les esprits s’échauffent un peu. »

Bientôt des bus au biogaz dans la métropole

Vice-président de Bordeaux Métropole en charge des mobilités, Clément Rossignol Puech est également revenu sur l’acquisition récente, par la Métropole, de deux bus à hydrogène. Ces véhicules seront déployés pour une période de test. « L’hydrogène est un vrai sujet et on y travaille. Mais il doit être vert, car sinon le bilan carbone est pire qu’un moteur thermique. » Plusieurs projets commencent à émerger autour de ce sujet, comme l’entreprise Eka Chimie sur la presqu’île d’Ambès, qui produit de l’hydrogène évacué dans l’atmosphère, ou l’unité de valorisation énergétique de Bègles qui génère des sources de chaleur importantes. « A termes, peut-être qu’on pourra faire des unités de production d’hydrogène », imagine le maire béglais.

L’expérimentation la plus proche de bus à hydrogène se trouve aujourd’hui à Pau. « Ce n’est pas facile, concède l’édile. Pour l’instant, c’est vraiment expérimental. Il y a des pannes, je pense que la technologie doit mûrir. On va l’accompagner, l’aider. Mais il ne faut pas s’emballer sur les solutions technologiques car des fois, le low tech est bien mieux que le high tech. » Aujourd’hui la flotte de bus métropolitains fonctionne au gaz, et migrera progressivement vers le biogaz, qui sera produit localement à partir de déchets verts. Une première ligne de bus électriques sera également déployée dans le cadre du projet de bus express (baptisé avant bus à haut niveau de service) entre Bordeaux et Saint-Aubin-de-Médoc.

Quelles ambitions pour la « ZFE » ?

Clément Rossignol Puech est également revenu sur le dossier de la future ZFE, zone à faible émission. Deux discussions ont d’ores et déjà eu lieu, la première en conférence des maires et la secondes entre les maires des communes intra-rocade. « Il y a un accord sur le principe de l’ensemble des maires, affirme l’édile de Bègles. On est tous conscient que les particules fines représentent 60 000 décès par an à l’échelle nationale, et environ 600 par an sur la métropole bordelaise. C’est un vrai enjeu de santé publique. » Toutefois, il a précisé qu’un accompagnement social et économique « très fort » devrait être mis en place pour l’instauration de la ZFE. Pour ne pas exclure les détenteurs de voitures anciennes et polluantes, souvent « ceux qui ont de petits moyens » ; mais aussi accompagner les professionnels vers des véhicules électriques ou une démotorisation vertueuse.

La loi prévoit la mise en place de cette zone à faible émission au 31 décembre 2024. Un débat sera donc lancé parmi les maires des communes concernées : doit-on attendre cette date, ou aller plus vite ? « Je pense qu’il faut aller plus vite », a avancé Clément Rossignol Puech, précisant que dans la métropole bordelaise, les taux de pollution sont inférieurs aux agglomérations qui ont d’ores et déjà dû mettre ce dispositif en place, comme Lyon. Reste à savoir, désormais, quels critères seront retenus pour la mise en place de la ZFE. « On peut choisir uniquement les professionnels, ou les particuliers, que le week-end, différencié la semaine, selon les horaires aussi… La question est : quelle sera l’ambition de cette ZFE ? »

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