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Michel Ohayon veut bâtir le plus grand centre oenotouristique d’Europe à Libourne

Stratégie
mercredi 13 janvier 2021

Michel Ohayon (FIB), Philippe Buisson (maire de Libourne) et Jean-Philippe Le Gal (adjoint au maire) - photo AL

La restructuration des anciennes casernes de Libourne sera confiée aux bons soins de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, qui ambitionne d’y construire le plus grand centre oenotouristique d’Europe. Un projet pharaonique, chiffré à plusieurs centaines de millions d’euros d’investissement, qui doit permettre d’accueillir entre 6 et 8 millions de touristes par an.

Abandonnées depuis le départ de l'Ecole de sous-officiers de la gendarmerie (Esog), les 7 hectares et les bâtiments majestueux des casernes militaires du centre-ville de Libourne s’apprêtent à trouver un nouveau souffle sous la houlette de la Financière immobilière bordelaise (FIB), la société pilotée par Michel Ohayon. Ce dernier a dévoilé les premiers contours de son projet mercredi, en présence du maire de Libourne Philippe Buisson et de l’architecte Michel Pétuaud-Létang. Objectif affiché : bâtir d’ici quelques années « le plus grand centre oenotouristique d’Europe », soit une destination mêlant hôtellerie, commerce et loisirs, avec le vin et le luxe comme principaux fils rouges, pensée pour attirer et séduire une clientèle internationale, touristes chinois en tête.

Palace, centre commercial et cave à vin

Articulé autour d’un hôtel cinq étoiles, le projet prévoit environ 50 000 m² de surfaces commerciales, dont la moitié serait consacrée au monde du vin, avec environ 150 points de vente destinés aux professionnels du secteur, mais aussi 20 000 m² de caves destinées à constituer une offre commerciale de premier plan. « Nous voulons construire la cave la plus prospère et la plus développée au monde, de façon à devenir le premier centre phygital du vin au monde », explique Michel Ohayon. Le terme phygital (contraction entre physique et digital) recouvre ici une logique de parcours d’achat en deux temps, avec des clients qui commenceraient par découvrir les vins sur place, en profitant de l’expérience offerte par le lieu, avant de poursuivre leurs achats en ligne une fois rentrés chez eux.

Dans le prolongement de cette dominante vin, Michel Ohayon imagine 20 à 25 000 mètres carrés de boutiques de mode et d’équipement, dont les enseignes respecteraient les codes du luxe tout en offrant des tarifs plus accessibles que les boutiques officielles, sur le principe des fameux designer outlets qui permettent aux marques haut de gamme d’écouler leurs fins de collection. L’ensemble du site serait enfin porté par un hôtel cinq étoiles et plusieurs installations dédiées aux loisirs, à commencer par un musée mêlant automobiles classiques et art moderne et un parc d’attraction en intérieur destiné aux enfants. « L’écrin sera sublime », assure Michel Ohayon.

Si l’heure est encore aux « études projectives », l’homme d’affaires évoque un projet à « plusieurs centaines millions d’euros », tout en assurant avoir déjà reçu de nombreuses marques d’intérêt de la part des acteurs concernés, institutionnels comme privés. Le calendrier du projet reste conditionné aux délais d’instruction, mais Michel Ohayon dit espérer pouvoir déposer le permis de construire début 2022 pour donner le « premier coup de pioche » la même année ou début 2023.

Une « locomotive pluridisciplinaire »

La FIB aurait-elle la folie des grandeurs ? Pour Michel Ohayon, c’est justement le caractère composite du projet qui fait sa force. « Un hôtel de luxe en stand alone ne fonctionnerait pas. A Bordeaux, le palace est intimement lié au dynamisme de la ville. Les deux se nourrissent l’un de l’autre », explique-t-il. D’où cette idée de mêler hôtellerie de luxe et offre commerciale haut de gamme en capitalisant sur l’image et l’attrait suscité par les vins de la rive droite, Pomerol et Saint-Emilion en tête.

« L’établissement de luxe vient donner une image et tire tout le monde autour de lui », estime l’homme d’affaires. Il justifie déjà d’une certaine expérience dans le domaine, puisqu’il détient le Grand Hôtel de Bordeaux, mais aussi le Waldorf Astoria de Jérusalem (une opération à 160 millions de dollars), et de nombreux points de vente, dont 22 Galeries Lafayette en région, la chaîne de jouets La Grande Récré et, depuis peu, le réseau de magasins de prêt à porter Camaïeu. Il a également fait son entrée dans le monde du vin en 2017, avec le rachat du Château Trianon à Saint-Emilion.

L’envergure du projet envisagé à Libourne devrait selon lui permettre d’attirer 6 à 8 millions de visiteurs par an à Libourne, de quoi « générer un besoin de 6 à 8 000 chambres d’hôtels dans les grands environs ». Une perspective de dynamisme territorial saluée par Philippe Buisson, maire (PS) de la ville. « Ce projet est un marqueur de l’attractivité retrouvée de Libourne », a-t-il déclaré, avant de préciser que le conseil municipal avait donné son assentiment à l’unanimité à la présentation qui lui avait été faite quelques heures plus tôt. Michel Ohayon voit quant à lui un rayonnement et des retombées positives à l’échelle de la région, « avec, je l’espère, le soutien de l’ensemble de la communauté bordelaise au sens large ».